La pate est bien cuite mais il faut bien la mettre au goût du jour : « Chemin vers la prospérité » ou « Economie sénégalaise émergente garantissant un développement durable et dont les retombées positives sont réparties de manière solidaire ». A bien y regarder, les deux visions ne déparent guère et se complètent plutôt. Encore que la seconde citée qui est celle de l’actuel Dpes (Document de politique économique et social) en tant que Stratégie de développement, semble d’ailleurs plus complète, du moins dans la formulation car, une prospérité ou Yokkute tout court, ne garantit pas, loin s’en faut, une répartition horizontale de la richesse créée.
Mais allons-y encore plus près dans la vision déclinée du présent Dpes et à travers lequel la situation économique et sociale du Sénégal devrait présenter les caractéristiques de : niveaux et de qualité de vie plus élevés ; paix, stabilité et démocratie ; bonne gouvernance centrale et locale et aménagement dynamique et équilibré du territoire ; population instruite, bien formée, apprenante et engagée au niveau des communautés locale et nationale ; économie compétitive, dynamique de croissance forte et soutenue aux fruits mieux répartis sur l’ensemble du territoire.
A travers son Programme Yoonu Yokkute qui traduit sa vision pour le Sénégal, le Président Macky Sall entend « apporter des réponses concrètes aux attentes légitimes d’un Peuple en quête d’épanouissement et de bien être » et dans cette perspective, s’engage à mettre fin aux « injustices sociales ; asseoir des bases économiques solides pour le développement ; atteindre une productivité développante ; devenir un modèle de gouvernance efficace ; contribuer à garantir la paix, la stabilité, la sécurité et l’intégration régionale».
Avouons que l’un dans l’autre, on reste dans la même vision. Mieux…
La Stratégie 2011-2015 décrite dans le Dpes qui se veut d’être source de transformation est articulée autour de trois axes liés et solidaires de : Création d’opportunités économiques et de richesses pour la promotion d’emplois productifs et une transformation structurelle de l’économie ; Accélération de l’accès aux services sociaux de base, protection sociale et développement durable ; Renforcement des principes fondamentaux de la bonne gouvernance et promotion des droits humains. Trois leviers avec lesquels ladite Stratégie met l’accent sur une croissance inclusive, favorable au développement économique et social, portée par un secteur privé en levant en particulier les contraintes structurelles qui entravent la compétitivité. Elle se focalise sur les conditions préalables indispensables pour saisir les opportunités d’investissement, résister aux chocs externes et relever les défis pour la mise en place d’un environnement socioéconomique et politique en vue de réaliser les objectifs du Millénaire et de bonne gouvernance.
Par ailleurs, la vision de Yoonu Yokkute sur laquelle se fonde l’action du Gouvernement de Abdoul Mbaye sera principalement marquée par les options stratégiques de « consolidation des bases d’une gouvernance démocratique, transparente, plus rigoureuse, plus efficace, basée sur la satisfaction des besoins prioritaires des populations et la lutte contre les injustices sociales ; le renforcement de la décentralisation et la territorialisation des politiques publiques, en vue de donner une plus forte impulsion au développement des terroirs ; une croissance soutenue, durable et inclusive, bâtie autour d’un meilleur environnement des affaires favorisant l’attractivité de notre économie aux investissements privés ; et d’autre part, d’un développement plus équilibré du territoire, avec l’émergence de pôles de développement régionaux dynamiques, et la relance du secteur agricole ».
Que dire sinon que d’une vision à l’autre, on voit la même destination. Finalement, la seule différence est à chercher dans le chemin « Yoon » pour arriver à l’émergence ou si l’on préfère, la prospérité « Yokkute ». Seule la mise en œuvre nous édifiera.
sudonline.sn
