Un mystérieux pétrolier sans aucun équipage s’ensable au Libéria

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Il y a quelques jours, le « Tamaya 1 », un pétrolier battant pavillon Panaméen et ayant des connexions au Liban et au Sénégal, s’est échoué sur une plage de Fanti Town, située à Robertsport au Liberia. A la grande surprise des enquêteurs libériens, absolument personne n’a été retrouvé à bord de ce vaisseau fantôme.

Le lundi 02 mai dernier, la radio locale libérienne, « Farbric Radio », a annoncé en premier que des pêcheurs avaient repéré un navire dérivant près de Taililor, tout en soulignant que ceux-ci n’avaient pas vu d’équipage ou de canots de sauvetage à bord. Trois jours plus tard, une équipe mixte de la police nationale (LNP), des Forces Armées (AFL) et du Bureau de l’immigration et de naturalisation du Libéria a inspecté le navire qui avait déjà été pillé. Lorsque les enquêteurs libériens sont montés à bord, ils ont confirmé qu’il n’y avait pas âme qui vive dans ce vaisseau de 64 mètres de long.

Dans son registre mis à jour en janvier 2016, le répertoire Electronic Quality Shipping Information System (EQUASIS), qui note les informations concernant la sécurité des navires de 100 tonneaux ou plus, indique que le propriétaire effectif du « Tamaya 1 » est la société « Tamaya Expédition Offshore », une société basée à Beyrouth, au Liban. Son gérant est identifié comme étant la Société Dakaroise de Transit (SODATRA) qui est basée, quant à elle, à Dakar. Les dernières informations sur le statut et la classification du « Tamaya 1 » remontent en 2009. Après cette date, les informations sur l’aspect « classification » du bateau ont été « retirées » de la base de données de EQUASIS qui indique ne plus les connaître.

Comment donc un tel navire a-t-il pu se retrouver en plein océan, sans équipage ? « L’hypothèse la plus probable est que le propriétaire du navire a peut-être fait faillite et n’a plus eu l’argent nécessaire pour payer les membres d’équipage », avance un employé du port au ‘’Liberia Daily Observer’’. « En conséquence, l’équipage aurait abandonné le navire. » Ce qui écarte la thèse d’un enlèvement de l’équipage par des pirates, un temps, évoquée dans l’enquête au Liberia.

Ce qui est sûr, c’est que la dernière position signalée du pétrolier, à la date du 21 avril dernier, est au niveau des côtes de la Gambie et du Sénégal, selon le site Marine Traffic (le registre international des mouvements d’expédition). Nos recherches pour trouver un interlocuteur de SODATRA se sont soldées par un échec. Dans l’annuaire sur site web Sen Yello, l’adresse de la SODATRA indique rue 3, Zone Industrielle BP 28, Dakar. Mais lorsqu’on compose le numéro indiqué, on tombe sur quelqu’un qui répond que nous nous sommes trompés de numéro. Sur les pages jaunes du Sénégal et sur Dobiza Plateforme B2B, l’adresse de la SODATRA indique 3 Zone Sodida des HLM Dakar. Là, le numéro de téléphone indiqué sonne dans le vide.

Dans un contexte de lutte contre le terrorisme et les trafics illégaux de tous genres, les échanges entre enquêteurs du Liberia et leurs collègues du Sénégal permettront, à coup sûr, de lever un coin du voile qui entoure l’échouage de ce pétrolier mystère aux connexions dans trois continents de la planète.

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