La faillite des cadres et intellectuels sénégalais

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« La rigueur morale, c’est avant tout être responsable de ses actes ; c’est aussi, par exemple respecter celui qui est portier et dire merde au chef s’il le mérite. La rigueur intellectuelle, c’est décider que l’intellect prime sur tout. » Virginie Linhart

Eux, l’autre conscience morale de la nation, semblent abdiquer au pire moment de l’histoire récente de notre pays, ils s’enfoncent dans la fange nauséabonde de la déchéance morale que nul ne semble pouvoir arrêter. Certains parmi eux, et non des moindres, se sont illustrés de la pire façon, s’étant alliés, pour des raisons qui leur sont propres, à la perfide entreprise de destruction de notre pays en se transformant en écrivains du dimanche. Ce n’est pas une polémique mais un appel aux intellectuels pour qu’ils jouent leur rôle d’animateur du débat public. Ils doivent alerter notre société sur ce qui l’attend en indiquant si possible la voie à suivre.

J’ai vu quelques sorties médiatiques, j’ai lu quelques piteuses réactions dans la presse, j’ai vu aussi quelques gesticulations et contorsions intellectualistes, mais je n’ai rien vu de la trempe de « J’accuse… ! », cette célèbre lettre ouverte que Zola a adressée au président de la République française, Félix Faure, et qui a fait la « Une » du journal « L’Aurore » du 13 janvier 1898.

C’est franchement prétentieux de ma part de vouloir dénicher des Zola dans le désert intellectuel de notre pays en totale chute libre amorcée depuis belle lurette. Ça l’est davantage de vouloir choquer la bonne conscience des poètes, des artistes, des lumières ou tout simplement des patriotes désintéressés afin qu’ils nous guident sur le chemin si tortueux et si dangereux que notre pays emprunte à la stupeur générale.

Cependant, est-il au-dessus de nos forces que nous Sénégalais, héritiers des plus grandes constructions politiques et sociales, si fiers de nos figures emblématiques et de nos héros ayons la lucidité d’analyser nos problèmes existentiels et d’y apporter les solutions idoines ?

Je dis et redis non ! Malgré le poids des apparences et l’indigence des forces de propositions, j’ai la faiblesse de croire que nous sommes un peuple mûr, que nous n’acceptons pas la fatalité et que nous sommes capables de sursaut d’orgueil.

Les puissances étrangères et les institutions financières tant décriées mais dont nous sommes liées et les autres ne sont là que pour nous accompagner sur le difficile et périlleux chemin du développement. Il nous revient à nous, Sénégalais, de prendre notre sort en main, d’être aux commandes de notre bateau ivre qui, selon toute vraisemblance, vogue par gros temps sans aucune indication sur son port d’attache.

Dans la conjoncture actuelle, j’ai la nostalgie de voix célèbres qui ont été, par le passé, rassurantes, apaisantes et qui ont été autant de caution morale. Ces voix se sont tues temporairement. Je l’espère ! Mais je ne désespère pas de les réentendre, mieux, j’ai hâte qu’elles reprennent du service et, se faisant, donnent espoir à un peuple en dérive totale, à un SENEGAL qui s’autodétruit.

De toutes les façons, la voix des intellectuels sénégalais ne saurait manquer au décompte final. Qu’ils le veuillent ou non ! Ce serait de la folie de se tenir à distance, dans une sorte d’indifférence béate. Ce serait pur suicide. Ce serait trahison. Ce serait non assistance à peuple en danger. Pour eux, le prix à payer serait la déconsidération et la honte.

Telles des tortues qui sortent prudemment leurs têtes de leurs carapaces, il est temps que les intellectuels sénégalais émergent de leur torpeur et se tiennent à équidistance des « belligérants » et autres protagonistes de la crise actuelle pour leur faire raison entendre.

C’est leur devoir historique, c’est leur devoir de patriotes, c’est leur devoir de génération que de s’impliquer, sans retenue, dans la gestion de la crise actuelle. Il y a urgence pour la relance de la réflexion et du débat sur l’actualité économique, politique et sociale. Les temps que nous vivons ne supporte ni l’amateurisme ni l’impréparation et cela confère à l’intelligentsia de lourdes missions.

Comme dans l’imaginaire collectif, nous sommes tombés du sommet du rônier. Nous sommes à terre. Et nous semblons nous complaire dans cette déchéance. Au moment où l’Université Cheikh Anta DIOP est assiégée par des policiers ; où notre frère Bassirou FAYE est tué ; au moment où le développement que nous construisons si patiemment depuis plusieurs générations est réduit à néant ; au moment où le déficit pluviométrique inquiète et hante le monde rural.

Quelle honte ! Quelle humiliation ! Quelle descente aux enfers ! Accepter cela sans réagir est au dessus de mes forces. Rien que d’y penser, j’ai envie de m’exiler, de changer de nationalité, d’effacer le disque dur de mon histoire pour faire place à du néant.

Oui, mes chers compatriotes, j’ai envie d’exalter notre fibre patriotique, non pas pour engager quelque lutte populaire, mais pour briser cette chaîne de l’indifférence qui nous lie.

Secouons-nous, chers frères et sœurs ; les temps sont graves. Prenons-en la mesure ! Les appartenances ethniques, les affinités politiques ainsi que toutes autres considérations mesquines sont futiles et inutiles au moment où notre existence en tant que Nation est menacée.

Tous ceux qui collaboreront à cette entreprise, tous ceux qui pactiseront avec le diable, tous ceux qui apporteront leur caution à l’œuvre de destruction de notre pays pour quelque raison obscure que ce soit, encourront les foudres du jugement de nos ancêtres… en attendant celui de l’Histoire et de Dieu.

GOD BLESS MACKY SALL

Patrice SANE

Militant APR, Membre CCR

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