L’Ambassadeur de France sous haute surveillance jusqu’à son départ: Rufin avait reçu des menaces de mort

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Il a donné du fil à retordre au pouvoir en place durant son mandat. Et jusqu’à ses derniers instants officiels au Sénégal, il a demeuré un poids pour les autorités de ce pays car ayant fait l’objet de menaces de mort.
Par Mamadou BIAYE

ImageJusqu’au bout, l’ancien ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Christophe Rufin a été un casse-tête pour le pouvoir en place. Jusqu’au moment où il quittait le territoire national, les autorités sénégalaises étaient sur le qui-vive. Et il y avait de quoi, car Son Excellence l’ambassadeur de France au Sénégal avait reçu sur son téléphone portable des menaces de mort. Et par Sms, s’il vous plaît?! Donc sans prendre de gants.
Après avoir pris leurs dispositions, les Français ont tout simplement saisi les autorités sénégalaises pour les aviser de cette nouvelle tournure dans les relations entretenues par Jean-Christophe Rufin avec le Sénégal. Ou plutôt avec une partie des autorités sénégalaises. C’est ainsi que du côté de la Direction de la sûreté nationale, les dispositions les plus idoines ont été prises, «car il n’était pas question qu’un seul cheveu de Rufin soit frôlé. Surtout dans le contexte actuel», explique un de nos interlocuteurs. Le hic, c’est que l’ambassadeur devait donner une conférence publique à l’Institut culturel Léopold Sédar Senghor sur son dernier ouvrage Katiba. Une sortie publique qui n’était pas pour rassurer les services de sécurité sénégalais surtout après les menaces.
C’est la raison pour laquelle, l’artillerie lourde a été déployée. Ainsi 9 éléments du Groupement d’intervention rapide (Gir) de la Police centrale avec en appoint 5 éléments de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) ont été déployés sur les lieux. Sans oublier bien entendu la sécurité déployée par l’ambassade de France, elle-même. La mission était simple?: prendre soin de Rufin. L’ambassadeur devait faire sa conférence, ensuite aller chez lui, avant de filer à l’aéroport prendre son avion. Il fallait assurer sa sécurité jusqu’à ce qu’il quitte le territoire national. Mission qui au finish s’est déroulée le plus normalement du monde, même si dans le programme initial, il a été noté un petit changement car après la conférence, Rufin s’est rendu à son bureau où il est resté quelque temps avant d’aller à son domicile.
Certains de nos interlocuteurs soutiennent que les dispositions prises par les autorités sénégalaises prouvent que la menace a été prise très au sérieux, «même si cela pouvait être l’œuvre d’un plaisantin qui voulait profiter du contexte de climat de tension pour faire son petit malin». Mais tous sont incapables d’apporter une quelconque explication quand on s’étonne du fait qu’aucune enquête officielle n’a été ouverte, comme précisé par d’au­tres. Prendre au sérieux une affaire, c’est prendre toutes les mesures adéquates pour la résoudre, la tirer au clair. Ce qui n’a pas été fait dans ce cas. La préoccupation majeure a été de prendre soin de Rufin pour que rien ne puisse lui arriver de fâcheux sur le territoire sénégalais durant ses derniers instants en sa qualité d’ambassadeur de France.

lequotidien.sn

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