AFP – Au Sénégal, « Thiam Gaïndé » est le supporter numéro Un des « Lions », l’équipe nationale de football, dont il porte en permanence les couleurs, et il n’a qu’une chose à l’esprit, la Coupe d’Afrique des nations 2012 au Gabon et en Guinée-équatoriale.
Ce postier de 60 ans, tout récent retraité, a mis du vert-jaune-rouge partout: ses deux véhicules, dont une Peugeot 304 vieille de 40 ans, sa moto, son casque, sa chaise pliante, son réfrigérateur, et même… le foulard au cou de son bélier, à son domicile de Guédiawaye, banlieue populaire à l’est de Dakar.
« Je suis la mascotte de l’équipe du Sénégal, mon rôle est de la pousser vers la victoire« , affirme Thiam Gaïndé, de son vrai nom Abdoulaye Thiam. « Gaïndé » signifie « lion » en langue wolof, et il est ainsi baptisé pour son dévouement aux « Lions » du onze sénégalais. Entre deux coups de chiffon sur sa vieille Peugeot, il y embarque tambours, clairons et drapeaux pour aller supporter l’équipe nationale à la finale d’un tournoi régional disputé à Dakar.
L’image de cet homme élancé mais robuste déambulant dans les aéroports, lourdement chargé avec ses tambours, sifflets et boubous excentriques, est gravée dans la mémoire des accompagnateurs de l’équipe du Sénégal.
Meilleur souvenir
« J’ai fait plusieurs pays d’Afrique et du monde avec les Lions et je consulte les marabouts avant chaque match« , dit Thiam, marié et père de 14 enfants. Il exhibe son « bonnet fétiche », en forme de pieuvre, dans son salon décoré de photos d’anciennes vedettes de l’équipe du Sénégal victorieuse de la France en match d’ouverture de la Coupe du monde de 2002 en Corée et au Japon (1-0), dont El Hadji Diouf et Khalilou Fadiga.
« Certains joueurs m’appellent papa. Je supporte les Lions pour la vie et j’arrêterai de les galvaniser quand je n’aurai plus la force de taper sur un tambour« , dit-il. Il se souvient avoir « pleuré de joie quand le Sénégal s’est qualifié à la Coupe du monde 2002 et a battu la France, l’ancien pays colonisateur ». « C’est mon meilleur souvenir« , souligne-t-il. Son « pire souvenir est l’élimination du Sénégal par le Togo en 2005, en éliminatoires de la Coupe du monde 2006« , à Dakar. Il dit avoir alors « laissé la voiture au stade pour marcher jusqu’à la maison » sur plus de 10 kilomètres.
Rêve d’un sacre à la CAN
Le journaliste sportif Abdoulaye Diaw rappelle que « Thiam a eu d’illustres prédécesseurs, comme Thialang et Sanfouné« , deux défunts grands supporters du Sénégal des années 1960 à 1980. « On ne compte pas beaucoup de gens comme lui au Sénégal. Les Sénégalais sont plus spectateurs que fervents supporters. Si vous allez au Maghreb, chaque famille possède un drapeau national et les gens vont au stade avec. Ca n’existe pas chez nous« , ajoute-t-il.
Thiam « aimerait voir le Sénégal enfin gagner la prochaine Coupe d’Afrique » des Nations, en janvier-février, mais aussi se qualifier pour le Mondial 2014, au Brésil, et rééditer l’exploit de 2002 quand les « Lions » s’étaient hissés en quart de finale avant d’être éliminés par la Turquie (1-0).
En prévision de la CAN, il « demande à l’Etat du Sénégal de mettre les supporters dans de bonnes conditions et de les aider à obtenir des visas« . Afin que les « Lions » puissent compter sur le maximum de soutien.
AVEC FIFA.COM
Allez les lions 2019