Le cng est la racine du mal de notre sport national : Par Seydina Seck

Date:

Le cng est la racine du mal de notre sport national : Par Seydina Seck

4 Commentaires

  1. Merci Seydina pour ton rĂŽle d’Ă©veil dans ce SĂ©nĂšgal oĂč la majeure partie des gens sont entrain de dormir, raison pour laquelle les voleurs Ă  col blancs ont de beaux jours devant eux. Une administration rigoureuse aurait tout rĂ©glementĂ©, Ă  dĂ©faut, le peuple doit ĂȘtre vigilant et ne faire aucun cadeau Ă  ses « ounk » parmi nous.

  2. Momar Seyni Diouf a partagé un lien.
    23 août 2015 ·

    Face2face avec Alioune Sarr:
    Face2face avec Alioune Sarr:
    SENEWEB.COM
    J’aime
    Commenter
    Partager
    Commentaires
    Momar Seyni Diouf
    Momar Seyni Diouf ACTIF …….PASSIF ….SOLDE ???
    GĂ©rer
    J’aime · RĂ©pondre · 2 ans

  3. L’insoutenable omniprĂ©sence de la lutte au SĂ©nĂ©gal

    Au rythme oĂč vont les choses, l’on peut ĂȘtre en droit d’affirmer sans risque d’exagĂ©rer que la lutte est en passe de devenir une folie collective qui s’est emparĂ©e des SĂ©nĂ©galais. Personne n’y Ă©chappe, du petit commerçant Ă  l’intellectuel le plus instruit, en passant par les jeunes Ă©coliers et les Ă©tudiants. Lorsque des sĂ©ances de lutte sont organisĂ©es dans l’enceinte de l’universitĂ©, il y a lieu de s’arrĂȘter pour s’interroger.
    L’immense Ă©crivain amĂ©ricain Ernest Hemingway a Ă©crit dans son ouvrage Mort dans l’aprĂšs midi : ‘Nous sommes fascinĂ©s par la victoire, et c’est la dĂ©faite au lieu de la mort que nous cherchons Ă  Ă©viter’ (p. 39, Ă©d. Gallimard 1938). Au-delĂ  de la formule Ă©nigmatique du colosse nord-amĂ©ricain, c’est l’idĂ©e mĂȘme de notre rapport avec la victoire et l’échec qui se trouve ici posĂ©e. C’est l’insoutenable lĂ©gĂšretĂ© avec laquelle les hommes en gĂ©nĂ©ral et les ‘sportifs’ en particulier poursuivent leur but et leur ambition d’aller le plus loin possible jusqu’aux confins de la mort qui se trouve ici posĂ©e. Ici la mort, autrement dit le sacrifice, reste le seul repĂšre. C’est cette philosophie qui fait l’essence mĂȘme de l’esprit chevaleresque qui transparaĂźt dans tous les grands sports de combat comme la boxe, la tauromachie et une certaine forme ancienne de lutte.
    En Afrique traditionnelle, les lutteurs sont les hĂ©ritiers naturels des grands guerriers de l’époque ceddo. Le lutteur, en vĂ©ritĂ©, est un chevalier sans cap ni Ă©pĂ©e. Mais il lui reste le feu sacrĂ© du combat. Le champ de bataille n’est plus ‘Nguol-Nguol, guilĂ© ou somb’ (lieux de batailles historiques sur le territoire sĂ©nĂ©galais Ă  l’époque ceddo), mais l’arĂšne oĂč le gladiateur regarde la mort en face pour dĂ©fendre son honneur. Ce n’est pas tant la victoire qu’il cherche, mais c’est le dĂ©shonneur et l’opprobre qu’il Ă©vite. La lutte telle qu’elle est pratiquĂ©e au SĂ©nĂ©gal n’a de signification que dans l’univers traditionnel oĂč elle trouve son vĂ©ritable sens social. Mais quel est le jeune lutteur d’aujourd’hui qui peut Ă©gayer Ă  l’improviste le public par une sĂ©ance de ‘Bakk’ ? Il n’y en a presque pas. Tous les spĂ©cialistes de la tradition et de l’oralitĂ© savent que le ‘Bakk, le Xass, et le Kagnou’ (expressions poĂ©tiques dĂ©clamĂ©es par le lutteur, le cultivateur ou le guerrier pour se galvaniser), sont des pratiques intrinsĂšques qui participent de la socialisation de l’acteur et permettent au lutteur, au cultivateur ou au guerrier d’inscrire son geste dans l’imaginaire collectif. Cette incompĂ©tence artistique de nos jeunes dĂ©note que la lutte telle qu’elle est pratiquĂ©e aujourd’hui est littĂ©ralement coupĂ©e de ses racines culturelles. Le fil d’Ariane de la tradition est rompu depuis fort longtemps.
    Le paradoxe de la lutte aujourd’hui est qu’elle reprĂ©sente l’une des traditions les plus archaĂŻques dans une modernitĂ© balbutiante au SĂ©nĂ©gal. La lutte n’a plus rien de traditionnel au fond. Si elle est une pratique physique qui demande des qualitĂ©s athlĂ©tiques surhumaines, cela n’en fait pas pour autant un sport. La dimension sportive n’apparaĂźt que dĂšs le moment oĂč les valeurs morales sont invoquĂ©es. Le sport est le prolongement moral de l’éducation physique. Aujourd’hui, le comportement des lutteurs, des amateurs, des encadreurs et pire des reporters plaident en faveur de la ‘lutte comme facteur de dĂ©veloppement’.Il n’y a pas imposture plus grave que cette assertion. Le suprĂȘme mensonge est de faire croire aux jeunes que la lutte est la solution. Combien de lutteurs gagnent des millions ? Du reste, le dĂ©veloppement n’a rien Ă  voir avec la rĂ©ussite financiĂšre d’une poignĂ©e de jeunes lutteurs.
    Les mesures draconiennes prises rĂ©cemment par le commissaire de la police centrale de Dakar en vue d’endiguer la violence dans les stades et aux alentours lors des matchs de lutte, sont salutaires, mais elles ne sauraient juguler dĂ©finitivement un phĂ©nomĂšne aussi complexe que la violence. L’on oublie que la lutte est de la violence en tant que telle. Elle ne devient lĂ©gale que lorsque le lĂ©gislateur l’encadre par force de loi. Malheureusement, la loi ne fait pas le social. Ne voit-on pas que les lutteurs se donnent des coups mortels ? Et si, par malheur, un lutteur tombe raide mort Ă  la suite d’un coup reçu ? Tous les amateurs de lutte avec frappe, y compris les reporters, se dĂ©lectent de façon cynique lorsqu’un lutteur reçoit un coup violent. Quel plaisir y a-t-il Ă  regarder un homme souffrir ? La rĂ©ponse est dans le subconscient. C’est l’animalitĂ©, le cĂŽtĂ© obscur de l’homme qui Ă©prouve ce plaisir morbide.
    L’analyse de la psychologie collective de tous les amateurs de lutte (le nombre est effrayant), le discours, les gesticulations, les cris, les pleurs et joies dĂ©notent un malaise profond, une forme de dĂ©foulement chez les amateurs. Les SĂ©nĂ©galais tentent de sublimer leur passion bestiale Ă  travers leur fol attachement Ă  la lutte. Une sorte de ‘transfert’, pour parler comme Freud, s’opĂšre entre l’amateur et le lutteur. L’on feint d’ignorer l’attachement quasi sexuel que les jeunes filles tĂ©moignent pour les jeunes lutteurs au corps musclĂ© et aux attributs proĂ©minents.
    Et si les fous de la lutte savaient que c’est eux-mĂȘmes qui payent les lutteurs en vĂ©ritĂ©. C’est leur folle passion de la lutte qui est convertie en espĂšces sonnantes et trĂ©buchantes au profit des lutteurs et surtout des promoteurs qui mangent Ă  tous les rĂąteliers.‘C’est un signe distinctif de tout vĂ©ritable sport d’amateur qu’il procure plus de joie Ă  l’acteur qu’au spectateur (dĂšs qu’il commence Ă  procurer assez de joie au spectateur pour qu’on puisse avec profit lui imposer un droit d’entrĂ©e) le sport contient les germes du professionnalisme’.
    La lutte est un paradoxe un vĂ©ritable phĂ©nomĂšne de rĂ©gression sociale. Il est des victoires qui, au fond, reprĂ©sentent une dĂ©faite. Madame de StaĂ«l Ă©crivait que ‘la gloire est le deuil Ă©clatant du bonheur’.Et AimĂ© CĂ©saire de surenchĂ©rir en Ă©crivant : ‘Ecoutez ces victoires provisoires trompĂ©ter ses dĂ©faites’.
    Au rythme oĂč vont les choses, si l’on n’y prend garde, c’est le SĂ©nĂ©gal mĂȘme qui ira Ă  ‘Ardo’ (devenu une expression familiĂšre au SĂ©nĂ©gal qui signifie blesser gravement quelqu’un).
    Khalifa TOURE lanalyste.com

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaĂźt entrez votre commentaire!
S'il vous plaĂźt entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

PrĂ©sidentielle 2024 : Les conseils d’Alassane Ouattara Ă  Macky Sall

XALIMANEWS- Selon les informations de PressAfrik qui cite Africaintelligence,...

Tribunal de Dakar : L’auteure de l’incendie vendait des beignets dans le tribunal

XALIMANEWS-Les premiers Ă©lĂ©ments de l'enquĂȘte sur l'incendie survenu hier...

La Une des quotidiens du mardi 05 mars 2024

La Une des quotidiens du mardi 05 mars 2024