Le label Keshi ! par Abdoulaye Thiam

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Stephen Keshi est entré dans les annales du football africain. Le sélectionneur des Green Eagles du Nigeria a rejoint l’Egyptien Mahmoud El Gohary, qui était jusqu’à hier, dimanche 10 février, le seul à avoir remporté la coupe d’Afrique des nations en tant que joueur (1959, avec la sélection d’alors nommée République arabe unie et réunissait la Syrie) et entraîneur (1998).

Mais, que ce fut dur et éprouvant pour the «Big Boss» (surnom donné à Keshi depuis 1994) pour atteindre les sommets. Connu pour son franc-parler, il avait d’ailleurs fini par agacer les autorités de son pays, qui refusent de lui confier le banc de l’équipe nationale. Préférant mourir avec ses principes, il part monnayer ses talents au Togo et décroche une qualification pour la coupe du monde en Allemagne en 2006 en éliminant le Sénégal. Puis, il dépose ses baluchons à Bamako pour coacher les Aigles du Mali. Pour succéder à Guy Stephan, il postule pour diriger les «Lions» mais les autorités d’alors ont finalement porté leur choix sur Henry Kaspersczak. On connaît la suite !

Après l’échec des Super Eagles lors des éliminatoires de la CAN 2012 (sortis par la Guinée), Samson Siasia est renvoyé. C’est là, qu’il se voit confier les commandes. Sans déroger à ses convictions, il envisage de rajeunir son équipe et de travailler sur la durée afin de ne pas se mettre une inutile pression. La CAN 2013 était loin d’être son objectif.
Son premier coup de maître, il l’administre à la vieille garde. Sur une présélection de 32 joueurs, journalistes et observateurs vont tomber à la renverse quand ils n’ont pas aperçu les noms de Taye Taiwo (Dynamo Kiev), Obafemi Martins (Levante) et surtout Peter Odemwingie (West Bromwich Albion).

Beaucoup alors croyaient qu’il va rectifier sa «connerie» le 9 janvier 2013. Date limite pour livrer la liste finale. Que nenni !

Taiwo sera dépassé sur le côté gauche par Echiejile. Et à la place de Odemwingie, il préfère Sunday Mba. Un joueur évoluant au Nigeria. Ironie de l’histoire, c’est ce jeune attaquant qui va offrir aux Green Eagles, son titre continental après 19 ans d’attente.

Et quand l’attaquant de West Bromwich Albion le «clashe» dans son compte twitter repris par BBC en ces termes : “chaque entraîneur a sa méthode et fait ses choix. Mais, si je n’y figure pas, s’il vous plaît, soyez assez honnête pour me le dire en face. Depuis dix ans, j’ai tout donné pour mon pays comme un joueur sur le terrain, pour les supporters et la nation. Parce que je le dis tout haut quand les choses ne vont pas, je suppose que certaines personnes n’ont pas apprécié».

«Big Boss» refuse la polémique stérile et trop divertissante. Sa réponse est nette: “je n’ai pas de compte Facebook ou Twitter alors cela ne me dérange pas. Il n’y a rien de personnel. Odemwingie est un bon joueur mais aujourd’hui, je n’ai pas besoin de lui“.

Visiblement, il y a du Jacquet (entraîneur de la France au mondial 98) chez ce nouveau Keshi, devenu plus humble, plus calme, plus serein. Sans tambours ni trompettes, il a réussi à mettre en place une équipe qui est un condensé d’expérience, avec des joueurs tels que Enyeama ou Obi Mikel et de jeunesse triomphante à l’image des deux attaquants Moses et Emenike, meilleur buteur du tournoi à ex-æquo avec le Ghanéen Wakaso. Quatre réalisations chacun.

Mais, Stephen Keshi ne va pas s’arrêter là. Il va régler aussi ses comptes aux Sorciers Blancs, qui, selon lui «ne viennent en Afrique que pour de l’argent». Ils étaient neuf en Afrique du Sud contre sept techniciens africains. Soit un de plus que lors de la précédente édition.

Si en phase de poules, il a été tenu en échec par Paul Put (Burkina Faso) et Hervé Renard (Zambie), il n’a fait qu’une bouchée de Sabri Lamouchi en quart de finale (Côte d’Ivoire), Patrice Carteron en demie (Mali). Pour boucler la boucle, il s’adjuge le titre continental devant le Belge Paul Put.

Ce qui permet aux techniciens africains d’être à une longueur des Sorciers Blancs au palmarès des sélectionneurs ayant remporté une CAN. En 29 éditions, ils sont désormais à 14 contre 15.

Rendez-vous en 2015 au Maroc. En attendant, « Big Boss » Keshi qui a fini de prendre sa revanche, fait cap sur le Brésil pour disputer la coupe des confédérations. Un nouveau challenge pour celui qui a été incontestablement le porte-étendard des techniciens africains dans cette phase finale.

Abdoulaye Thiam
sudonline.sn

2 Commentaires

  1. Je ne vois pas la relation Mr Msa. Keshi en tant que entraineur il avait echoue de gagner la CAN avec le Nigeria, avec le Mali et avec le Togo. Il n’est pas dit que si on avait accepte leurs candidatures Keshi aller nous faire gagner la coupe ou que Put aller nous faire jouer la finale.

    Le senegal a une certaine specificite et ses realites de societes et son elhaji diouf. Donc il n y a pas de relation avec leur candidature au poste d’entraineur au senegal.

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