Le journaliste formateur, Ibrahima Bakhoum sur la crise au PDS – « Wade pourrait bien s’en sortir si… »

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Selon Ibrahima Bakhoum, la crise que traverse actuellement le Parti démocratique sénégalais (Pds) suite au refus du député Modou Diagne Fada de passer la main à la tête du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates ne date pas d’aujourd’hui. Interpellé hier, lundi, sur le bras de fer opposant le Pape du Sopi à Modou Diagne Fada, le journaliste formateur et analyste politique a tenu toutefois à préciser que Me Wade pourrait tirer profit de cette querelle si les Sénégalais se rendent compte que… Fada roule pour le pouvoir.

La crise qui sévit actuellement au sein du Parti démocratique sénégalais n’est pas une nouveauté. Sur ce cas, le journaliste formateur et analyste politique Ibrahima Bakhoum est formel. Interpellé hier, par la rédaction de Sud quotidien sur la crise de leadership au sein du groupe parlementaire libéral entre Wade et Modou Diagne Fada, Ibrahima Bakhoum a indiqué que «depuis 1978, c’est toujours comme ça» au sein du parti de Me Abdoulaye Wade. Selon lui, le Pds a toujours marché ainsi et les crises de positionnement ne datent pas d’aujourd’hui.

À l’en croire, ces querelles ont commencé depuis 1978. « À l’époque, le Pds avait 18 députés, une première pour un parti d’opposition d’obtenir autant de députés à l’Assemblée nationale. Mais à la fin de la législature, il leur a resté que neuf (09). Car la plupart avaient été débauchés par le parti au pouvoir ou contraints au départ», a expliqué l’ancien directeur de publication de Sud quotidien.

En outre, Ibrahima Bakhoum, tout en précisant que Me Wade a toujours su gérer les crises internes de son parti, a estimé que ceux qui prédisent l’ébranlement du Pds à cause de cette vague de contestation de l’autorité du leader charismatique de ce parti risquent d’être très déçus. Pour cause, « le discours que Fada tient aujourd’hui, notamment quand il dit que c’est nous le parti, que c’est nous qui sommes majoritaires, n’est pas une nouveauté ». Dans la foulée, le journaliste formateur et analyste politique a tenu à rappeler que dans le passé, « d’autres responsables du Pds qui étaient dans la même position que Modou Diagne Fada disaient la même chose pour finir dans les rangs ou tout simplement exclus».

SI C’EST LE POUVOIR QUI MANŒUVRE DERRIERE FADA…

Par ailleurs, Ibrahima Bakhoum a indiqué que le parti de Me Abdoulaye Wade a de fortes chances de se remettre de cette crise avant la prochaine présidentielle. Selon lui, le Pds pourrait même sortir plus fort contre toute attente de cette étape de son évolution. «Si cette crise avait lieu dans un horizon proche de la présidentielle, elle allait être préjudiciable au Pds. Mais, comme on ne sait pas encore si la présidentielle se tiendra en 2017 ou 2019, les deux camps (Wade et Fada) ont largement le temps de surpasser cette crise. Et pour ce qui est de Wade, je dirais même qu’il peut bien tirer profit de cette crise notamment s’il est avéré que c’est le pouvoir qui manœuvre derrière Fada dans le but de détruire le Pds. Les Sénégalais n’aiment pas l’injustice et dès qu’ils s’apercevront que Fada roule pour le pouvoir, comme certains le pensent maintenant au vu malheureusement de la communication qui entoure cette crise, il y aura un sentiment de sympathie quasi généralisé envers le Pds», a-t-il dit.

S’agissant enfin du projet de constitution d’un grand groupe parlementaire de l’opposition à l’Assemblée nationale, une initiative tombée à l’eau avec cette crise au sein du Pds, Ibrahima Bakhoum a fait remarquer que c’est l’effet détonateur de cette crise, tout en précisant que sa réalisation aurait hissé le niveau de la démocratie sénégalaise. «C’est ce projet qui a fait peur. Maintenant est-ce que Fada est en train de jouer la carte du parti au pouvoir ou bien s’agit-il juste d’une coïncidence, je donne ma langue au chat. Tout ce que je peux dire, c’est que le pouvoir n’a pas intérêt à ce que toute l’opposition se regroupe en seul bloc. L’échec de ce projet constitue un coup dur pour la démocratie sénégalaise qui a manqué une occasion d’avoir un seul groupe parlementaire d’opposition».

Sud Quotidien

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