La fausse bonne idée de la culture de « Tabanani » – Bilan catastrophique 5 ans après

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XALIMA NEWS – Les cultures de jatropha : que sont devenus les projets mûris par 3W ? Le journal La Croix donne des nouvelles dans un article intitulé : « Au Sénégal, la fausse bonne idée du jatropha »; le journal explique qu’en ce qui concerne le « tabanani » (son appellation en wolof), dans les années 2008-2009, lorsque le pays s’en est pris d’engouement, tout le monde ne parlait que de ‘l’or vert du désert’. Car le jatropha a la particularité de résister à tous les climats, notamment celui aride de la bande sahélo-saharienne. Le régime de 3W alors critiqué en raison des nombreuses coupures d’électricité dans un pays dépendant des importations de pétrole est séduit par cette plante dont les graines regorgent d’huile permettant de fabriquer notamment des biocarburants. Selon le journal, les agriculteurs sénégalais, la connaissent déjà, s’en servant pour construire des haies ou pour la pharmacopée, mais ne l’ont jamais cultivée intensivement.

Sans s’être penché sur les besoins réels de la plante et sur les risques pour l’agriculture locale (appauvrissement des sols, impact sur la biodiversité…), l’État sénégalais a alors nourri l’ambition d’étendre les champs de jatropha sur des départements et même des régions entières. Mais 5 ans plus tard, le bilan a été catastrophique. «les projets jatropha lancés par des promoteurs privés ou par l’État ont soit stagné soit régressé» affirme Ibrahima Diedhiou, chercheur au pôle agronomique de l’université de Thiès, cité par La Croix alors que Laure Steer, chargée de programme du réseau jatroref, destiné à faire avancer les connaissances sur la plante en Afrique de l’Ouest souligne : « Les paysans ne sont pas fous. Ils se sont obstinés à refuser de mettre leurs bonnes terres au service d’une plante qu’ils ne connaissent pas bien ».

En plus de fournir des rendements minimes par rapport aux quantités espérées, le jatropha a fait l’objet d’attaques fongiques, faisant craindre des échanges pathogènes entre la plante et les cultures destinées à l’alimentation. Ibrahima Diedhiou de renchérir : « Heureusement que ces cultures n’ont pas enthousiasmé les agriculteurs. Dans une zone où la majorité des exploitations est destinée à une consommation domestique, l’exploitation intensive de Jatropha aurait compromis la sécurité alimentaire». Seule une dizaine d’exploitations sont encore en activité. L’unique bonne nouvelle semble provenir de groupements féminins qui transforment avec succès l’huile de Jatropha en savon, et assurent ainsi des revenus complémentaires aux agriculteurs…

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