L’armée sort ses blindés et ses hélicoptères.

xalimasn.com-L’Etat a pris une batterie de mesures pour parer à d’éventuelles émeutes, comme celles qui ont fait tant de dégâts lors de la soirée du lundi. Ainsi l’armée a été déployée sur les sites stratégiques de la capitale. Fait nouveau : les forces de sécurité ont reçu consigne de réagir avec fermeté si les édifices publics et les sites stratégiques sont pris pour cible.

Comme nous vous l’annoncions dans l’édition d’hier, l’armée sénégalaise a bien pris position dans les points et les sites stratégiques de la capitale, même si cette présence se veut pour le moment relativement discrète. Ces mesures conservatoires visent d’abord à protéger les édifices publics d’éventuelles attaques des casseurs. En effet, lors des émeutes de l’électricité qui se sont déroulées avant-hier, des hordes de jeunes s’en sont pris à des mairies ainsi qu’à certaines agences de la Senelec et services des Impôts et domaines. Les domiciles de quelques personnalités proches du pouvoir n’ont pas aussi été épargnés. Toutes choses qui font que les autorités ont demandé à l’armée de sécuriser les principaux édifices d’ordre stratégique et d’assurer la surveillance des domiciles des hautes autorités susceptibles d’être la cible de la furie des manifestants et des pillards. Quitus leur a  ainsi été donné d’agir énergiquement et de veiller à arrêter les malfaiteurs qui auraient la malchance de tomber dans le champ de couverture des forces de sécurité. Le but est de permettre aux forces de police et de la gendarmerie, un temps dépassées par la multiplication des foyers d’insurrection, de garder un nombre optimum d’hommes opérationnels en cas de besoin. Au demeurant, des blindés étaient visibles devant le palais présidentiel et au moins un hélicoptère de combat survolait la capitale sénégalaise au lendemain de la nuit de violences du lundi provoquées par des coupures de courant chroniques et prolongées. Autre nouveauté, c’est que si les forces de sécurité ont usé jusque là de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, désormais ils ont reçu consigne de d’agir avec fermeté si la situation l’exige. L’Etat a maintenant décidé de prendre des mesures fortes pour mettre fin au désordre. Preuve que les moyens de sécurité ont été  renforcés : des blindés ont circulé hier dans certaines avenues de Dakar. Ce déploiement ne manque pas de semer la psychose dans la population. Les gens craigant que des bavures comme celles qui ont entraîné les morts de Abdoulaye Wade « Yinghou », Balla Gaye ou récemment Malick Bâ ne se reproduisent.

Par ailleurs, des sources sûres renseignent que l’Etat réfléchit de plus en plus à l’éventualité d’instaurer un couvre-feu. Si l’Etat prend ces mesures conservatoires plutôt légitimes pour maintenir la sécurité, du côté du Parti démocratique sénégalais, on s’active pour faire face aux révoltes populaires de façon plus discutable. Le Comité directeur du Pds milite en effet pour la création de milices pour faire face aux émeutiers : « Nous avons proposé au frère Secrétaire général (Abdoulaye Wade) de mettre sur pied un Comité d’organisation et de mobilisaton. Il demande également à tous les responsables du parti au plan local de créer des comités de défense des institutions de la République, particulièrement les institutions locales, contre toute forme de vandalisme ». On est pas loin du schéma qui a vu la naissance des sinistres Jeunes patriotes, qui ont semé la terreur en Côte d’Ivoire.

Adama NDIAYE, xalimasn.com