Le fait anodin n’a pourtant échappé à personne. C’est en plein discours au Méridien Président que la Senelec a délesté son ministre de tutelle. De quoi ébranler bien des certitudes.
Le sort s’est de nouveau acharné sur Karim Wade, l’homme aux multiples portefeuilles ministériels. Cette fois-ci, ce ne sont pas des jeunes banlieusards qui sont à la base de ses malheurs, mais ironie du sort, la Société nationale d’électricité (Senelec) dont il est le ministre de tutelle, qui lui a joué un mauvais tour alors qu’il était en pleine promotion du Plan Takkal. En effet, c’est en pleine séance d’explication à des femmes chefs d’entreprise, au Méridien Président, qu’il a été délesté pendant de bonnes minutes.
Surpris par cette déconvenue, le ministre a tenté une explication alambiquée pour justifier le forfait de la société. «Je voudrais vous dire aujourd’hui qu’il n’y a pas de délestage, la coupure d’électricité que nous avons connue ici, c’est que le plan Takkal ne couvre pas le circuit de distribution du Méridien Président», a déclaré Karim Wade à un public ébahi.
Tout en promettant de trouver une solution à ce problème.
«Les délestages sont le fruit de la croissance de développement et de la reprise de l’activité depuis 10 ans», s’est permis d’ajouter M. Wade. Chiffres à l’appui, il renchérit : «En 2000, les clients de la Senelec étaient moins de 200 000. Au moment où je vous parle, nous sommes à près de 300 000.»
Idem pour le taux d’électrification rurale qui, avant 2000, était de 8%, affirme-t-il. Aujourd’hui il serait de 24% et va bientôt être porté 50% a dit le ministre.
Malheureuse-ment, la planification n’a pas suivi d’après toujours Karim Wade. «Nos installations sont obsolètes, certaines datent de 1936, c’est-à-dire bien avant les Indépendances», a-t-il expliqué.
Pour inverser la tendance, Me Wade a demandé aux Sénégalais de se faire violence en réduisant leur mode de consommation. Ce qui a fait sourire plus d’un car, comment peut-on demander à des gens de ne pas consommer de l’énergie, alors qu’ils en ont un accès limité.