Le M23 doit durcir le bras de fer pour obliger Wade à retirer sa candidature Par Tafsir Ndické DIEYE

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 Le M23 doit durcir le bras de fer pour obliger Wade à retirer sa candidature

« A tout peuple conquis il faut une révolte» disait  Napoléon Bonaparte. Notre peuple a refusé d’être conquis le 23 juin 2011 en se révoltant. Le conquérant prétentieux avait reculé face à la férocité de la réaction populaire. Depuis ce jour, nous avons l’impression qu’il n’a fait que reculer pour mieux sauter. Son entêtement n’a d’égal que son ignorance du fait que, lorsqu’on cherche, par la ruse ou la force, à asservir son peuple, ce dernier fera tienne, au moment où on s’y attend le moins, la parole de P.A Kropotkine : « Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent ».

Avec Wade, il est clair qu’aucune parcelle de liberté démocratique, de respect de la constitution ne se donne, elle s’arrache. Le M23 doit murir au plus vite une stratégie forte pour obliger Wade à abdiquer ; c’est la seule voie de salut pour notre peuple. La confrontation est inévitable entre ceux qui veulent le respect de la constitution et ceux qui s’en foutent comme de leur dernier caleçon usé. Y ‘en a marre avait indiqué la voie le 22 juin 2011 en disant aux forces vives que la solution se trouve hors des salles de réunions.  Wade ne reculera pas. Comme Tandjan, il est devenu aveugle à la réalité. Ce que le peuple lui dit, ses oreilles sont incapables de l’entendre. Il joue au plus malin avec le peuple.

Nous avons honte d’entendre des gens du troisième âge mentir sans sourciller en disant que la place qui se situe sur l’ancienne piste d’Ouakam a pu accueillir une foule de plus de deux millions de personnes. Ces gens là sont de mauvaise foi et c’est ce qui fait peur. Ils ont choisi de bousiller toutes les valeurs de ce peuple en banalisant le mensonge. En 2010, le nombre de pèlerins sur les lieux, à la Mecque, en provenance de tous les pays participants, était de 2.789.399.

Nos libéraux se cramponnent sur le fait  que l’organe de presse française, l’AFP, a avancé le chiffre de 1 500 000. Ils le disent tout en sachant que c’est leur propre ministre de l’information qui a livré ce chiffre erroné à l’AFP ; chiffre repris aussitôt par RFI. Ils jouent avec le peuple mais ils risquent de se casser la figure bientôt. Ils savent pertinemment que cette place ne peut accueillir plus que le stade Léopold Sédar Senghor, c’est-à-dire, moins de 80 000 personnes. Ils font dans une exagération vraiment nulle.

Le meeting du PDS qui s’est fait sur la base de transfert de militants des quatre coins du Sénégal, très couteux, juste pour chercher à faire oublier le 23 juin 2011 vient de conforter l’idée que nous nous faisons de cette bande de je-m’en-foutistes qui nous dirige: des tyrans capables de la pire des bassesses pour s’éterniser au pouvoir. Le respect de la constitution n’est pas leur dada. Ce n’est pas leur problème. Alors, il est impératif que le M23 s’organise pour leur faire entendre raison. J’approuve parfaitement la démarche de Jean Paul Dias dans ce domaine. Nous étions ce matin du 23 juillet 2011 à la place de l’Obélisque.

La mobilisation était très rassurante du point de vu de la présence humaine. Toutefois, un Mouvement qui doit porter ce combat de titan contre l’entêtement de Wade à maintenir sa candidature en février 2012, il urge de lui trouver une bonne structuration, une bonne organisation, une feuille de route très claire et des moyens pour assurer la réalisation de son objectif. Il ne faudrait pas avoir peur de chercher des moyens capables de soutenir la stratégie mise sur pied pour un tel combat. C’est un combat citoyen et républicain noble.

Le M23 doit avoir une démarche harmonisée et une communication forte. Il doit s’ouvrir et maintenir la pression sur Wade pour l’obliger à être raisonnable. Le temps presse et Wade a les moyens d’agir sur les maillons les plus faibles de ce mouvement naissant. Ceci est à craindre. Alioune Tine, Benno Siggil Sénégal, le Mouvement Y’en a marre et tous les autres membres du M23 ont une lourde responsabilité devant l’histoire. Si l’entêtement de Wade l’emporte sur le respect de la constitution, le Sénégal aura rendez-vous avec des années d’anarchie institutionnelle.

Nous interpellons les étudiants et les intellectuels. Ces derniers doivent retrouver leurs liens avec les combats de rue, retrouver les masses laborieuses qui bravent leurs bourreaux dans la rue comme le suggérait Sartres. Les artistes sont interpellés. Seule la résistance peut venir à bout de la méchanceté d’un bourreau. Thomas Jefferson est catégorique, se révolter contre la tyrannie, c’est obéir à Dieu. Et qu’on arrête de nous parler de justice. L’apartheid en Afrique du sud reposait sur une justice ; celle qui arrangeait la minorité blanche de ce pays. Une justice scélérate, il faut lutter pour se donner les moyens de la changer. Ce système s’en fout de notre justice et de certains de ses hommes de qualité. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas La justice mais Sa justice.

Nous demandons aux membres de l’opposition d’abandonner les débats télévisés et radiophoniques qui les obligent à partager le plateau avec des troubadours de ce régime en faveur des manifestations de rue, dans le cadre du M23. Comment ! Une constitution votée en 2001, si elle n’est pas appliquée aussitôt comme l’article 108 le stipule, quelle est la charte fondamentale sur laquelle s’est appuyée de 2001 à 2007 la vie de la nation ? Ils sont de mauvaise foi et se fiche du débat républicain. Il faut un rapport de force constant pour faire entendre raison à Wade. La constitution autorise au peuple de manifester, alors il faut que M23 durcisse le bras de fer.

Nous félicitons tous les citoyens qui se sont mobilisés à la place de l’Obélisque ce 23 juillet et leurs demandons de ne jamais baisser les bras et de continuer à répondre aux mots d’ordre du M23. Résistons à la tyrannie sinon c’est foutu pour notre jeune démocratie.

Tafsir Ndické DIEYE

Auteur de polars et de poésie dont :

Odeur de sang (polar), Silence ! On s’aime (poésie)

Editions Le Manuscrit paris mars 2008

Horreur au palais coédition Nouvelles éditions ivoiriennes/

Centre d’édition et de diffusion africaine Abidjan Novembre 2010

Mail : [email protected]

 

 

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