La capitale sénégalaise «bunkerisée» par un intense maillage sécuritaire mixte

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Le sommet de la francophonie qui se tient à Dakar à partir du 24 novembre prochain semble préoccuper au premier chef, les hiérarchies de la police et de la gendarmerie. En atteste l’impressionnant dispositif mixte de sécurité visible depuis quelques mois à Dakar. Les principales artères, niches interlopes, zones stratégiques…. sont sous l’emprise des forces de l’ordre qui se distinguent également par des patrouilles inopinées de jour comme de nuit.

La présence des forces de l’ordre quasiment à tous les endroits de la capitale sénégalaise s’est révélée être d’une telle assiduité qu’elle a fini par déteindre sur les habitudes des Dakarois qui en pâtissent. C’est comme si du côté du commandement des forces de police et de gendarmerie, la formule convenue est l’occupation quasi-permanente de l’espace publique par une forte portée à caractère dissuasive. Une conception confortée par des sources concordantes au sein de la gendarmerie.

Objectif, «camper la peur chez les délinquants»

«L’objectif de cette impressionnante voire spectaculaire présence des forces sur le terrain est voulue. Elle vise à rendre effectives et visibles les actions de sécurité, pour en amont dissuader les délinquants où capoter tout projet relatif à des actes répréhensibles et en avale à ramener la quiétude auprès de la population, par également la sécurisation de leur biens. En un mot, il s’agit de camper la peur chez les délinquants.» Cet idéal est également partagé par une source policière. «Ce dispositif spectaculaire, comme vous le dite, n’est pas conçu sur mesure pour les besoins du sommet de la francophonie à Dakar. Cela fait déjà plusieurs mois que les dakarois constatent cette omniprésence des forces de police, mais aussi de la gendarmerie sur la voie publique. Je dirais même que cette montée en puissance dans le maillage sécuritaire de la capitale remonte au début de la crise malienne. Avec la menace terroriste à nos frontières, il nous fallait prendre les devants par, non seulement un maillage effectif, mais aussi par une élaboration stratégique des techniques de renseignements que je me réserve d’exposer. C’est d’ailleurs dans ce cadre que nous avons assisté à l’avènement notamment du plan Karangué, qui est un dispositif mixte de sécurité, renfermant dans le cadre d’une mutualisation des forces, des éléments de la police et de la gendarmerie». Une donnée confirmée par d’autres sources concordantes de la police et de la gendarmerie, selon qui, «ce dispositif revu à la hausse, repose sur une gestion graduelle des tâches».

A évènement exceptionnel, dispositif exceptionnel

En marge de ces actions combinées de sécurisation, les missions permanentes assignées à chaque commissariat (urbain où d’arrondissement), où encore à chaque brigade de gendarmerie, sont toujours de rigueur. Il y a une stratégie de sécurisation dans ces deux corps, qui va de la sécurisation de sa circonscription de compétence d’une entité, à celle plus étendue à l’échelle de la capitale, menée dans le cadre d’actions coordonnées. Chaque commissariat et brigade de gendarmerie est tenu de mener ses missions régaliennes. Maintenant, dans le cadre d’un maillage de l’espace dakarois, il y a une synergie qui permet de prendre en compte l’ensemble des circonscriptions.

Dans ce même sillage, une autre source, officier supérieur de la gendarmerie précise «qu’à évènement exceptionnel, dispositif exceptionnel. A l’occasion du sommet de la francophonie à Dakar, il est évident que des dispositions encore plus soutenues seront mis en branle, comme c’est le cas présentement. La police et la gendarmerie ayant chacune des zones de compétences délimitées, chaque entité assure le maillage de son secteur réservé, en faisant avec un effectif proportionnel à la mission à exécuter. Au-delà, les deux forces mutualisent leurs forces et stratégies dans le cadre d’actions mixtes et globales. C’est le cas avec le plan Karangué et autres. Tout ce dispositif mixte mis en branle est forcément visible par les populations et permet d’accentuer la traque, ne serait-ce que dissuasive des délinquants. Il ne faut pas oublier que la mission première de la gendarmerie repose sur prévention, la dissuasion qui est particulièrement de mise à l’occasion d’évènements d’envergure.»

Le maillage sécuritaire de la capitale

Dans la pratique, le maillage de la capitale sénégalaise s’effectue, soufflent des sources concordantes qui se sont abstenues de chiffrer l’effectif réquisitionné, par des patrouilles motorisées, pédestres de la police, où de la gendarmerie, où encore des patrouilles mixtes. Ces dispositifs agissent de jours comme de nuit et par moment de façon inopinée. Leurs théâtres d’opération sont constitués de l’ensemble des niches interlopes, criminogènes, les artères, coins et places fréquentés, mais aussi des zones stratégiques. A l’image de ce travail de fourmi, une autre mission reposant sur le contrôle routier est déroulé quotidiennement sur les principaux carrefours, axes routiers et autres tronçons empruntés. En sus des contrôles des documents afférents à la circulation des véhicules, nous procédons aussi, au besoin, à des fouilles ciblées des occupants et des véhicules. Avec le concours des unités de renforts et de veilles, (Gmi, Lgi, Gign, Bip…), nous opérons en fonction du besoin.»

Des moyens roulants neufs et une logistique de qualité pour huiler le dispositif

Pour mener à bien cette mission, argue une source policière, «l’Etat par le biais de la hiérarchie à bien voulu doter la police de moyens à la hauteur de ses ambitions. C’est le cas avec l’acquisition en nombre de moyens roulants neufs, jusqu’à la l’octroie de tenues et accessoires opérationnels de qualité. Cela, afin de permettre aux hommes d’exercer dans un environnement qui permet une bonne productivité.» Par ailleurs, souligne notre interlocuteur, «des concepts ont été mis en œuvre dans le cadre d’une opérationnalisation plus efficiente de la police de proximité. Des stratégies de communication plus souple, plus collégiale et plus sociable entre la police et la population ont été mises en place.» En outre, nos interlocuteurs qui se sont réservés de chiffrer les effectifs déployés, ainsi que la logistique mobilisée, ont été unanimes à préciser que ce dispositif de sécurité en cours dans la capitale sénégalaise ne va pas connaître son épilogue à la fin du sommet de la francophonie. «La sécurité est une mission continue. Elle est appelée à être modeler, voir remodeler en fonction des exigences du moment pour contenir les enjeux. Nous ne voyons pas la pertinence de revoir à la baisse le système en cours qui a permis de juguler la recrudescence de la violence. La notion de zéro délinquance n’existe pas, mais aujourd’hui, les agressions répétées, les cambriolages et autres braquages ont sensiblement baissé à Dakar et sa banlieue», ont concluent nos interlocuteurs.
gfm

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