Le Burger d’Adama Barrow

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Une conférence, des entretiens, des projets d’investissements et des Burgers en pagaille pour le premier déplacement du président gambien Adama Barrow en Europe

Il est près de minuit ce mercredi 15 mars et le hall de l’hôtel Westin à deux pas de la place Vendôme ne désemplit pas. L’activiste Sidya Bayo fend la foule en portant un sac marron rempli de Burgers. Le président Adama Barrow l’a envoyé au Mc Do pour « une petite faim ». « C’est un ami », explique Bayo dans l’ascenseur. Avant le scrutin du 2 décembre 2016, ils n’étaient pas si nombreux à oser s’en prendre au dictateur sanguinaire Yahya Jammeh, encore moins à imaginer qu’il puisse quitter le pouvoir par les urnes. « Les gens me traitaient de fou ! » Depuis, le dictateur qui a régné pendant 22 ans avec sur la Gambie est parti en exil en Guinée équatoriale. Le président élu a pris ses fonctions après une transition tourmentée au cours de laquelle Adama Barrow a perdu un fils. Il n’a pu être investi que grâce à l’intervention du Conseil de sécurité de l’Onu (la résolution 2337 présentée par le Sénégal) et l’aide militaire de la Cédéao.

La démocratie est une combat de tous les jours qui demande de la résilience
Sidya Bayo pousse la porte de la Suite. Le président Barrow assis dans son canapé, semble épuisé par les audiences, conférences et rencontres qu’il a enchainées depuis son arrivée la veille en Europe. Après Paris, il se rend le lendemain à Bruxelles pour rencontrer les plus hauts responsables de la Commission européenne. Son élection est une bonne nouvelle pour l’Afrique et même pour l’Europe en pleine crise. « C’est bien pour la démocratie », résume le président avec un grand sourire.

« Le combat pour la démocratie ne se fait pas en un jour », nous expliquera un peu plus tard, son dynamique ministre du Tourisme et de la Culture Hamat Bah. Président du National Reconciliation Party (NRP), cet ancien manager de Novotel a comme tous les opposants rallié la candidature d’Adama Barrow avant le scrutin présidentiel du 2 décembre 2016. « La démocratie est une lutte continue, qui demande beaucoup de résilience et quand on parvient à ses fins alors il ne faut pas décevoir le peuple, tout le monde doit pouvoir profiter de la démocratie ! »

Ce fan de l’équipe d’Arsenal a promis de gérer son gouvernement avec un esprit d’équipe
Ancien agent immobilier, qui fut aussi vigile dans un supermarché à Londres, Adama Barrow sait qu’il incarne aujourd’hui le renouveau démocratique. Fan de l’équipe Arsenal, le solide quinquagénaire promet de gérer son gouvernement avec un esprit d’équipe. Sa première décision : interrompre le processus amorcé par son prédécesseur pour que la Gambie quitte la cour pénale internationale. L’espoir suscité par l’élection de Barrow est palpable dans le hall du Westin. Même « Miss Gambie France 2017 » a fait le déplacement . Son élection le mois dernier a été organisée par Diakha Faty, la présidente de l’association TahiTali… à Paris, car l’élection d’une Miss était impossible sous Yahya Jammeh. « Les portes de la Gambie se sont ouvertes, explique Diakha, on va enfin pouvoir faire connaître la culture gambienne! » Pays de deux millions d’habitants enclavé dans le Sénégal le long du fleuve éponyme, la Gambie a souffert d’un enfermement provoqué par le régime sanguinaire de Jammeh. Les temps changent. L’ère Barrow annonce une nouvelle époque.

« Les Gambiens vont enfin arrêter de se sentir obliger de s’excuser de ne pas être Sénégalais », ironise Diafha Faty. « On sait maintenant que la transition démocratique est possible, qu’elle peut être pacifique, même dans un pays qui a connu 22 années de dictature », poursuit Vamo Soko étudiant à Science Po et vice-président d’une association qui accompagne les entreprises dans les investissements en Afrique.

Lors de ce premier déplacement à Paris, il a été question d’investissements avec l’Agence française du développement (AFD) et le Medef. Le projet de créer une ligne aérienne directe entre Paris et Banjul la capitale gambienne a été évoqué. Une manière de renforcer les liens avec la France. « Tout n’est pas réglé en Gambie, confie un expert en sécurité basé à Dakar, car parmi les cinglés de Yahya certains sont encore là. Mais cela a été très bien géré, notamment par le Sénégal qui a su montrer la maturité de ses armées, de sa gendarmerie et de sa diplomatie. » Prochaine priorité du président gambien: relancer l’industrie et notamment celle du tourisme.

parismatch.com

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