La gestion de Pse suscite des convoitises : Bagarre autour de 12 000 milliards

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S’il n’y a presque plus de doute que le Sénégal aura l’argent qu’il attend de Paris pour son Pse, le pilotage institutionnel de ce programme soulève de plus en plus d’appétits de la part de tous ceux qui se croient les mieux à même de gérer le pactole attendu.
De la manière dont les choses se présentent, il est à peu près certain que le Sénégal va atteindre ses objectifs de financement prévus dans le cadre du Groupe consultatif de la dernière quinzaine de février prochain à Paris. L’accueil que les partenaires au développement ont réservé aux explications tenues par les acteurs impliqués dans ce programme, en particulier le ministre de l’Economie et des Finances Amadou Ba, permet de croire que le succès sera important, à l’image de l’engagement de tous ceux qui s’y sont donnés. Et on comprend que le président de la République ait déjà fait savoir qu’il allait personnellement diriger la délégation qui se rendra à Paris. Il serait bien entendu, inconcevable que le Président Macky Sall se rende à une manifestation de ce type s’il n’était pas assuré de son succès.
La question de l’argent ne se pose donc pas, ni de ce que le pouvoir en place compte en faire. Au cours des différentes rencontres et des sessions avec les différents secteurs sociaux, le gouvernement a eu l’occasion d’indiquer de manière nette à quels projets il comptait consacrer ses financements, ainsi que les montants desdits financements ; ce qui permet d’évacuer des débats stériles, et de s’intéresser à d’autres sujets. Au retour de Paris, le gouvernement devra clarifier rapidement la question du pilotage institutionnel du Plan Sénégal émergent (Pse). Cette question semble créer des tiraillements au plus haut niveau du gouvernement, et beaucoup d’observateurs estiment que, si elle traîne, elle risque de poser des problèmes dans la mise en œuvre de ce Plan.

Positionnements autour d’un gâteau
Au-delà même des fonctionnaires des différents services et de certains «consultants», même les bailleurs de fonds sont intéressés à cette question. On se rappelle que lors de la rencontre avec les partenaires techniques et financiers la semaine dernière, pour échanger sur ce Pse, l’ambassadeur de Belgique, chef de file du Groupe des bailleurs de fonds avait soulevé la question du pilotage institutionnel, en demandant quel service allait assurer le suivi-évaluation du programme. Il avait aussi à l’occasion, demandé une stabilité institutionnelle dans les programmes de développement économique du Sénégal.
En répondant à cette interrogation, le ministre de l’Economie et des Finances avait déclaré que le projet était celui du gouvernement, et que la question de son pilotage n’était pas encore tranchée. Ce à quoi certains fonctionnaires font valoir que c’est plus lui qui tient à maintenir ce flou. Ces personnes indiquent que le chef de l’Etat aurait fait clairement connaître son inclination à confier le suivi-évaluation du projet au ministère de Abdoulaye Bibi Baldé. Les arguments du Président Macky Sall seraient que le Pse est un document de planification à moyen terme. «Et à ce titre, il doit être piloté par le ministère du Plan». Les mêmes collaborateurs font dire au Président que «si le Pse avait été un document de planification à court terme, il aurait eu le même suivi-évaluation que le Ptip, et aurait été confié aux services des Finances. Mais ici, ce n’est pas le cas».
Cependant, le ministre Amadou Ba aurait fait valoir que c’est son ministère qui était le mieux fourni en ressources humaines capables d’assurer le portage institutionnel du projet. Arguments qui, avec d’autres, contraint Macky Sall à repousser sa décision.

Disso veut 4 milliards par an
Car, en plus des deux ministères, le chef de l’Etat doit faire face à l’appétit de ses «experts» du Club Disso. Non contents d’avoir obtenu plus de deux milliards de francs pour l’élaboration d’un programme qui a dû finalement être largement remanié par les fonctionnaires de l’Administration sénégalaise, ces consultants ont aussi exprimé le souhait d’assurer le suivi-évaluation dudit projet et qu’ils mettent en place une structure autonome de pilotage, qui sera doté d’un budget annuel estimé à 4 milliards de francs Cfa. La raison de cette demande ? Les cadres de Disso estiment que l’Adminis­tration sénégalaise n’a pas «des ressources humaines de qualité lui permettant de piloter un projet d’une aussi grande envergure.» Ce disant, ces grosses têtes de la Diaspora ont oublié que c’est l’Administration sénégalaise qui a dû réadapter leur travail. Quoi qu’il en soit, Macky Sall leur aurait rétorqué qu’il n’était pas question pour lui de fragiliser l’Admi­nis­tration sénégalaise. Il a conseillé à ceux de ces experts qui avaient l’ambition de diriger le Pse, d’intégrer l’Administration nationale.
C’est dire à quel point les 12.000 milliards attendus du Pse semblent soulever des envies. Aux dernières nouvelles, Macky Sall, pour couper la poire en deux, aurait l’intention de mettre en place une Agence pour assurer le suivi-évaluation du plan.

Quid de la Sca et de l’Ucspe ?
Mais même cela, ne règle pas le fond de la question. Car il faudra décider quel ministère va assurer la tutelle da ladite agence. En plus de la question de savoir où caser les fonctionnaires libérés par la disparition annoncée de leurs structures.
Macky Sall ayant clairement fait comprendre que seul le Plan Séné­gal émergent est son projet de développement, une structure comme la Stratégie de croissance accélérée (Sca), mise en place depuis bientôt dix ans, pour porter le taux de croissance de l’économie à deux chiffres, sans résultats probants, n’a plus sa raison d’être.
De même, l’Unité de coordination et de suivi de la politique économique (Ucspe), qui avait en charge le pilotage de la Sndes, sous l’autorité du ministère des Finan­ces, devrait aussi passer à la trappe. Il se dit d’ailleurs que son pa­tron, ayant compris qu’il avait très peu de chances de gérer le suivi-évaluation du Pse, serait en train de se positionner pour un autre fau­teuil, qu’il juge aussi assez con­fortable. Mais au-delà de MM. Ma­yacine Camara et Ibrahima Wade, les différents fonctionnaires qui travaillent sous leurs ordres, ont besoin également de savoir à quelle sauce le Pse va les assaisonner.

lequotidien.sn

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