La destruction des mausolées de Tombouctou : Un grand tort porté à l’Islam !!! (De la nécessité de condamner et de combattre l’islamisme). Par Dr Mouhamadou Bamba Ndiaye

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l y’a quelques temps, on avait beaucoup débattu sur le caractère licite ou illicite de certains édifices, (‘’Monument de la Renaissance Africaine’’, entre autres) ; je m’étais certes réjoui du regain d’intérêt pour la religion, mais j’avais aussi quelques inquiétudes par rapport à une certaine menace islamiste, du fait de la vulgarisation par les ‘’salafistes’’ (‘’fondamentalistes’’) de hadiths que certains de nos oulémas ont accrédités et qui déclarent illicites certaines créations artistiques (sculptures, voire photos, vidéos, etc.), l’édification de mausolées, le ‘’culte des Saints’’ et les confréries (tarikhas) ; bref tout ce qui caractérise l’Islam confrérique – un Islam de paix et de tolérance qui a toujours fait toute notre fierté. Ainsi, après la controverse sur les statues et produits assimilés, il fallait nécessairement anticiper le débat sur les mausolées et ‘’culte des Saints’’ qui sont considérés par ces mêmes oulémas, d’obédience salafiste, comme de ‘’nouvelles formes de polythéisme’’ qu’il faut éradiquer à tout prix ; et dans cette perspective, des brochures dont la publication est supervisée par le Ministère des Affaires Islamiques, des Waqfs, de la Prédication et de l’Orientation du Royaume (d’Arabie Saoudite) sont distribuées gracieusement aux pèlerins pour condamner tout ceci qu’ils considèrent  comme de graves déviations (hérésies). [Réf. Dr Muhammad Ibn Abdul Rahman Al-Khoumayyis. Les efforts des Savants Malékites dans l’explication du Polythéisme et de ses voies]. A la lecture de leurs réquisitoires contre les tarikhas, reposant sur des arguments fallacieux, on se rend compte de l’opinion très défavorable que les Saoudiens ont de notre pratique religieuse ; ils nous considèrent, à la limite, comme des égarés, voire des mécréants – Je n’exagère point ! Et pourtant le ‘’culte des Saints’’ n’est pas interdit en Islam – Bien au contraire ! Oui, le Coran  légitime explicitement l’édification de mausolée pour les « hommes de Dieu » (Saints) et le pèlerinage dans ces sanctuaires bénis :

(9) Penses-tu que les « gens de la Caverne  » (aç.hâbou’l kahfi) et d’ar-Raquim ont constitué une chose extraordinaire d’entre Nos prodiges (Signes) ? (…). (17) …Voilà un des Signes de Dieu ! Celui que Dieu dirige est bien dirigé, mais tu ne trouveras pas de maître (Saint) (« waliyoun mourchidan ») pour guider celui qu’Il égare. [en d’autres termes, seuls ceux que Dieu voudra diriger trouveront un Saint (« waliyoun mourchidan » ) pour les diriger – avec sa permission]. (…) (21) Et c’est ainsi que Nous fîmes qu’ils [Les gens de la Caverne] furent découverts, afin qu’ils (les gens de la cité) sachent que la promesse d’Allah est vérité et qu’il n’y ait point de doute au sujet de l’Heure (fin du monde). Ces gens se disputaient à leur sujet ; ils dirent : « Construisez sur eux un édifice (mausolée) ; leur Seigneur les connaît parfaitement ». Mais ceux qui l’emportèrent [dans la discussion] dirent : « élevons sur eux un sanctuaire [masdjid = mosquée] ». (18. La Caverne : 9 … 17 … 21 – Al-Kahf)

C’est ce dernier verset qui légitime l’édification d’un mausolée dans une mosquée pour un ‘’homme de Dieu’’ avéré, de la dimension des ‘’gens de la Caverne ’’ (aç.hâbou’l kahfi).

Et de rappeler que le message coranique est descendu progressivement en 23 ans ; il a été étayé au fur et à mesure par le Prophète (psl) dans des hadiths explicites tenant compte du contexte, car chaque chose est annoncée en son temps (6. Les Bestiaux : 67 – Al-An’âm) ; ainsi, il peut arriver qu’un hadith puisse être abrogé par un autre ou par un verset coranique descendu un peu plus tard (2. La Vache : 106 – Al-Baqarah). Il est donc fondamental de remonter jusqu’au Coran pour pouvoir attester de la validité ou de la caducité d’un hadith ; ce qui, hélas, n’est pas à la portée de tout le monde. Et c’est dire donc qu’il est urgent d’instaurer un vrai dialogue intra religieux – un dialogue sans détours pour restaurer la vraie religion ; promouvoir donc l’orthodoxie et l’orthopraxie religieuse. Oui, il faut d’abord nécessairement balayer devant sa porte ; et ce n’est qu’à ce prix que la menace islamiste sera définitivement écartée. Mais malheureusement, ce n’est pas une tâche aisée, car beaucoup de musulmans ne peuvent pas encore admettre que la Mecque a perdu son leadership et qu’elle n’est plus la référence en matière de Charia, surtout en cette ‘’fin des temps’’, comme le Prophète (psl) l’avait prédit : « Le Khalifat durera trente années, puis s’établira un royaume ». (Rapporté par Bukhari). « … Parmi les conditions de l’Heure (fin du monde) on verra (les gens) négliger la prière, s’abandonner à leurs passions et glorifier les riches. … l’Islam disparaîtra pour faire place à un pur formalisme …. A cette époque, Ô Salmân, les hommes qui feront le pèlerinage de cette enceinte sacrée seront : les rois, de manière  négligée et pour se refaire une respectabilité, les commerçants, pour y faire du commerce, les indigents, pour s’y livrer à la mendicité et les gens instruits [al-qurrâ : les lettrés, ceux qui connaissent le Coran] par ostentation et pour faire parler d’eux. … A cette époque, Dieu enverra des ‘’serpents jaunes’’ (missionnaires)  piquer les ‘oulémas pour avoir constaté l’illicite sans rien faire pour s’y opposer. ». (Ibn Mardawayhi)

C’est très clair, aucun djihad ne se justifie pour l’expansion de l’Islam ; oui, le Coran est formel : (256) Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. … (2. La Vache : 256 – Al-Baqarah). En outre, l’Islam proscrit formellement la rébellion ; en témoigne ce hadith : Abû Dhar rapporte ces propos du Prophète – sur lui la grâce et la paix – : « Quiconque s’éloigne de la communauté fût-ce d’un empan a d’ores et déjà abandonné l’Islam. ». (Abû Dawûd)

Au vu de tout cela, il est évident que les oulémas salafistes et assimilés sont dans un égarement manifeste ; dès lors, il appartient à tout musulman de condamner sans équivoque les islamistes et d’appeler la communauté internationale à se solidariser avec l’Etat malien et utiliser tous les moyens nécessaires et suffisants (diplomatiques, économiques, militaires), afin qu’il recouvre toute sa souveraineté et que notre sous-région soit définitivement débarrassée de cette menace islamiste.

 

DR MOUHAMADOU BAMBA NDIAYE

Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar

Pédiatre à Thiès

Recteur de l’Université Virtuelle ‘’La Sagesse’’ de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan -Bienfaisance (Thiès).

http://sites.google.com/site/universitevirtuellelasagesse/

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