Le cng est la racine du mal de notre sport national : Par Seydina Seck
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La Une des quotidiens du mardi 05 mars 2024
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Merci Seydina pour ton rĂŽle d’Ă©veil dans ce SĂ©nĂšgal oĂč la majeure partie des gens sont entrain de dormir, raison pour laquelle les voleurs Ă col blancs ont de beaux jours devant eux. Une administration rigoureuse aurait tout rĂ©glementĂ©, Ă dĂ©faut, le peuple doit ĂȘtre vigilant et ne faire aucun cadeau Ă ses « ounk » parmi nous.
Momar Seyni Diouf a partagé un lien.
23 août 2015 ·
Face2face avec Alioune Sarr:
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Commentaires
Momar Seyni Diouf
Momar Seyni Diouf ACTIF …….PASSIF ….SOLDE ???
GĂ©rer
Jâaime · RĂ©pondre · 2 ans
Lâinsoutenable omniprĂ©sence de la lutte au SĂ©nĂ©gal
Au rythme oĂč vont les choses, lâon peut ĂȘtre en droit dâaffirmer sans risque dâexagĂ©rer que la lutte est en passe de devenir une folie collective qui sâest emparĂ©e des SĂ©nĂ©galais. Personne nây Ă©chappe, du petit commerçant Ă lâintellectuel le plus instruit, en passant par les jeunes Ă©coliers et les Ă©tudiants. Lorsque des sĂ©ances de lutte sont organisĂ©es dans lâenceinte de lâuniversitĂ©, il y a lieu de sâarrĂȘter pour sâinterroger.
Lâimmense Ă©crivain amĂ©ricain Ernest Hemingway a Ă©crit dans son ouvrage Mort dans lâaprĂšs midi : âNous sommes fascinĂ©s par la victoire, et câest la dĂ©faite au lieu de la mort que nous cherchons Ă Ă©viterâ (p. 39, Ă©d. Gallimard 1938). Au-delĂ de la formule Ă©nigmatique du colosse nord-amĂ©ricain, câest lâidĂ©e mĂȘme de notre rapport avec la victoire et lâĂ©chec qui se trouve ici posĂ©e. Câest lâinsoutenable lĂ©gĂšretĂ© avec laquelle les hommes en gĂ©nĂ©ral et les âsportifsâ en particulier poursuivent leur but et leur ambition dâaller le plus loin possible jusquâaux confins de la mort qui se trouve ici posĂ©e. Ici la mort, autrement dit le sacrifice, reste le seul repĂšre. Câest cette philosophie qui fait lâessence mĂȘme de lâesprit chevaleresque qui transparaĂźt dans tous les grands sports de combat comme la boxe, la tauromachie et une certaine forme ancienne de lutte.
En Afrique traditionnelle, les lutteurs sont les hĂ©ritiers naturels des grands guerriers de lâĂ©poque ceddo. Le lutteur, en vĂ©ritĂ©, est un chevalier sans cap ni Ă©pĂ©e. Mais il lui reste le feu sacrĂ© du combat. Le champ de bataille nâest plus âNguol-Nguol, guilĂ© ou sombâ (lieux de batailles historiques sur le territoire sĂ©nĂ©galais Ă lâĂ©poque ceddo), mais lâarĂšne oĂč le gladiateur regarde la mort en face pour dĂ©fendre son honneur. Ce nâest pas tant la victoire quâil cherche, mais câest le dĂ©shonneur et lâopprobre quâil Ă©vite. La lutte telle quâelle est pratiquĂ©e au SĂ©nĂ©gal nâa de signification que dans lâunivers traditionnel oĂč elle trouve son vĂ©ritable sens social. Mais quel est le jeune lutteur dâaujourdâhui qui peut Ă©gayer Ă lâimproviste le public par une sĂ©ance de âBakkâ ? Il nây en a presque pas. Tous les spĂ©cialistes de la tradition et de lâoralitĂ© savent que le âBakk, le Xass, et le Kagnouâ (expressions poĂ©tiques dĂ©clamĂ©es par le lutteur, le cultivateur ou le guerrier pour se galvaniser), sont des pratiques intrinsĂšques qui participent de la socialisation de lâacteur et permettent au lutteur, au cultivateur ou au guerrier dâinscrire son geste dans lâimaginaire collectif. Cette incompĂ©tence artistique de nos jeunes dĂ©note que la lutte telle quâelle est pratiquĂ©e aujourdâhui est littĂ©ralement coupĂ©e de ses racines culturelles. Le fil dâAriane de la tradition est rompu depuis fort longtemps.
Le paradoxe de la lutte aujourdâhui est quâelle reprĂ©sente lâune des traditions les plus archaĂŻques dans une modernitĂ© balbutiante au SĂ©nĂ©gal. La lutte nâa plus rien de traditionnel au fond. Si elle est une pratique physique qui demande des qualitĂ©s athlĂ©tiques surhumaines, cela nâen fait pas pour autant un sport. La dimension sportive nâapparaĂźt que dĂšs le moment oĂč les valeurs morales sont invoquĂ©es. Le sport est le prolongement moral de lâĂ©ducation physique. Aujourdâhui, le comportement des lutteurs, des amateurs, des encadreurs et pire des reporters plaident en faveur de la âlutte comme facteur de dĂ©veloppementâ.Il nây a pas imposture plus grave que cette assertion. Le suprĂȘme mensonge est de faire croire aux jeunes que la lutte est la solution. Combien de lutteurs gagnent des millions ? Du reste, le dĂ©veloppement nâa rien Ă voir avec la rĂ©ussite financiĂšre dâune poignĂ©e de jeunes lutteurs.
Les mesures draconiennes prises rĂ©cemment par le commissaire de la police centrale de Dakar en vue dâendiguer la violence dans les stades et aux alentours lors des matchs de lutte, sont salutaires, mais elles ne sauraient juguler dĂ©finitivement un phĂ©nomĂšne aussi complexe que la violence. Lâon oublie que la lutte est de la violence en tant que telle. Elle ne devient lĂ©gale que lorsque le lĂ©gislateur lâencadre par force de loi. Malheureusement, la loi ne fait pas le social. Ne voit-on pas que les lutteurs se donnent des coups mortels ? Et si, par malheur, un lutteur tombe raide mort Ă la suite dâun coup reçu ? Tous les amateurs de lutte avec frappe, y compris les reporters, se dĂ©lectent de façon cynique lorsquâun lutteur reçoit un coup violent. Quel plaisir y a-t-il Ă regarder un homme souffrir ? La rĂ©ponse est dans le subconscient. Câest lâanimalitĂ©, le cĂŽtĂ© obscur de lâhomme qui Ă©prouve ce plaisir morbide.
Lâanalyse de la psychologie collective de tous les amateurs de lutte (le nombre est effrayant), le discours, les gesticulations, les cris, les pleurs et joies dĂ©notent un malaise profond, une forme de dĂ©foulement chez les amateurs. Les SĂ©nĂ©galais tentent de sublimer leur passion bestiale Ă travers leur fol attachement Ă la lutte. Une sorte de âtransfertâ, pour parler comme Freud, sâopĂšre entre lâamateur et le lutteur. Lâon feint dâignorer lâattachement quasi sexuel que les jeunes filles tĂ©moignent pour les jeunes lutteurs au corps musclĂ© et aux attributs proĂ©minents.
Et si les fous de la lutte savaient que câest eux-mĂȘmes qui payent les lutteurs en vĂ©ritĂ©. Câest leur folle passion de la lutte qui est convertie en espĂšces sonnantes et trĂ©buchantes au profit des lutteurs et surtout des promoteurs qui mangent Ă tous les rĂąteliers.âCâest un signe distinctif de tout vĂ©ritable sport dâamateur quâil procure plus de joie Ă lâacteur quâau spectateur (dĂšs quâil commence Ă procurer assez de joie au spectateur pour quâon puisse avec profit lui imposer un droit dâentrĂ©e) le sport contient les germes du professionnalismeâ.
La lutte est un paradoxe un vĂ©ritable phĂ©nomĂšne de rĂ©gression sociale. Il est des victoires qui, au fond, reprĂ©sentent une dĂ©faite. Madame de StaĂ«l Ă©crivait que âla gloire est le deuil Ă©clatant du bonheurâ.Et AimĂ© CĂ©saire de surenchĂ©rir en Ă©crivant : âEcoutez ces victoires provisoires trompĂ©ter ses dĂ©faitesâ.
Au rythme oĂč vont les choses, si lâon nây prend garde, câest le SĂ©nĂ©gal mĂȘme qui ira Ă âArdoâ (devenu une expression familiĂšre au SĂ©nĂ©gal qui signifie blesser gravement quelquâun).
Khalifa TOURE lanalyste.com
Very well said. This form of mafia the cng is playing needs to stop, right now!