Keur Serign Bi: « Une pharmacie pour la mort »

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XALIMA NEWS – Le médicament tue. Du moins à « keur serign bi ». Un coin de vente illicite de médicament. Situé sur l’avenue Blaise Diagne, le grand édifice délabré, niché dans des arbres, grouille de monde. A notre arrivée, contrairement à ce qui avait l’habitude de se passer si un visiteur foule le sol de cette pharmacie de la mort, personne ne nous demande le but de notre visite, pour espérer nous proposer des produits pharmaceutiques. Au contraire, « les pharmaciens » se méfient de nous, avec des sortes de hochements de tête pour signaler notre arrivée à d’autres pharmaciens. Cependant, quelques minutes passent pour qu’un vieux apparemment, qui n’a rien compris de ce que ses camarades vendeurs se sifflent dans les oreilles, s’approche les mains vides et nous demande: « EST-CE QUE VOUS ÊTES INTÉRESSEZ ?, », exactement c’est la question. Heureusement, nous comprenons que c’est un code car évidement avec cette question, il ne risque rien au cas où il s’agirait d’un limier ou autre. Et la réponse c’est oui. Ainsi, il nous conduit dans une petite allée qui débouche sur l’autre côté de la maison (keur serign bi). On dirait une mini pharmacie! Une table bien garnie en médicament de toute sorte est bien aménagée dans un espace. Imaginez un lot de médicament qui coute 65 mille FCFA environ comme il le souligne pour nous pousser à acheter car nous lui avons dit que nous cherchons un remède pour les crises d’épilepsie, une manière de ne pas acheter. Mais, le vieux pharmacien, nous propose une gamme de produits de pharmacie pour les crises d’épilepsie, à 20000 mille Francs. Évidemment le marché ne peut être conclu parce que l’intention était juste de passer hors des radars pour constater. Le prix proposé étant en deçà du prix auquel il s’est procuré les produits, Pa Ndiaye, nous libère. Ces remèdes, dont les boites sont couvertes d’une couche de poussière, exposés à l’air libre sont à vendre avec ou sans ordonnance. D’ailleurs comme nous le renseigne un vendeur tout à fait à l’extérieur de « Keur Serign bi », les hommes et les femmes ne cessent d’acheter ces produits de la mort. Doudou est un petit vendeur qui mêle les produits autorisés à ceux non autorisés qu’il garde soigneusement sous la table, attendant les clients. Ne sachant pas que nous sommes journaliste, Il nous dévoile le secret car nous avons acheté une boite de massage qui coute 500francs. Très causant, le garçon au teint noir, explique qu’effectivement ici, après l’interdiction de vente de médicaments en 2009, certes la manière de faire a changé mais le deal se poursuit de plus belle même s’il y a des décentes policières qui découlent sur des arrestations. Quand il s’agit d’un médicament fréquemment acheté, les vendeurs de médicaments préfèrent les garder dans leurs poches juste pour sauter sur un clients, histoire de faire la course aux autres », balance, un cireur de chaussure qui est établi sur l’aile gauche du bâtiment. Grand Pathé, est un acheteur qui a accepté de se confier. « Vu la bassesse des prix des médicaments, je ne suis pas tout le temps mais parfois obligé de risquer pour me les procurer », témoigne-t-il avant de rajouter qu’il cherche des médicaments un amis qui peine à acheter une ordonnance d’environ 25mille pour son épouse alitée « gravement ». Des cas de péremption de médicaments sont fréquentes ici, lance-t-il à nouveau.

MODE D’ACQUISITION DES MÉDICAMENTS
Il est évident que les médicaments viennent des vraies pharmacies. Ce sont les restants d’une ordonnance qui sont acheminés à « keur seurign bi » selon celui que nous avons choisi de nommer Birahim qui a parlé sous l’anonymat. Il ne fait pas partie du deal mais, il a installé son échoppe à l’entrée de la pharmacie depuis presque 20 ans. Dans cette position, il raconte avoir vu à plusieurs reprises des gens qui passent échanger des restants de médicaments contre de l’argent, aux faux pharmaciens du coin qui les revende un peu plus chère. Racontant une anecdote en 2011, il affirme qu’une dame était passée avec un sachet de médicaments restants, pour le lui remettre moyennant des intérêts si Birahim parvenait à les écouler. Ce qui a était fait. Birahim a choisi de taire son gain. Par ailleurs, il y’a lieu souligner que des médicaments fraichement achetés » font l’objet de revente selon « un pharmacien ». En tout état de cause, les médicaments vendus dans la rue sont exposés au vent, au soleil et à la poussière qui de l’avis des professionnels de la santé sont dangereux pour la santé ne ce sens qu’ils perdent de leurs principes actif et se transforment en produits « cancérigènes ».

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