La chute du raïs fêtée dans tout le monde arabe

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La rue «arabe» et les partis d’opposition, au Proche-Orient, au Maghreb et dans le Golfe, ont accueilli avec enthousiasme la démission du président égyptien, sans se préoccuper de la prise du pouvoir par l’armée.

À Tunis, un concert d’avertisseurs a éclaté. Pour l’écrivain et journaliste Nabil Darghouth, «c’est désormais le début de la disparition du cauchemar qui plombait le monde arabe. L’histoire retiendra que l’année 2011 a marqué un tournant dans les pays de la région».

Dans la bande de Gaza, des tirs de joie ont été entendus et des milliers de personnes sont descendues dans les rues en klaxonnant. Les haut-parleurs des mosquées appelaient la population à la «célébration avec le peuple égyptien». Le porte-parole du mouvement islamiste au pouvoir, issu des Frères musulmans, a apporté son soutien à la «révolution égyptienne.» Il a appelé la direction égyptienne à ouvrir le terminal de Rafah, à la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte. L’Autorité palestinienne, qui gouverne les zones autonomes de Cisjordanie observait en revanche le silence. Son président, Mahmoud Abbas, avait appelé le 29 janvier M. Moubarak pour lui faire part de «sa solidarité avec l’Égypte et son engagement pour sa sécurité et sa stabilité».

À Beyrouth, la capitale libanaise, des concerts de Klaxons se sont également fait entendre, et des feux d’artifice ont illuminé le ciel. Les festivités ont surtout eu lieu dans les quartiers musulmans : Hamra, zone majoritairement habitée par des sunnites, était envahie par de longues files de voitures, dont les passagers agitaient des drapeaux égyptiens. Dans la banlieue sud chiite, on a tiré en l’air, ainsi que dans le sud du pays, où résident de nombreux chiites. Sur Al-Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah, le parti chiite, le présentateur Amr Nassef, jadis emprisonné en Égypte sous l’accusation d’islamisme, a pleuré en direct en s’exclamant : «Dieu est grand, le Pharaon est mort. Suis-je en train de rêver ? J’ai peur d’être en train de rêver.»

«Une leçon pour les régimes»

À Amman, des dizaines de Jordaniens en liesse se sont dirigés vers l’ambassade d’Égypte dans le royaume hachémite. Le porte-parole des Frères musulmans jordaniens, Jamil Abou Bakr a averti : «Ce départ doit être une leçon pour beaucoup de régimes arabes qui suivent les mêmes méthodes contre leurs peuples.»

Au Yémen, théâtre de défilés contre le président Saleh, on a aussi salué la démission du raïs égyptien. Parmi les manifestants, des groupes brandissaient des portraits de Gamal Abdel Nasser, dont les partis de gauche accusent Moubarak d’avoir dilapidé l’héritage. Dans la Golfe, à Bahreïn, des mouvements d’opposition chiite ont annoncé des manifestations pour lundi.

lefigaro.fr

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