Lamine Ba répond à Gadio: « Eh bien oui ! Qui l’eût cru ? » (Acte 1 )

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« Qui l’eût cru ? » s’interroge Cheikh Tidiane Gadio dans sa sortie contre l’Etat. « Eh bien oui ! Qui l’eût cru ? » nous interrogeons-nous aussi : Monsieur Cheikh Tidiane Gadio, enjambant allègrement le protocole de la mesure et la rigueur de l’intellectuel pour, à terme, verser dans une haine ténue à travers sa laborieuse et périlleuse diatribe ; oui ! Il y a bel et bien eu un « surgissement » de la haine désormais portée par celui qui, une dizaine d’années durant, a occupé le prestigieux siège de ministre des Affaires étrangères de notre pays.

Il aurait été souhaitable d’avoir un débat d’un autre niveau, mais puisque « le diplomate chevronné » descend si profondément dans les caniveaux pour insulter notre parti, notre Secrétaire général, notre président de la République, notre Etat, alors le bien modeste Secrétaire chargé des Relations internationales peut après tout regarder un peu dans les poubelles. La sortie de Docteur Gadio aurait mérité une riposte ligne par ligne si elle était adossée à un argumentaire matérialisant une longue « lutte de ligne » développée sinon au sein de notre parti, du moins dans l’appareil d’Etat, où le néo-rebelle a eu toute la latitude de faire prospérer ses récriminations, hélas tardives.

L’indignité théorique de son propos est qu’il est post-éviction et sa faiblesse congénitale réside dans le fait que le fond renvoie à une approche plutôt populiste, dans sa tentative d’argumentaires autour des « problèmes qui assaillent notre pays ».

Cheikh Tidiane Gadio vient assurément de contracter un long bail avec l’ingratitude car, pour n’avoir pas osé affirmer sans ambages tout ce qu’il dit pendant qu’il était étrangement aux Affaires étrangères, il tourne définitivement le dos à la crédibilité. Pire, il vide de sa substance le qualificatif que personne, jusque-là, ne pensait lui dénier, à savoir : un intellectuel. S’en rend-il compte vraiment ?

En effet, pour n’avoir pas assumé, jusque-là, ce qu’il pense de la marche de notre pays, du président Wade et de notre parti depuis dix ans, Cheikh Tidiane Gadio révèle son être profond : la couardise. Or le propre de l’intellectuel, c’est de ne jamais -quoi qu’il en coûte- se dépouiller de cette vertu cardinale qui consiste à lire sans arrière-pensée la situation du pays si tant est qu’il œuvre inlassablement pour l’épanouissement individuel et collectif de ses concitoyens. Mais, si tactiquement on « s’affaisse » pour « manger » et stratégiquement pour « soigner ses arrières », pour ensuite se la jouer vainement aux fins de recouvrer une virginité politico-morale, alors on joue véritablement avec son peuple et avec le feu aussi !

Dr Gadio a tenté d’expliquer son long séjour au gouvernement par une certaine « complicité intellectuelle » avec le chef de l’Etat. Pourtant, les Libéraux n’ont découvert l’homme qu’après 2000 ; et, tout compte fait, où est passée donc cette complicité intellectuelle pour qu’il s’attaque si violemment à son bienfaiteur d’hier ? Et son intellect autoproclamé dans tout ça ?

Dr Gadio a tenté également de faire dans la politique, dans son fief du Fouta, en affirmant : « Si vous ne faites pas la politique, elle vous fait ». Un projet vite mis sous les placards avec l’excuse de quelqu’un qui vit toujours entre deux avions. Belle parade si c’en est une parce que justement, pour « les intellectuels petit-bourgeois », les rigueurs du terrain sont faits pour les autres ! À eux les honneurs et aux autres les horreurs. Et son basculement vers la droite a-t-il pris le sens inverse pour un retour en zone d’origine de gauche ?

L’ex-Maoïste préposé pendant dix ans à mettre en œuvre une diplomatie libérale était-il alors un simple tantinet frauduleusement bleu, avant d’agiter aujourd’hui de nouveau le concept de la citoyenneté depuis son nouveau château des Almadies. En réalité, Dr Gadio est un homme perturbé, en quête d’identité politico-intellectuelle, après s’être servi, et ce, gracieusement, au « râtelier » qu’il traite aujourd’hui de tous les noms d’oiseau. Ce serait lui faire trop d’honneur que de « répliquer » à son discours qui se cherche des habits de « manifeste » à la Lénine ou de « programme politique », qui est quant au fond dans le simple registre de la délation et du reniement. Docteur s’est, sans nul doute dit, même si ce n’est pas la même connotation : « ils sont devenus fous ». Mais, docteur Gadio, qui est fou ? Au point d’oublier ton sourire… hilarant, se délectant du commentaire simplement généreux du chef de l’Etat : « Vous êtes le meilleur ministre des Affaires étrangères d’Afrique ». Ah ! En ces temps-là ! Des Sénégalais étaient en bute à des difficultés d’approvisionnement continu en eau, en électricité… des techniciens de l’Administration sous la houlette des autres membres du Gouvernement, se tuaient à la tâche pour trouver des réponses pertinentes aux préoccupations de nos compatriotes. Ceux-là n’ont de cesse et aujourd’hui encore de le faire. Oui, les dignes fils de notre pays ont intériorisé que c’est « le difficile qui est le chemin » et continuent avec abnégation de travailler à installer le Sénégal sur les rails de l’émergence. Et c’est cela le lot au quotidien de tout homme d’Etat qui se respecte. Bon sang, quitter un Gouvernement n’est ni un naufrage social encore moins une fatalité pour un honnête citoyen au point de pousser à une pareille tourmente et un si grave abîme intellectuel !

Docteur, un bon professeur de télé – comme tu l’as été au Cesti – n’est pas forcément un cinéaste, encore moins un diplomate chevronné.

Non, Tidiane, tu ne peux pas servir au peuple cette mise en scène ou parler ainsi comme Zarathoustra, pour reprendre Nietzsche.

Les Sénégalais ne sont pas amnésiques et ne sont pas non plus ce troupeau que décrivait Nietzsche.

Non, Docteur, il est dangereux d’appuyer sur la pédale ethnique pour saper les fondateurs de notre unité nationale.

Non, Docteur, il est inadmissible d’actionner les réseaux de presse pour insulter l’Etat et celui qui l’incarne au sommet et vous a propulsé au faîte des podiums les plus prestigieux de la Diplomatie mondiale. Combien de jets privés vous ont été prêtés pour parcourir le monde, combien de kilomètres de tapis rouges ont été déroulés à vos pieds, et combien de portails dorés ont été ouverts à votre excellence à la simple évocation du nom de Wade ? Monsieur le Ministre d’Etat « wata watt ! ».

Docteur, il ne fallait pas piétiner les relations séculaires entre les Libéraux sénégalais et leurs alliés naturels, les Démocrates américains à l’époque dans l’opposition, au profit de votre amitié de façade avec le clan Bush, comme si les Démocrates ne reviendraient jamais aux affaires.

Docteur, il ne fallait pas ignorer l’axe Dakar-Téhéran qui aurait pu servir à résorber notre déficit énergétique.

Docteur, il ne fallait pas mépriser l’axe Dakar-Paris qui est le plus stable et fraternel dans l’histoire de la Diplomatie entre l’Europe et l’Afrique.

Docteur il ne fallait pas user d’une « mascarade panafricaniste » pour essayer, pendant dix ans, d’endormir le président Wade qui, il est vrai, cherche toujours et encore des alliés dans son combat historique pour la Renaissance africaine ; cette attitude relève de la couardise et de l’opportunisme.

Tidiane, toi aussi, quel cyclone t’a poussé dans une tourmente politique aussi caractérielle ? Quel ouragan a ravagé ton engagement panafricaniste, pour donner de toi l’image d’un homme sorti des décombres d’un séisme ?…

Dans tous les pays du monde, les ministres des Affaires étrangères changent en moyenne après deux à six années de fonction. Le président Wade a-t-il commis un péché en te maintenant à ce poste pendant dix longues années, contre la volonté de son parti auquel tu n’appartiens pas, contre même les conseils avisés de grands alliés du président de la République et du Sénégal sur la scène internationale ?

Monsieur le Ministre d’Etat, souviens-toi qu’après ton dernier dîner au quai d’Orsay, sur invitation de Dominique de Villepin, le président Wade avait toutes les raisons de chercher un ministre des Affaires étrangères qui se tiendrait mieux à table.

Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, ne croyez-vous pas qu’après les ratés diplomatiques, en Iran, dans les Pays Arabes et en Amérique, après le départ de vos prétendus « amis » Républicains, notre parti aurait pu trouver en son sein un ministre des Affaires étrangères issu de la majorité politique comme cela se fait en Angleterre, en Allemagne, au Japon, en Corée ?

Excellence, toi aussi !

En souvenance de nos discussions dans nos quelques missions communes à Trinidad et Tobago, en Gambie et ailleurs, je suis surpris et affligé de te voir sortir au vitriol contre les fondements de l’Etat pour lequel tu fus ministre… d’Etat, contre le parti et l’homme par la grâce de qui tu fus le plus « durable homme d’Etat » et, assurément, aujourd’hui « homme de détails ».

Excellence, si comme tu le présumes, notre pays est en proie à une mal gouvernance, quelle est ta part de responsabilité dans cette situation que tu inventes de toutes pièces pour fonder tes nouvelles ambitions politiques ?

Fidèle en amitié, le président Wade a continué à te créditer de mérites, d’éloges pour sauver ton honneur et préserver ta carrière au détriment de celle de ses militants et cadres qui auraient pu, en dix ans, trouver des postes diplomatiques dans les différentes ambassades et organisations du système des Nations Unies.

Excellence Monsieur le Ministre d’Etat, permets-moi de te rappeler cette anecdote de ton « homologue » Charles Périgord de Talleyrand, ministre des Affaires étrangères de la France, sous l’Empire et après la Révolution française de 1789, que l’on surnomme le Prince des Diplomates. A la question de savoir comment doit être un ministre des Affaires étrangères, il répondit : « un ministre des Affaires étrangères doit se comporter, même après sa mort, comme un ministre des Affaires étrangères ; en tirant les tiroirs de la morgue, on devrait pouvoir reconnaître, parmi les cadavres, celui qui fut ministre des Affaires étrangères ».

Excellence essayez de revenir à Talleyrand.

Acte 2 : très prochainement

Dr Mamadou Lamine BA

Secrétaire aux Relations internationales du Pds

13 Commentaires

  1. WATTA WATT WANA NONE UN SI ET GLORIEUX MINISTRE D ETAT DE TOUS LES TEMPS AU SENEGAL ESTIME PAR TOUT LE MONDE MAIS TOUT CELA SANS LA DESTINEE QUE T A LEGUEE LE BON DIEU C EST GRACE AU PRESIDENT WADE QUE TU L AS . LA RECONNAISSANCE EST DIGNE MAIS AUSSI L IORGEUIL TUE A PETIT FEU WATA WATT WATTA WATT

  2. c’est normal car tu veux être nommé ministre des affaires étrangères. Et pourtant toi membre du PDS, premier ministre de l’environnement de l’alternance, tu es le premier à bouder et créer ta propre liste lors des municipales. ce qui a causé la défaite de ton parti à Dakar comme ailleurs. T’es pas un donneur de leçon mon cher. Tais toi.

  3. SI MON TRES CHER PRESIDENT WADE AVEZ A SES COTES UN MILITANT COMME VS – GADIO J AI PAS PU TERMINER LA LECTURE DE SON CHIFFON COMME BEAUCOUP DE SENEGALAIS D AILLEURS TOUT SIMPLEMENT PAR CE QU IL NS A DECU QUEL INGRAT
    MCI LAMINE D AVOIR REPONDU A MA PLACE – LE PRESIDENT AVAIT RAISON DE SE POSER CETTE QUESTION A QUI FAIRE CONFIANCE ? ON DIRAIT QU IL N Y A QUE DES IDY DES MACKY DES GADIO AUTOUR DE LUI MAIS LE BON DIEU VOIT TOUT ET NS SOMMES DES CROYANTS MCI LAMINE A BIENTOT

  4. MCI LAMIME D AVOIR RAPPELER A GADIO DE BONS SOUVENIRS
    SI DES SOIT DISANTS INTELLECTUELS ONT PERDU LE SENS DE L HONNEUR – LA KERSA – LE DIOM – LA RECONNAISSANCE SI CHERS A NS AILLEULS QUEL ENSEIGNEMENT ILS VONT LEGUER
    A LEURS ENFANTS ET PETITS ENFANTS C EST TRISTE D ENTENDRE PARLER CERTAINS POLITICIENS ET HOMMES D AFFAIRES QUI EN LES ECOUTANT ON A ENVI DE LEUR DONNER DES GIFFLES TELLEMENT ILS NS PRENNENT POUR CE QUE NS NS SOMMES PAS DU TOUT

    DES BETISES RIEN QUE DES BETISES OTD QUI NS PROMET MONTS ET MERVEILLES APRES 40 ANS AU POUVOIR IL NE RESPECTE MEMEM PAS LE PEUPLE
    SI MON TRES CHER PRESIDENT WADE AVEZ A SES COTES UN MILITANT COMME VS CE SERAIT UNE BONNE CHOSE DE LA POSITION DE MINISTRE A SIMPLE MILITANT VS ETES RESTE LE MEME LAMINE – GADIO J AI PAS PU TERMINER LA LECTURE DE SON CHIFFON COMME BEAUCOUP DE SENEGALAIS D AILLEURS TOUT SIMPLEMENT PAR CE QU IL NS A DECU QUEL INGRAT MCI PRESIDENT WADE POUR VOTRE AMOUR POUR LE SENEGAL MCI LAMINE

    MCI LAMINE D AVOIR REPONDU A MA PLACE – LE PRESIDENT AVAIT RAISON DE SE POSER CETTE QUESTION A QUI FAIRE CONFIANCE ? ON DIRAIT QU IL N Y A QUE DES IDY DES MACKY DES GADIO AUTOUR DE LUI MAIS LE BON DIEU VOIT TOUT ET NS SOMMES DES CROYANTS MCI LAMINE A BIENTOT

  5. Pour votre info, Gadio n’a jamais milité au sein du pds. C’est parce qu’il n’acceptait pas de faire la politique pour le pds qu’il a été combattu. Le poste de ministre est 1 poste politique pour les libéraux. Maintenant une question : est-ce que on peut servir l’Etat sans qu’on soit taxé de courtisan de Abdoulaye Wade? On ne peut pas donc reprocher aux expatriés de ne pas venir servir leur pays s’ils risquent d’être taxés de je ne sais quoi. A bon entendeur!

  6. Quand je lis certains commentaires, je me pose la question de savoir est-ce que leurs auteurs ont bien lu le texte de Gadio. Ne le jugez pas comme quelqu’un qui, c’est parce qu’il a été avec Wade, n’a pas le droit de donner des avis sur la marche du pays. Critiquez avec la raison et non avec le coeur. A bon entendeur

  7. Lamine Ba a ete tres pertinent sur son analyse. Les arguments de Gadio apres avoir passe 10 ans aupres de Wade et s’etre enrichi comme pas possible est ingrat et n’a rien de diplomatique ou d’intellectuel.

    Gadio n’etait rien avant que Wade ne le nomme, il n’avait rien, meme pas une chambre au Senegal ou aux USA. Pour preuve, il dormait a l’hotel pdt 6 mois qud Wade l’a nomme, car n’ayant meme pas un « pantre » au Senegal.

    Et maintenant il a plusieurs maisons dans des quartiers residentiels aussi bien au Senegal qu’aux USA. Est-ce qu’il peut jurer que c’est son salaire qui lui permis de s’offrir tout cela. Je doute fort qu’il puisse justifier l’origine licite de sa nouvelle fortune acquis apres 10 de route avec Wade.

    Gadio devait la boucler et non pas se montrer Ingrat et par la meme occasion Insulter l’intelligence des Senegalais que nous sommes.

  8. deggeu you are right i know this guy very well…even tho he is not senegal s problem he is part of it …ce sont a cause de gens comme lui une fois dans le pouvoir iil essay de prendre le plus d argent cuz i mean c normal les africain vrai vrai sont toujours reste des sauvages pour la plupart aucun esprit critique ou d analyse ….rien tout le monde c que s sont des voleurs des menteurs etc… it s not new ..now the real problem is how do we fight it ???? i think once wade is gone they should all be judged …on connais les puttes dans les hotels a dc …et un peu partout dans le monde attention laisse le peuple ….le monde est petit et adouna amoul solo dunt be khifffffffffffff…..peace !!!!

  9. Eh oui qui l’eut cru! Si c’est pour descendre dans les caniveaux, il y’a pas mieux que vous Mr Ba pour le faire. Un syndrome que se partage tous les libéraux c’est l’amnésie. Mr Ba vous rappelez de vos diatribes contre Wade à la veille des élections municipales, contre votre parti? Non vous l’avez oublié car vous avez un morceau de pain dans le bec.Pauvres libéraux sans vergogne ni dignité. Vous avez aussi tous compris qu’avec Wade il faut toujours descendre dans les caniveaux et fouiller les poubelles. Vous êtes nombreux à utiliser cette stratégie: Ousmane Ngom, Idrissa Seck, Aminata Tall, Aida Mbodji, Abdourahim Agne, Vous même et j’en passe.

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