LA SAIGNEE CONTINUE AU PDS La chercheuse de l’Ifan, Awa Thiam, rompt avec Wade

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Le Chef du Laboratoire d’anthropologie culturelle de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan), Mme Awa Thiam vient de démissionner du Parti démocratique sénégalais (Pds).

 

La chercheuse explique son départ de la formation libérale par, entre autres, la candidature de Wade à la présidentielle. «  Je été révulsée par votre investiture datant du 23 décembre 2011 -investiture qu’aucune lecture objective de l’actuelle constitution du Sénégal ni qu’aucune personne démocrate ne sauraient entériner.

Entre autres méfaits. Pour toutes ces raisons, je viens, par cette lettre, vous faire part de ma démission du PDS », lit-on dans une correspondance adressée au secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) par Madame, Awa Thiam, Chercheuse, Chef du Laboratoire d’anthropologie culturelle de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan).

Mme Thiam allonge ainsi la liste des démissionnaires du Parti démocratique sénégalais (Pds) à moins de deux mois de l’élection présidentielle. Dans la correspondance qu’elle a adressée à son désormais ex-frère libéral, la chercheuse est largement revenue sur son compagnonnage avec Wade. « Après moult recherches, réflexions et luttes relatives à la démocratisation de la société sénégalaise, j’ai adhéré à la formation politique dont vous êtes le Secrétaire général (…) en 1992. Non seulement en tant que citoyenne, mais également en tant que féministe », a-t-elle rappelé. Mme Thiam a ajouté : « à l’époque, ledit parti était l’unique structure politique sénégalaise dont l’idéal recoupait grandement le mien.

Sa philosophie la mienne. Vous vous investissiez à fond dans la conquête du Pouvoir relativement à l’idéal du Pds, malgré toutes les formes d’adversité auxquelles vous étiez confronté ; et, avec vous, nombre d’hommes et de femmes. Vous le faisiez si bien que vous avez été porté à la magistrature suprême, le 19 mars 2000 ».

Pour Awa Thiam, le leader du Pds a « sans doute marqué de son empreinte la société sénégalaise, de par ses réalisations (infrastructures routières, bâtisses, etc.) et de par des mesures prises dans maints secteurs de la vie sénégalaise (création du Sénat, etc.)

Cependant, s’est-elle désolée, « je constate, à mon grand regret, que presque tout ce en quoi j’ai cru en adhérant au Pds s’y trouve foulé aux pieds : les droits humains les plus élémentaires énoncés dans l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948. J’en suis indignée  ».

Aussi, a poursuivi la démissionnaire, « me taraude la question de savoir si j’ai adhéré au PDS pour assister -au moment où il gère l’Etat- au retour en force de tout ce que j’ai combattu et continue de combattre d’une manière ou d’une autre : la croissance ahurissante des meurtres de filles et de femmes, de viols et de violences -de toutes sortes- infligées à des femmes et à des filles en tant que telle, la réification de plus en plus accentuée des femmes et des filles, nonobstant la création de structures et le vote de lois devant théoriquement les rétablir dans certains de leurs droits.

Samba NDIAYE

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