La réforme en trois actes

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Trois axes vont gouverner la réforme en cours de l’administration publique. Au bout, une administration moderne axée sur les résultats de développement, au service du citoyen. Abdou Aziz Tall, Délégué général à la réforme de l’Etat et à l’assistance technique (DGREAT) a présenté, hier lundi, une feuille de route visant remettre à l’endroit une administration sénégalaise à l’envers depuis 2000.

Rénovation de l’organisation administrative, amélioration de la qualité de la gestion publique et amélioration de la qualité des services rendus aux usagers. Ce sont les trois axes stratégiques qui vont gouverner la réforme en cours de l’administration publique, conduite par la Dreat(Délégation générale à la réforme de l’Etat et à l’assistance technique). Une administration jusque-là assimilée à un mamouth et marquée, de 2000 à 2012, par une multiplication des départements ministériels ainsi qu’une prolifération des agences. Des agences dont le nombre avait fini par dépasser celui des ministères dont les attributions avaient été vidées au profit de ces mêmes agences. D’où l’impératif de leur rationalisation.

Dérives anarchiques
Dans un tel contexte, il s’agit d’abord, selon Abdou Aziz Tall, maître d’œuvre de ladite réforme, de rénover l’organisation administrative en s’attaquant au « vaste chantier » de réorganisation de tous les départements ministériels dont « les audits ont démarré depuis plus d’une semaine avec le ministère de l’Education nationale », a révélé M. Tall qui faisait face hier lundi à la presse pour présenter sa feuille de route. L’idée est que la prééminence accordée à un département ministériel ne se mesure pas au nombre de structures créées en son sein.

Au contraire, un accroissement du nombre de structures peut même être à l’origine d’une totale confusion dans le processus de coordination de leurs activités. Sous ce rapport, l’évolution croissante des structures administratives est édifiante. De 2006 à 2008, le nombre de directions est passé de 203 à 213 tandis que celui de structures rattachées aux cabinets des départements ministériels a connu une croissance exponentielle de 26 en 1990 à 75 en 2000 puis à 195 en 2008.

Le nombre des agences dans cette même période est d’autant plus affolant qu’il est passé de 02 en 2000 à 12 en 2001 avant de franchir la barre de soixante agences, au détriment des structures classiques sur les attributions desquelles elles ont empiété.

Outre la motivation financière…
Dans ce même cadre, la rationalisation des agences et structures assimilées, qui a été entamée depuis un an, a abouti à la définition du statut des agences et structures assimilées, de leur régime juridique, financier ou comptable, entre autres. La commission d’évaluation des agences mise en place le 23 avril dernier a conclu à une réduction du nombre d’agences et un plafonnement à 5 millions de FCfa des revenus des directeurs généraux.

Dans un deuxième temps, selon la feuille de route présentée par M. Tall, il est question de moderniser la gestion des ressources humaines et promouvoir la culture des résultats dans l’objectif de rehausser les niveaux de compétence et d’efficacité de l’administration.

Cette dynamique de Gestion axée sur les résultats(GAR) se matérialisera à travers l’adoption de contrats de performance entre les ministères et les services placés sous leur tutelle, de même que la publication des rapports de performance.
Le citoyen étant la finalité, le troisième et dernier axe stratégique défini par la DGREAT est relatif à l’accessibilité et la qualité à travers une administration plus proactive qui adapte ses réponses aux besoins des usagers et améliore la nature de ses rapports avec le citoyen. En somme, il s’agit d’arriver à la simplification des procédures d’offre de services publics et à la déconcentration du processus décisionnel pour le rapprocher de la demande, ainsi que l’avait indiqué le président Macky Sall lors du conseil des ministres du jeudi 11 avril dernier.

Encore faudra-t-il que ceux-là qui seront les acteurs de l’administration chargés de matérialiser cette dynamique, fassent leur, le principe de Management qui est que, outre la rémunération financière, la motivation est aussi « dans l’épanouissement qui découle de la bonne exécution des tâches correspondant au profil des agents et dans le soutien moral que leur accorde la haute hiérarchie».

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