La grâce refusée à Troy Davis, il sera donc exécuté Mercredi

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La justice américaine a refusé d’accorder sa grâce à Troy Davis, un Noir condamné à mort pour le meurtre d’un policier blanc en 1989. L’exécution du prisonnier, symbole international de la lutte contre la peine de mort , aura lieu demain aux États-Unis. Ses avocats demandaient à ce que l’exécution soit commuée en peine de prison à vie. Le comité des grâces de Géorgie ne s’est pas exprimé sur sa décision.

Agé de 42 ans, dont 20 passés dans le couloir de la mort en Géorgie, Troy Davis a été condamné à mort en 1991 pour le meurtre d’un policier blanc. Présenté par ses partisans comme le prototype du Noir condamné à tort, il est soutenu par des personnalités comme l’ancien président Jimmy Carter, le pape Benoît XVI ou l’actrice Susan Sarandon, ainsi que par l’association Amnesty International.

Sept témoins se sont rétractés

La branche française de l’association s’est dite « révoltée » par la décision de la justice américaine. « Nos pensées vont à Troy Davis, sa famille et ses proches », déclare Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France. « Nous pensons également à la famille de l’officier de police, Mark Allen MacPhail. Cette exécution ne leur rendra pas justice ».

Neuf témoins ont désigné à l’époque Troy Davis comme l’auteur du coup de feu mais l’arme du crime n’a jamais été retrouvée et aucune empreinte digitale ou ADN n’a été relevée. Depuis, sept témoins sont revenus sur leurs déclarations incriminant Troy Davis, dont certains ont désigné un autre tireur. La Cour suprême avait offert à Troy Davis la possibilité exceptionnelle, en août 2009, de bénéficier d’une nouvelle audience. Plusieurs témoins avaient raconté, sans convaincre le juge fédéral, comment la police les avait persuadés à l’époque de désigner le jeune Noir.

Environ 150 personnes s’étaient rassemblées ce vendredi à Paris, près du Centre Georges Pompidou, en soutien à Troy Davis, à l’appel de plusieurs organisations (Amnesty International France, Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, Ensemble contre la peine de mort, la Ligue des droits de l’Homme, le collectif Mumia Abu-Jamal, etc.).

« Sa notoriété lui a peut-être nui »

La mobilisation pour le soutenir, localement en Géorgie et sur le plan internationale, a été dopée par les réseaux sociaux. Une « notoriété qui lui a peut-être nui en faisant de lui un cas d’école », s’interroge notre correspondant aux Etats-Unis, Philippe Coste. « En refusant de commuer sa peine, le comité des grâces envoie un message politique: la Géorgie prend ses décisions de façon indépendante, ne doit rien au gouvernement de Washington. On retrouve la même tendance en Louisiane et au Mississippi, deux autres Etats répressifs. »
Mais ces quelques Etats et, surtout, le Texas dont le gouverneur Rick Perry, candidat républicain à la présidence en 2012, « fait exploser toutes les statistiques nationales », ne sauraient masquer la tendance de fond et le recul de la peine de mort aux Etats-Unis, estime Philippe Coste. « On n’est plus dans la folie répressive des années 1990. Le public doute. De plus en plus d’Américains se détournent de la peine de mort pour lui préférer une peine de prison à perpétuité, parfois sans possibilité de réduction de peine. » Et certains Etats comme l’Illinois optent même pour l’abolition de la peine de mort.

(avec le figaro)

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