Le Maybach et l’Anoci, les chèques de Aïdara Sylla et l’affaire Sudatel,… : La toile des «biens mal acquis»

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La traque des biens dits mal acquis offre l’image d’une araignée qui tisse sa toile. Le fil des enquêtes lie les Libéraux, d’un dossier à l’autre, d’un nom à l’autre. L’exemple de l’affaire Aïdara Sylla est là : d’une histoire de chèques de la National commercial bank de Dubaï, la justice a fini par s’intéresser à l’affaire Sudatel. Tout comme d’une affaire de Maybach, Ahmed Khalifa Niass «rappelle» le sommet de l’Oci et sa gestion.
Dans cette histoire des biens dits mal acquis, les connexions ne sont pas nettes. Les interconnexions des différents pontes de l’ancien régime dans les différents dossiers restent une constante. Il apparaît chez nombre d’entre eux, que les liens se font d’une page à une autre. D’un dossier à un autre. Lorsque les enquêteurs cliquent sur une affaire, ils se rendent compte qu’on leur renvoie à d’autres liens. Le modus operandi n’a rien à envier à Internet, inspiré de l’araignée qui tisse sa toile. Le tout qui aboutit à la construction d’une niche… d’argent jusque dans des milieux insoupçonnés, comme ces comptes bancaires de l’ancien Président, découverts à Dubaï et ailleurs dans le monde. C’est ce don d’ubiquité des dignitaires libéraux de se retrouver dans presque tous les dossiers qui fait qu’on peut parler, pour rester dans le vocabulaire de la toile, de www (world wide web). Et peut-être si proche de 3w.

Maybach
Dans l’affaire dite des Maybach, nombre de noms de hautes personnalités et pas des moindres sont cités. Au début, il était une simple question de vente et d’achat de véhicules supposés appartenir à Abdoulaye Wade à Mbaye Guèye, patron d’Emg. De fil en aiguille, Samuel Sarr fait son apparition dans cette affaire en tant que vendeur au nom de l’ancien Président. Les langues se délient dans ce qui était une opération entre des tiers, devenue une affaire d’Etat parce que concernant au premier degré un ancien chef d’Etat. S’y invite, ensuite, Cheikh Amar, à qui le même véhicule a été revendu par M. Guèye à 160 millions. Et, de plainte en plainte, le Maybach fait une escale chez Ahmed Khalifa Niass. Sans être invité à ce «forum de l’automobile», l’homme d’affaires s’y connecte et déclare être à l’origine de la commande de la voiture haut de gamme. Selon lui, tout est parti de sa proposition qu’il avait faite à Me Wade à l’occasion du sommet de l’Oci en 2008. Et le lien est tout fait avec la gestion de ce rendez-vous à coups de milliards pour lequel d’ailleurs Karim Wade et Abdoulaye Baldé, duo de l’Agence en charge de l’organisation dudit sommet, sont sur la liste des enquêteurs.

Aïdara Sylla
L’arrestation de Alioune Aïdara Sylla est une grosse affaire. Alors qu’au moment de son interpellation à l’aéroport, l’on ne parlait que de chèques signés par Abdoulaye Wade, les enquêteurs ont fini par découvrir des noms de destinataires de cette somme globale de 3 milliards à distribuer. Madické Niang et Samuel Sarr (encore lui, après l’épisode du Maybach) sont convoqués par la Division des investigations criminelles (Dic) à titre de témoins. Mais cette fois, les limiers qui voulaient y voir plus clair se trouvent en face d’un gros morceau nommé Abdoulaye Wade, ancien président de la République. Aïdara branche alors les enquêteurs sur des comptes bancaires à Dubaï, Nouakchott, et ailleurs. De ce dossier d’argent qui lui a valu un mandat de dépôt, on passe au patrimoine foncier qui se prolonge jusqu’à la corniche ouest où il détiendrait 17 000 m2 qui lui auraient été vendus par l’Etat. Et que lui-même aurait revendus plus que le prix qui lui avait été cédé. Qui dit corniche dit l’Anoci et particulièrement ses investissements hôteliers pilotés par le célèbre «duo de l’alternance» de 2000.

Anoci
Difficile d’évoquer Karim Wade sans fouiller l’aéroport et sa gestion puisqu’il était son ministre de tutelle. C’est ainsi que la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, dans le cadre des biens dits mal acquis, s’est intéressée aux Aéroports du Sénégal (Ads), et à son ancien patron, Mbaye Ndia­ye. Des airs, on descend sur les im­meubles de Bourgi, que les enquêteurs soupçonnent être un prête-nom du fils de l’ex-Président.

Sudatel
Dans sa livraison de mercredi dernier, Libération avait un gros titre interrogatif à la Une : «Licence Sudatel, Commissions présumées : Tous les chemins mènent-ils vers Aïdara Sylla ?» Le journal a bien parlé de «liens» et de «connexion» en révélant que «des informations font état de recoupements des enquêteurs sur des virements effectués vers Dakar et un compte logé au National commercial Bank de Dubaï d’où les chéquiers saisis sur Aïdara Sylla ont été tirés».
Cette banque de Dubaï a déjà fini de faire parler d’elle dans l’affaire des chèques de Aïdara Sylla. Le Quotidien révélait dans son édition du 7 janvier 2013 que «la police a découvert des copies de deux chèques de la National commercial Bank de Dubaï émis par Abdoulaye Wade» et que «les enquêteurs, après une fouille plus approfondie, ont découvert les originaux des deux chèques de (la même banque), d’un montant total de 6 millions de dollars, que le mis en cause (M. Sylla) avait soigneusement dissimulés». Et donc, de chèques de Aïdara, la Cour de répression de l’enrichissement illicite atterrit dans l’affaire Sudatel dans laquelle Thierno Ousmane a été citée et faisait l’objet de poursuites par le parquet de la République, en coopération avec la justice américaine.
lequotidien.sn

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