Landing Savane, sg Aj-Pads et membre de benno bokk yaakaar: «Le cas Karim est un scandale international»

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L’audition des dignitaires de l’ex-régime n’est que justice. C’est la conviction de Landing Savané qui indique, dans cet entretien, que la justice doit aller jusqu’au bout. Car personne ne doit faire des biens de la nation ce qu’il veut. Selon lui, le cas de Karim Wade qui «a usé et abusé des pouvoirs de son père pour s’enrichir, est un scandale international».

Par Charles Thialice SENGHOR

Les auditions des personnalités de l’ex-régime soupçonnées d’avoir acquis, illicitement, des biens ont commencé avec Karim qui devra passer pour la cinquième fois devant les enquêteurs. On devait s’y attendre ?

Comme vous le savez, beaucoup de Sénégalais attendaient les audits et attendent toujours les conclusions des audits ; nous sommes dans un processus d’audition de gens qui sont accusés de s’être enrichis de façon illicite. Je pense que ce n’est que justice de les entendre. Maintenant, il faut attendre que le processus aille à son terme. Evidemment, comme toujours, le camp des accusés s’indigne tandis que beaucoup de Sénégalais sont favorables à ce que la lumière soit faite; en ce qui concerne Karim Wade, en particulier, franchement, son cas est un scandale national pour ne pas dire international. Donc, il est normal qu’il puisse rendre compte. Et nous soutenons ce processus d’audition. Maintenant, il faudra, comme dans toute chose, garder la sérénité requise et s’en tenir au droit. Et rendre justice sur la base de la légalité. Parce que ce sont là, les dispositions du Gouvernement.

En quoi le cas Karim Wade est-il un scandale international ?

C’est un scandale international parce qu’il y a des avions qui sont impliqués, il y a des biens un peu partout dans le monde, supposés, etc. Et c’est un abus manifeste de biens sociaux. Sans avoir fait des enquêtes, nous sommes tous, chacun au fond de lui-même, convaincus que ce garçon a usé et abusé des pouvoirs de son père pour s’enrichir de façon scandaleuse. C’est cela la réalité que nous savons tous. Au-delà de ça, il y a un droit qui doit être dit et la justice suit son cours. Le pouvoir actuel n’a pas mis en place des tribunaux qui n’étaient pas là ; il utilise les dispositifs qui sont pour la manifestation de la vérité.

C’est possible d’y arriver, à votre avis ?

Sur le plan international, le pouvoir bénéficie, quand même, d’appui d’institutions internationales qui essaient de veiller à ce que maintenant, ceux qui sont au pouvoir n’abusent pas de leur position pour faire ce qu’ils veulent.

Vous êtes donc en phase avec ceux qui pensent que Karim Wade est victime des pratiques de son père qui a voulu tout lui donner ?

En tout cas, si c’est bien le cas, et nous pensons tous que c’est le cas, ce n’est pas le père qui doit être entendu ; c’est celui qui a bénéficié des choses qui doit être entendu. Il n’a pas bénéficié des faveurs de son père derrière les rideaux ; il en a bénéficié publiquement. Il doit rendre compte. S’il ne peut pas justifier, il doit restituer les biens de la Nation à la Nation. Je pense que c’est cela qui est logique.

Est-ce que vous comprenez un peu la posture adoptée par l’opposition face aux audits ?

Toute opposition doit faire du bruit. Je pense que l’opposition est dans son rôle. Elle n’a qu’à faire du bruit. Franchement, moi, ça ne me dérange pas. Ce qui est important, c’est que le pouvoir soit cohérent et conséquent avec lui-même et qu’il aille jusqu’au bout de cette démarche de manifestation totale et entière de la vérité.

Vous venez de tenir votre université d’été. Vous attendez qu’on vous restitue votre parti ?

Non, on ne doit pas me restituer mon parti. J’ai le parti en main. Maintenant, il faut qu’on reconnaisse cette réalité. Il ne s’agit pas de me restituer ce qui est entre mes mains. Le parti est entre mes mains, nos activités sont entre nos mains. Tout le monde le sait y compris ceux qui font semblant d’exister. Mais, ce n’est pas le premier cas et ce ne sera pas le dernier non plus. Ce qui est important pour nous, c’est que le pouvoir, lui, soit conséquent sur cette question et tire les conclusions logiques de ce qui s’est passé. Ça nous aidera à la manifestation de la vérité et à sa consécration au plan administratif et réglementaire.

Vous êtes de la coalition Benno Bokk Yaakaar, quelle analyse faites-vous de la gestion de Macky Sall depuis son arrivée au pouvoir ?

Je l’ai dit, il y a huit mois, que le changement de régime est arrivé avec la deuxième alternance ; c’est insuffisant pour tirer des conclusions définitives. Mais, je dois reconnaître avec tous les Sénégalais de bonne foi qu’une certaine impatience se manifeste dans la population ; que ce soit au niveau des jeunes, au niveau de plusieurs secteurs de la société, des syndicats, entre autres, des gens estiment que ce qui se passe est trop lent.

Que faut-il faire alors ?

Je pense d’abord qu’il faut les comprendre. Et j’estime qu’il faut dialoguer avec tous ces secteurs qui sont mécontents ; ils espéraient que le changement allait produire ses effets beaucoup plus vite et il faut s’entendre avec eux surtout sur la voie à emprunter pour une solution juste et durable de tous ces problèmes-là. Car ils sont nombreux. Le peuple est en difficulté aujourd’hui. C’est l’évidence. Les populations vivent des moments difficiles, le coût de la vie est élevé. La pauvreté est généralisée dans beaucoup de secteurs. Il y a encore beaucoup d’efforts à faire dans ce sens-là. Les gens savent bien qu’on ne peut pas régler ces problèmes du jour au lendemain mais, peut-être, leur indiquer plus clairement le chemin que le pouvoir compte emprunter et les convaincre du fait que c’est le bon chemin.

Et pour cela, la coalition présidentielle doit, peut-être, continuer d’exister ?

Il n’y a pas de relation entre la coalition Benno et ce que fait le gouvernement. Le gouvernement est là pour gouverner ; la coalition, c’est une autre logique qui a existé pour les élections présidentielle et législatives qui sont, bien sûr, terminées. Maintenant, ce qui va se passer demain, franchement, je ne peux pas vous le dire. Nous étions là pour faire partir le président Wade, pour nettoyer l’Assemblée ; c’est chose faite. Maintenant, pour les élections locales, chacun aura sa logique ; il faut bien le dire. On ne sait pas encore ce qui va se passer.

On doit donc s’attendre à ce que chacun aille de son côté ?

Je ne crois pas que chacun ira de son côté. Ce n’est pas possible parce qu’il y a trop de partis. Mais il peut avoir d’autres configurations de partis politiques pour ces élections locales. Et ce n’est que normal !
Source: La Tribune

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