Le « dialogue National »: un instrument de diversion et de blanchiment politiques

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Sur la question du dialogue national, nous déplorons la démarche cavalière brouillonne et sournoise employée par le régime de Macky Sall en vue de diviser l’opposition et de berner l’opinion.
On ne peut imposer unilatéralement le parrainage à la veille de l’élection présidentielle, modifier intempestivement les règles du jeu électoral, changer brutalement le régime constitutionnel au lendemain de son investiture, et vouloir s’ériger après un hold-up électoral consommé en parrain bienveillant et désintéressé du dialogue national. Lors de son premier mandat, Macky Sall a anémié durablement la démocratie, instrumentalisé cyniquement l’appareil judiciaire et répressif à des fins politiciennes, asséché dramatiquement les finances publiques, asphyxié les entreprises nationales, étouffé fiscalement les fonctionnaires et salariés et abandonné le secteur informel à son sort.
Hormis les questions électorales, ce dialogue « fourre-tout »sera sans objet ni substance ; si nous prenons le cas du pétrole et du gaz, tous les textes et les décisions importantes engageant la nation pour plusieurs décennies ont été déjà adoptées en catimini et tous les blocs pétroliers sont déjà octroyés. On pourrait en dire de même en matière d’infrastructures et des autres secteurs de la vie économique et sociale. Ainsi, les jeux sont faits, sauf que le régime de Macky Sall veut faire diversion face aux nombreux scandales politico financiers nés de la boulimie affairiste et foncière de ses affidés (le dernier en date révélé par la prestigieuse chaîne d’information britannique BBC mouillerait Aliou Sall, le frère du Président en connivence avec le sulfureux Franck Timis).
A la veille d’élections locales dont aucun motif sérieuxne ne justifierait le report, le régime de Macky Sall tente maladroitement de masquer l’échec de ses réformettes comme l’acte 3 de la décentralisation qui plus de 5 ans après son lancement demeure inachevé, inadapté et inopérant. La démocratie locale est encore un vœu pieux pour des populations désemparés et des maires démunis et désarmés face à l’insécurité, le délabrement des services publics (santé, éducation), l’encombrement, l’incivisme et la dégradation croissante du cadre de vie. La territorialisation des politiques publiques malgré les incantations et fanfaronnades peine à s’inscrire dans le champ du réel.
Les autres propositions de réformes à l’instar de la réforme foncière (CNRF dirigée par Moustapha Sourang) et des réformes institutionnelles (CNRI dirigée par Amadou Makhtar Mbow) ont été rangées aux oubliettes quand elles ne servaient pas les desseins du régime. Quant aux conclusions des Assises nationales, jadis encensées par les dirigeants de la coalition au pouvoir, elles font de nos jours l’objet d’un mépris glacial de leur part.
Face à cette nouvelle manœuvre politicienne pompeusement baptisée « dialogue national », nous invitons les citoyens et l’opposition à redoubler de vigilance et à prendre leurs responsabilités en refusant de cautionner cette mascarade au risque de se complaire dans un rôle de faire-valoir de circonstance et de se rendre complice d’une opération de « blanchiment politique ».
Mohamed Ayib Daffé
Coordonnateur Mouvement IDEAL
Membre de la Coalition Sonko Président
[email protected]

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