Khady DIOUF, cantatrice : la voix qui dope les lutteurs

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Archives: : 27 septembre 2011

Sa voix retentit souvent aux arènes Adrien Senghor, au terrain Gaalgui et au stadium Iba Mar. Elle, c’est Khady Diouf, la grande cantatrice native du village de Yerwago, non moins grande sœur de l’ancien champion de lutte Aliou Diouf. A 50 ans, Ya Khady, comme l’appellent affectueusement ses nombreux fans, est tout simplement un monument dans la lutte.  Cette dame de teint clair déborde toujours d’énergie malgré 34 longues années de carrière. Une force qu’elle tire de la passion qu’elle nourrit pour la lutte mais aussi de son long compagnonnage avec Babou Ngom, le célèbre percussionniste de l’arène.
A la voir chanter et danser avec aisance au terrain Gaalgui de Khar Yalla ou bien aux arènes Adrien Senghor de Grand Yoff, on sent nettement que Khady Diouf n’a rien perdu de sa fougue de jeunesse, de son enthousiasme mais surtout de sa voix forte qui ensorcelle et envoûte les nombreux amateurs de la lutte traditionnelle. Et pourtant, la légende de Yerwago, du nom de son village natal situé dans les îles du Saloum, fait figure de doyenne des cantatrices sérères dans le milieu de la lutte traditionnelle. 33 ans de carrière, à chanter de village en village, jusqu’ au stade Demba Diop, en passant par les arènes Adrien Senghor, le terrain Gaalgui, il faut vraiment être une passionnée de la lutte comme Khady Diouf pour pouvoir le faire.
Sa complicité avec Babou Ngom, le grand percussionniste n’est plus à démontrer. Et la « dame de fer » se laisse parfois aller à la cadence des rythmes très inspirés du célèbre tambour major de Gandiaye. « Les rythmes de Babou me dopent », avoue cette dame robuste au teint clair. L’idylle entre la grande sœur de l’ancien champion Aliou Diouf et la lutte traditionnelle remonte bien avant 1977, l’année durant laquelle, elle a chanté pour la première fois de sa carrière pour un tournoi de lutte traditionnelle organisé dans le village voisin de Ndorong Sèrère. En effet, la « sœur jumelle » de Mahé Deb Ngom dit être très tôt piquée par le virus de la lutte. «Avant de commencer ma carrière de chanteuse, j’étais déjà lutteuse», révèle «Yâ Khady», comme l’appellent affectueusement ses nombreux fans de la lutte sans frappe.
De l’avis de cette dame quinquagénaire, elle a même remporté des tournois de lutte traditionnelle répartis entre Banjul et la région de Dakar. C’est plus tard qu’elle a abandonné sa casquette de lutteur pour se consacrer uniquement à la musique traditionnelle. Toujours est-il qu’elle reste au service de la lutte. Entre elle et la musique traditionnelle, il faut dire que c’est une vieille affaire aussi. «A l’école, j’avais toujours une note de 10/10 et mon maître disait que je ferais mieux de choisir une carrière musicale dans la lutte», se souvient Khady Diouf. C’est d’ailleurs à cause de son amour pour la chanson qu’elle a quitté l’école après avoir obtenu le certificat d’études primaires élémentaires (Cepe) et passé avec succès le concours d’entrée en sixième. Au nez et à la barbe de ses parents qui, pour l’en dissuader,  l’avaient même frappée et envoyée à Tambacounda afin qu’elle y serve comme matrone.

Prestations particulièrement prisées des amateurs

Comme l’autre cantatrice, Mahé Deb Ngom, ses prestations sont particulièrement prisées des amateurs, notamment ceux de la lutte sans frappe qui ne tarissent jamais d’éloges à l’endroit de celle qui fait la fierté du village de Yerwago, pour son attachement profond à la tradition sérère. « Le mérite de Khady Diouf, c’est qu’elle a un répertoire de chansons riche et varié. Elle peut passer toute une journée à chanter sans reprendre une seule chanson. Elle a beaucoup d’inspiration », se réjouit Mamecor Ndiaye, un habitué des arènes Adrien Senghor visiblement séduit par l’immense talent de cette cantatrice. Toutefois, Khady Diouf nourrit un petit regret : « On ne cesse de parler d’argent dans la lutte. Mais nous les chanteuses, nous ne sommes pas concernées. On ne nous paie pas bien », explique-t-elle.
Et d’avertir aussitôt les lutteurs qui ne prennent pas au sérieux la lutte ou qui font des combines en ce moment où l’argent coule à flots dans l’arène. « Ils vont regretter plus tard car ils ont aujourd’hui, l’opportunité de se faire beaucoup d’argent », poursuit-elle avec conviction. Avant de lâcher sur un air de dépit : « Si j’étais un homme… ». Elle n’a pas encore décroché mais la  relève de Khady Diouf est déjà prête. Au cas où la doyenne des cantatrices sérères de l’arène se retirera, ses nombreux fans pourront se rabattre sur sa fille Faya, déjà opérationnelle.

5 Commentaires

  1. belle voix tata Khady tu ai meilleur que ces chanteurs wolof de merde qui fond que quémander. la lutte est sèrere c eux qui savent, qui comprenent et qui étudient le retentissement des tam-tams. lamb thiossanou Sèrere là.

  2. rectifier svp.et apprenez bien votre géographie du sénégal ou bien renseignez-vous avant toute publication: yerwago se situe en terre ferme et non dans les îles du saloum. il se situe à l’ouest de djilor ( chef lieu d’arrondissement, dept. de foundiougne ).tu pourras y aller avec ton véhicule à la prochaine séance de lutte.
    sportivement

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