Le NON au référendum en Grèce: un moyen, pas une finalité par Birame Waltako Ndiaye

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Au risque de paraitre rabat-joie, il faut dire que le Non gagnant au référendum en Grèce ne traduit nullement une condamnation du système économique mondial de prédation. L’enjeu est ailleurs, la Grèce ne remet pas en cause l’ordre économique international. Ce flamboyant sursaut national est destiné aux créanciers et à la préservation du pouvoir d’achat des grecques. Ils tiennent à leur niveau de vie luxuriant et leur mode de consommation propre à l’économie de marché. Leur ancrage à la zone euro et au système mondial des inégalités et des accapareurs reste intact et discrédite du coup les intentions de justicier qui leur sont prêtées.

Il est tentant d’envisager une crise née de cet acte de rébellion qui peut s’étendre à certains pays de l’espace Schengen soumis jusque-là à marche forcée aux injonctions des bailleurs. Par ailleurs, l’audace des grecques peut inspirer et inciter les États du tiers monde à s’émanciper des ordres et de la tyrannie de sa majesté le Capital. Apprivoisée depuis longtemps à dérouler en boucle des politiques répétitives d’austérité en vue de recouvrer les services de la dette, l’Afrique manifeste sa solidarité avec beaucoup d’enthousiasme et peu de réalisme.

Les conditions d’une alternative à la mondialisation ne sont pas prévisibles à court ni moyen terme de cette mutinerie au sein d’une même classe. L’audace ne suffira pas, il faudra surtout nourrir manifestement une volonté d’en découdre avec le système de domination des créanciers. L’objet franc de la sédition grecque est loin de marquer une telle initiative. Il est seulement question de prêt à taux usuraire, d’insolvabilité conjoncturelle et de paiement coûteux. Rien à voir avec la fantasmée querelle sur les termes du commerce international ou sur une virile promotion de justice sociale, la Grèce rechigne ni plus ni moins à baisser son  niveau de vie calqué sur les standards occidentaux d’abondance.

Par solidarité et par lecture biaisée du sursaut grecque, l’Afrique et ses activistes sont en ébullition en espérant rupture et refondation de l’ordre économique international. Pour rencontrer la cause et les attentes des défavorisés, quelques bonds post-référendum s’imposent à la Grèce pour mériter le profit de pionnier dont elle n’a que faire. Jusque-là, il n’a jamais été question de mutation sociale ou d’alternative à l’organisation économique d’exploitation et de domination des plus faibles.

Il aurait fallu que de cette agitation s’ensuit une perspective d’expérimentation cette fois-ci, non pas d’une austérité, mais d’une incontournable diète économique. Pour ce faire, l’engagement des populations, beaucoup trop familières à un niveau de vie élevé, serait mis à rude épreuve. Dès lors, l’ingéniosité des classes dirigeantes serait déployée en mécanismes nouveaux de compensation au mode de financement habituel des économies nationales.

Birame Waltako Ndiaye

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