Le pleurnichard !

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KARIM WADE, 43 ANS, FILS DU PRESIDENT
Depuis qu’il est propulsé au devant de la scène par son papa, Karim Wade essuie une succession d’échecs. Echec à la présidence de l’Anoci malgré les 432 milliards mis à sa disposition. Echec de sa candidature à la mairie de la ville de Dakar. Echec à la tête du département de l’Energie malgré les 650 milliards mobilisés pour le plan Takkal. Comment alors un individu pris dans un tel cycle infernal de contre-performances et de doute de soi est-il arrivé, tout de même, à manipuler 15% du budget national ? Elément de réponse dans le portrait de cet homme qui, au sommet de son rêve, dévoile toutes ses incapacités qui renseignent sur une extraordinaire incompétence et une médiocrité apparaissant chez lui comme un art de vivre.

Son visage est quelconque. Il dévoile un regard froid, glacial et un regard d’exécuteur comme ne l’affirme certains de ses détracteurs. Karim Wade, 43 ans, le même crâne chauve que son père, Abdoulaye Wade, a l’allure d’un adolescent. On peut lui reconnaître une mise assez soignée, mais le tout ne concourt pas à rendre un beau paraître. Au contraire. Or de nos temps, la politique, c’est aussi cet aspect de la personne, le spectacle soigné et bien présenté. Depuis quelques temps, il porte une chéchia et un châle. Le père utilise ces accessoires pour cacher les stigmates de la vieillesse. Le fils, sans doute, pour faire plus « autochtone ». Sa façon de parler, d’une voix monocorde et hésitante est particulièrement indigeste. Il arrive à peine à lire sans buter sur les mots. Il s’y prend parfois avec des fautes inacceptables, dès qu’il succombe à la tentation de se détacher de son texte et tente une improvisation. Sa prise de parole est parfois catastrophique. Son raisonnement souvent sans profondeur, les idées simplistes et approximatives. Exemple : interrogé à Benghazi sur ses relations avec Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères, il dit : « c’est moi-même qui lui ai payé, en 1999, un billet d’avion pour lui permettre de rentrer au Sénégal. Je n’ai que du mépris pour Gadio. Qu’il arrête ! »

Sur la crise de l’énergie, secteur qui fait partie de ses nombreuses attributions, il tente de surfer sur la technicité du dossier et sert du déjà entendu… « Les machines de la Senelec datent, pour l’essentiel, de 1956. Malgré tout, nous sommes en train de faire des efforts tangibles qui ont fait passer le nombre d’abonnés entre 2000 et maintenant, de 200 000 à, tenez-vous bien, 900 000. C’est vrai que beaucoup de choses restent à faire et nous nous y attelons jour et nuit. » Aucune originalité dans le propos, ni charme dans la manière de l’exprimer. L’homme est dépeint par certains détracteurs sous les traits du félon retors, paresseux, avide de biens matériels et d’attributs protocolaires. Pour sûr, il paraît aux yeux de beaucoup de Sénégalais comme le fils à papa que le héraut du Sopi loge, nourrit, entretient, chérit aux frais du contribuable sénégalais. Dans cette posture qui lui a tourné la tête, il affiche un mépris et prend de haut les 12 millions de Sénégalais par la grâce de qui son père est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Il se considère au-dessus de la mêlée, ne se mêle jamais à la communauté. [xalima] Il ne maîtrise aucune langue nationale. Ses tares sont énormes. Il choque une bonne partie de ses concitoyens. Ses ministères sont dotés de ressources énormes. Il détient ainsi 15% du budget à travers ses nombreux portefeuilles ministériels. Bref. Encore un « fils de » qui n’existe que par son sang/rang.

« Déjà jeune élève, à l’occasion des matchs interclasses, Karim essayait d’acheter, par des moyens peu orthodoxes, la faveur du camp adverse pour qu’il laisse gagner le sien. »

Né à Paris, Karim Wade est le fils d’Abdoulaye Wade et de son épouse française, Viviane Vert. Il a une sœur cadette prénommée Sindiély. À Dakar, le jeune garçon fréquente l’École franco-sénégalaise de Fann, puis les Cours Sainte-Marie de Hann. Sous son regard d’acier, se devine encore le gamin un peu perdu qu’il fut parmi les grandes personnes trop brillantes qui l’entouraient. Les grands opposants de la trempe de son père et de ses compagnons d’infortune qui se sont battus pour plus de démocratie dans ce pays. Karim n’est pas un héritier des combattants historiques. Il veut tout ou presque sur un plateau d’argent. L’ancien de l’institution Les Maristes laissait déjà entrevoir depuis sa tendre enfance son caractère d’aujourd’hui. Dans les télégrammes de Wikileaks, les Américains lui collent le sobriquet de monsieur 10 % qui est ensuite passé à 15%. Un surnom qui lui a collé à la peau dès son enfance : un camarade de jeu avec qui il a partagé les cours Sainte Marie de Hann, confie sous le couvert de l’anonymat : « Déjà jeune élève, à l’occasion des matchs interclasses, Karim essayait d’acheter, par des moyens peu orthodoxes, la faveur du camp adverse pour qu’il laisse gagner le sien ». Lorsqu’il entre en classe de seconde, il devient interne dans un établissement privé français, Saint Martin de France, à Pontoise. C’est là qu’il obtient son baccalauréat en 1987, dans une filière dédiée aux sciences économiques (B). Peu de publications témoignent de cette période et Abdoulaye Wade, dans sa volumineuse autobiographie ne fait pratiquement aucune référence à son fils.

À la sortie du lycée, Karim Wade entreprend des études supérieures à l’Université de la Sorbonne, où, après une maîtrise en sciences de gestion (MSG), il prépare un DESS en ingénierie financière qu’il obtient en 1995 avec un mémoire intitulé : « Utilités et perspectives de développement du Corporate governance en France. » On lui prête d’avoir coécrit ce mémoire avec sa sœur cadette. C’est aussi à la bibliothèque de la Sorbonne lors de leurs années d’études qu’il fait la connaissance d’une jeune Française, Karine, qu’il épouse et avec qui il a eu trois fillettes (de 5, 7 et 9 ans). Karine Wade décède le 10 avril 2009. Dans le cadre de son DESS, Karim a effectué son stage de 6 mois à Paris, à la Société de banque suisse qui lui propose dans la foulée un poste de cadre au département fusion-acquisition qu’il occupe pendant un an, avant d’être recruté à Londres par la banque d’affaires UBS Warburg, une filiale de l’UBS (en 1998 la Société de banque suisse fusionne avec l’Union de banques suisses pour former l’UBS). Ses activités se situent dans le secteur des mines, dans le conseil à plusieurs gouvernements africains, mais aussi en relation avec des sociétés multinationales telles que De Beers (diamants), Anglo American (mines) ou Texaco (pétrole).

L’enfant-roi

En 2002, il s’installe au Sénégal pour travailler dans l’administration de son père. Il est nommé conseiller personnel du président de la République, chargé de la mise en œuvre de grands projets, tels que le futur Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass, la restructuration des Industries chimiques du Sénégal (ICS) ou la mise en place d’une Zone économique spéciale intégrée dans la capitale. Il devient ainsi son homme de confiance, son expert financier, son watchdog selon la formule d’Abdoulaye Wade, lui-même. Jusque là chargé de dossiers plutôt techniques, Karim Wade franchit une étape lorsqu’en juin 2004, il est nommé président du Conseil de surveillance de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (ANOCI) avec pour missions de préparer et d’organiser le onzième sommet de l’OCI. Cependant les travaux prennent du retard et l’opacité de leur gestion n’est pas du goût du président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, qui demande des explications à Karim Wade et le convoque au parlement en octobre 2007. La convocation est aussitôt annulée par Abdoulaye Wade. Macky Sall, candidat aujourd’hui à la prochaine élection présidentielle se trouve désormais en mauvaise posture. « Tu as commis une faute politique », lui dit le père de Karim. Macky sera vite débarqué. Idrissa Seck, Cheikh Tidiane Gadio ont appris à leurs dépens que c’est une faute politique grave que de s’opposer au fils. Ils seront également tous les deux débarqués. Sur le terrain, les infrastructures promises ne sont pas toutes achevées à temps (certaines sont encore en cours de réalisation), mais le sommet de l’OCI a bien eu lieu les 13 et 14 mars 2008 sans incident majeur.

Karim crée en 2006, avec Abdoulaye Baldé, l’association « Génération du concret » visant à assurer l’adhésion populaire aux coûteux grands chantiers qui bouleversent le paysage dakarois. Petit à petit, ce nouveau slogan, omniprésent, donnera naissance à un nouveau mouvement politique. En cinq ans d’existence, ce mouvement est en train de phagocyter le Parti démocratique sénégalais en s’emparant de la presque totalité des points focaux du parti. Le dernier en date, l’élection de son attaché de cabinet Bara Gaye à la tête de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl).

Le bilan officiel des élections régionales, municipales et rurales du 22 mars 2009 indique une défaite du camp présidentiel. Karim Wade, malgré son engagement dans la campagne, est battu dans son propre bureau de vote, au Point E. Il est pourtant nommé ministre d’État par son père, en mai 2009, malgré ses déboires électoraux. 5 octobre 2010 : il est nommé ministre de l’Energie par son père, en remplacement de Samuel Sarr, ancien directeur de la Société nationale d’électricité (Senelec) qui occupait ce poste depuis 3 ans.

Dans le cadre des révélations de télégrammes de la diplomatie américaine par WikiLeaks, Abdoulaye et Karim Wade sont décrits comme plus occupés à « ouvrir la voie à une succession présidentielle dynastique et à tirer les ficelles du monde machiavélique de la politique sénégalaise qu’à s’attaquer aux problèmes urgents que sont le prix élevé des denrées de première nécessité, les coupures fréquentes d’électricité ou la périlleuse émigration des jeunes vers l’Espagne ». Il occupe aujourd’hui les postes clés de la République avec comme portefeuilles ministériels : ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, des Infrastructures, des Transports aériens et de l’Energie…ouf ! Après avoir géré les 432 milliards de l’Anoci, sans rendre compte, voilà qu’on lui confie encore les 650 milliards du Plan Takkal. Il faut être le fils du président pour « mériter » de telles faveurs.

Karim est traité par son père comme un éternel adolescent. Lors de la visite du président de la République dans les chantiers de l’Anoci, Wade disait à son fils adoré, le sourire au coin : « je dirai à ta mère que tu as bien travaillé. » Une phrase qui en dit long sur l’état d’esprit de Wade par rapport à son fils. Surprotégé par son octogénaire de père, il ira à pied à son secours quand les locaux de l’Anoci étaient en flamme. L’image pathétique de Wade faisant signe à son fils reste gravée dans la mémoire collective. En outre, quand sa vie est en danger, Karim fait plus confiance à l’armée française qu’à celle sénégalaise. On se rappelle que lors de ce curieux incendie, l’armée française était présente. La dernière en date reste son appel à cette même armée pour sa protection, après les événements du 23 juin, qu’il dément, par ailleurs, énergiquement. Conclusion : Karim se sent français quand il est en danger, mais reste sénégalais quand il s’agit de porter sur ses frêles épaules, cinq ministères.

Dévolution monarchique

A y voir de plus près, Karim ne s’est jamais exprimé clairement sur ses intentions. Il apparaît comme le garçon dépourvu d’ambition, poussé par un père monarque et autocrate pour qui l’art de gouverner se conjugue à la première personne du singulier : « Je décide, ils exécutent. » L’exclure de sa succession n’est pas plus facile. Comment un père, convaincu des qualités de son fils, pourrait-il s’y résoudre ? Comme le défunt Omar Bongo avant lui, Wade éprouve peut-être toutes les peines du monde à réfréner les instincts de pouvoir d’un fils qui a toujours fait montre de déférence, préférant entretenir le flou tout en lui fournissant les atouts nécessaires pour s’ouvrir seul les portes du palais présidentiel. Karim ne peut cependant ignorer qu’au Sénégal le passage en force n’est pas chose aisée. La manifestation du 23 juin contre le ticket Président-Vice président en est une preuve de plus.

Le pouvoir de l’ADN se heurte en outre à un triple paradoxe. D’abord, il n’est jamais bon de traîner de longues années le statut de favori. Ensuite, les pères répugnent souvent à introniser un ayant-droit, de peur d’affaiblir leur emprise ou de précipiter la guérilla des prétendants. Enfin, l’atout du nom peut virer au handicap. Atout, bien sûr, puisque le rejeton né coiffé bénéficie du respect craintif qu’inspire le chef et des instruments dévolus à l’exécutif. Handicap, car il lui faut s’affranchir de son image d’enfant gâté et déjouer l’hostilité des caciques du régime, écartés d’un trône dont ils s’estiment plus dignes que lui.

Le pleurnichard

Après 10 ans de mutisme qui frise l’arrogance, le prince daigne enfin parler à ses « sujets ». Il se cache derrière l’écran d’un ordinateur pour apostropher les Sénégalais. Il dit dans une lettre ouverte publiée le dimanche 03 juillet 2011 : « (…) Pourtant rien ne m’a été donné. Avec mes collaborateurs et fort de l’expertise nationale et internationale, nous sommes toujours partis de rien pour aboutir à ce que l’on voit… » Soit Karim ne comprend pas le sens des mots employés, soit il se moque des Sénégalais. Pour lui rafraichir la mémoire, quand il débarqué au Sénégal en 2002, Karim était un illustre inconnu, au plan national et international. Aujourd’hui il se balade aux quatre coins du monde en jet privé, avec comme fonds de commerce la misère du peuple. Jamais dans l’histoire du Sénégal un fils de président n’a eu autant de privilèges et de responsabilités. Le Sénégal lui a donné officiellement entre 2008 et 2011 : 432 milliards pour le sommet de l’Anoci et 650 milliards pour le plan Takkal. En tout et pour tout 1082 milliards FCfa, compte non tenu des budgets de ses innombrables départements ministériels. Malgré tout, certains chantiers peinent à sortir de terre trois ans après la tenue du sommet pendant que les Sénégalais restent dans les ténèbres. Avec une telle somme d’argent (1082 milliards CFA) n’importe quel Sénégalais armé de volonté et de patriotisme peut réussir à sa place. Un paragraphe plus tard il pleurniche sur son sort d’enfant gâté de la République qui a tout pour lui et rien pour le peuple. Il écrit : « impitoyablement, je suis sanctionné sans être entendu, jugé dans des procès sans défense, « condamné » sans recours possible ». A ce titre, le peuple lui a donné l’opportunité d’être entendu devant ses députés, concernant la gestion des chantiers de l’Anoci. Il s’est défilé. Et comme toujours, le père monte au créneau pour le défendre. Conclusion : Il a été la cause de la déchéance de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Macky Sall. Maintenant qu’il est conscient que les diplômes « prestigieux » et les doctorats de complaisance glanés à l’étranger n’épatent guère le peuple, pas plus qu’une carrière prometteuse dans la haute finance. Que le pedigree ne dispense pas partout de l’onction du suffrage universel. Il enlève un coin du voile sur la prétention de son père à en faire le quatrième président de la République par des subterfuges et pleurs. « Chez nous il n y a qu’un seul et unique chemin pour accéder au pouvoir : celui des urnes. » Le gus a maintenant compris que le pouvoir ne se « mérite » pas. Mieux vaut tard que jamais. Karim conclut : « on me prête beaucoup trop ! » Ne pensez-vous pas que c’est légitime ! On ne prête qu’aux riches.

Aïssatou Laye

lagazette.sn

1 COMMENTAIRE

  1. A lire absolument. les 100 corrections que le Pr Abdoulaye DIOUF apporte à la lettre de notre pleunicheur, Wade Fils.——————————————————
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    http://xalimasn.com/wp-content/uploads/2011/07/Quelques-corrections-et-suggestions-grammaticales-à-l.pdf
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    2. Dr Falilou SENGHOR 15 JUILLET 2011 ———————————————
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    Contrairement à charim wade, même son tonton Bourgi s’exprime en langue nationale sénégalaise par respect pour notre nation .
    Même si sa maman écrit en son nom, Wade fils doit prendre la peine de relire cette serpillière imbibée de ces larmes de crocodile, avant de nous l »étaler .

    Une question demeure .
    Karim Wade, le ministre qui babille, est -il mentalement responsable au regard des actes qu’il pose.

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