La France, notre souffre-douleur

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Depuis le temps qu’on accuse la France et sa monnaie et ses influences, rien ne change, notre situation ne s’améliore pas. Parce qu’on n’a pas encore les moyens de nos ambitions, notre dépendance en sécurité, en crédits et en agrément, s’éternise. Le problème, ce n’est pas seulement avec la France. C’est avec tout le rouleau compresseur de la Finance internationale et de l’ordre économique international. Même les chinois et les indiens se sont mêlés à la danse de charme du « qui perd gagne » qui continue d’hypnotiser les intendants de nos économies, boutiques nationales. Le reste du monde nous écrasera tant que nous continuerons de vociférer sans la moindre démonstration de capacité d’action alternative.

Prenons l’exemple du franc Cfa. Et si la France nous disait: dès demain, vous aurez la latitude de définir votre politique monétaire sans garantie de convertibilité et de parité? Ce sera là tout de suite la banqueroute parce que nous condamneront d’avance alors la vulnérabilité de nos économies face aux chocs exogènes et la difficulté d’atteinte des critères de convergence dans l’espace sous-régional. Ne faudrait-il pas que nos énergies soient mobilisées en priorité par une quête d’indépendance? Nos technocrates ont appris que la consommation est la condition de l’émergence, et ils le répètent en boucle. Ils sont dressés pour que nous, débouchés et consommateurs désignés, ne pensons pas à limiter nos besoins et nos goûts des produits et gadgets manufacturés du nord.    

Une fois au pouvoir, nos vaillants nationalistes perpétuent les mêmes politiques. C’est que la rupture requiert des sacrifices énormes qu’ils ne peuvent exiger des peuples parce qu’ils  n’ont pas l’autorité et la reconnaissance morales adéquates. La rupture exige un combat difficile qu’ils ne peuvent pas porter parce qu’il leur faut au préalable se démunir carrément et se donner entièrement. Dès lors, nos autorités préfèrent s’empêtrer dans la trouvaille alléchante des maitres-chanteurs destinée à nous maintenir dans un lien de dépendance couvert de fibres sentimentales. En vérité, il s’agit d’un ordre qui passe pour un besoin.

Birame Waltako Ndiaye

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7 Commentaires

    • Le loup s’est déguisé en agneau. Si tes saletés de commentaire portent toujours sur la forme, c’est que le fond t’est inaccessible parce que ta lâcheté obstrue et tes sens et ta raison.

  1. La France n’est pas notre souffre douleur. Elle est notre douleur. L’argumentaire de manque de moyens financiers, de banqueroute si nous nous libérons de la soit disant « garantie » de la France est très fortement débilitant. Je suis sidéré d’entendre quelqu’un qui se dit intellectuel le répéter. Surtout lorsque ce dernier est sénégalais et qu’il a là, à ses frontières, l’Ouguiya et le Dalassi. Encore que nous ne demandons pas une monnaie du Sénégal, mais de la CEDEAO comme Macky Sall lui même l’avait accepté et défendu il y a juste quelques mois.
    http://senego.com/cedeao-macky-sall-plaide-pour-la-monnaie-unique_325318.html
    Il fallait plutôt se demander ce qui est arrivé à Macky Sall pour qu’il vire à 180° en si peu de temps. La libération de l’Afrique envers le colonialisme monétaire qu’est le CFA, comme toute libération, passe par deux étapes: une de prise de conscience suivie de celle d’actes libérateurs. L’étape de prise de conscience est celle durant laquelle on critique à tout va, sans rien faire, couché sur son canapé. Et croyez moi, seuls les limités intellectuels pensent que cela ne sert à rien. La France l’a si bien compris, elle a compris le niveau de prise de conscience, qu’elle mène une campagne opposée. Elle n’hésite même pas à menacer de terrorisme en cas d’abandon du CFA. La prise de conscience a été telle que la CEDEAO avait dans son calendrier l’entrée de la monnaie unique en 2020. Le poignard de Macky Sall, dans le dos de l’Afrique, c’est justement de choisir ce moment-ci pour créer un doute sur une pertinence de l’abandon du CFA. Ce débat que Macky Sall essaie de lancer, après une visite chez ses maîtres, avait commencé à être derrière nous.
    C’est dommage que des intellectuels n’aient comme argumentaire que la menace de prochaine banqueroute si on quitte le CFA, comma à un enfant à qui on dirait: « Tu es têtu. Vas y, le loup est derrière la porte ». Messieurs, de grâce veuillez accepter que nous sommes grands.

  2. Xeme, ton problème c’est que tu mets Macky au centre de tous les débats. La problématique du CFA ne date pas de l’avènement de Macky. En tant qu’intellectuel, tu devrais pouvoir éclairer le commun des mortels sur les conditions de la mise en place de politique économique à même d’assurer le développement des pays africains, au lieu de rester dans la rhétorique anti-française et les slogans. En tout cas ,pour ma part, j’aurais souhaité, que des spécialistes africains se mettent à table et élaborent une étude sérieuse, non partisane, sur l’opportunité ou non de conserver le franc CFA.
    Je précise que personne n’a le monopole de l’intelligence et de la raison. J’ai vécu dans les deux pays dont tu parles dans ton commentaire, je t’assure que les choses sont pires qu’au Sénégal ou en Côte d’ivoire. Un référendum dans certains pays pour le retour du fcfa sera gagné par les partisans du CFA. Sekou Toure ,Modibo Keita, Robert Mugabe, Mobitu. …ont créé leur monnaie nationale, on connaît la suite.
    ARRÊTONS LES POSITIONS IDÉOLOGIQUES ET PROPOSONS DES SOLUTIONS RÉALISTES POUR RÉSOUDRE NOS PROBLÈMES

  3. Notre problème, c’est de toujours blâmer les autres. Est ce la faute aux français quand Macky puisait dans les caisses de son pays qui est l’un des plus pauvres au monde pour devenir multimilliardaire? Est ce que ce sont les français qui se donnent les contrats eux même, n’est ce pas nos gouvernants qui le leur donnent? Les français s’en iraient qu’on deviendrait esclave des chinois. Le problème ce n’est pas la France qui défend ses intérêts, le problème c’est nous même. Comme disait quelqu’un, les Africains n’aiment pas leur pays. On parle d’émergence, mais on est les premiers à dévaliser les caisses pour ensuite blâmer la France, la banque mondiale ou le FMI de notre pauvreté.

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