Les magistrats de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Kaolack ont scellé hier, le sort de Okafor Esther. Reconnue coupable de trafic de chanvre indien, cette nigériane qui a accouché en prison, a été condamnée à 10 ans de travaux forcés.
La justice n’a pas d’état d’âme, aime-t-on à dire. Le verdict rendu hier, au tribunal de grande instance de Kaolack en est la parfaite illustration. En effet, en scellant le sort de Okafor Onyiuye Esther, les juges de cette chambre criminelle ont aussi scellé l’avenir de sa fille. Attraite pour trafic de drogue, cette jeune nigériane, déclarée coupable et condamnée à 10 ans de travaux forcés, a eu un bébé en prison. 10 ans, c’est l’age qu’elle aura, quand sa mère sortira de détention. Ce qui risque d’hypothéquer toutes ses chances de connaitre une enfance heureuse.
La nigériane a été arrêtée, à Kaffrine, le 19 août 2015, lors d’un contrôle de routine des éléments des Douanes. Dans un bus en provenance de Kédougou avec 10 kg de chanvre indien dans son sac, la jeune nigériane, enceinte de 7 mois, voulait rallier Dakar. Tombant dans les bras de Morphée, elle sera réveillée à Kaffrine, les gabelous qui lui ont demandé d’indiquer son sac parmi les autres. Sans arrière-pensée, elle obtempère. Ouvert, le sac qu’elle a désigné, contenait 10 kg de chanvre indien.
Interrogée, elle nie être la propriétaire de la drogue. Des dénégations qu’elle maintiendra à la barre de la Chambre criminelle de Kaolack, malgré l’insistance des juges. Ce qui n’a point convaincu le procureur, selon qui, l’accusée cherche à se soustraire à la justice, d’avis qu’on ne peut dissimiler, à son insu, 10 kg de chanvre indien dans son sac de voyage. Aussi a-t-il requis 10 ans de travaux forcés. Au grand dam de l’avocat de la défense, Me El hadji Malick Diouf, pour qui, un trafiquant de drogue aguerri n’indiquerait pas aux douaniers d’être le propriétaire d’un sac suspect, d’autant que sa cliente a dormi durant tout le trajet. Plaidant pour une requalification des faits en détention en vue d’une offre et cession, Me Diouf a précisé que condamner la mère, c’est aussi condamner sa fillette née en prison et qui risque d’y grandir. Okafor Onyiuye Esther a été condamnée à 10 ans de travaux forcés.
Source : L’Observateur