Des pancartes hostiles se sont invitées à la visite que le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye a effectuée hier, mercredi 25 mai, au bureau Apix Pikine. Les personnes affectées par le projet de l’autoroute à péage, ont tenu à dénoncer le non-recensement des 678 personnes tout en fustigeant le mutisme de l’Apix face aux omissions.
Venu rencontrer les services concernés des recasements des personnes affectées par le projet de l’autoroute à péage (Pap), le Premier ministre a eu droit à un accueil hostile de la part des professionnels de l’automobile établis au niveau de la Poste de Thiaroye. Ces derniers ont exhibé des pancartes pour marquer leur désaccord sur la somme proposée par l’Apix pour leurs frais de recasement.
A en croire Ibrahima Diop, président de la Génération avenir automobile banlieue (Gaa/b), plus de 1200 personnes doivent être déplacées à cause de l’autoroute à péage. Seuls les 374 ont été recensées alors que plus de 678 personnes courent le risque d’être exclues du projet.
« Ce qui nous tracasse, c’est qu’il y a parmi nous plus 678 personnes qui ne vont pas bénéficier de sites de recasement. Ils ne sont pas jusqu’à présent recensés alors que ce sont des propriétaires de garages et de cantines. Il faut trouver des solutions pour leurs problèmes. Même s’ils n’ont pas d’indemnités, il faut que l’Apix fasse quelque chose pour eux le plus rapidement possible», dénoncent-ils.
Concernant la date du 15 Juin avancée pour libérer les lieux, les porteurs de pancartes exigent la révision des indemnités de transport de logistiques.
« Les sommes comprises entre 500 et 600 mille francs Cfa qu’on a proposé sont dérisoires. Nous demandons aussi l’augmentation de la surface du site de 5 ha à 10 ha et son aménagement avant le jour prévu », déplore le président Ibrahima Diop, avant de menacer avec fermeté : «Nous ne bougerons pas d’un iota. Nous n’accepterons pas d’être déguerpis avant l’aménagement du site de Diamniado».
L’autre revendication porte sur les omissions sur des personnes qui devraient bénéficier du projet. Ils sont en nombre indéfini et souvent propriétaires de cantines, de garages et même de propriétaires de maisons. Les responsables de la Génération Avenir automobile banlieue (Gaab) ont dénoncé cela sur les pancartes.
«Personne n’est en mesure de dire si les oubliés sont pris en compte par l’Etat. Nous dénonçons le mutisme de l’Apix sur cette affaire », regrette le responsable de Gaab, estimant que des corrections doivent être apportées sur ce dossier. Le responsable de maraîchers s’est réjoui de leur relogement dans la forêt de Mbao.
Les maraichers qui étaient venus assister à la rencontre, rament toutefois à contre courant. C’est le cas de M. Thiandoum qui a soutenu que ses terres sont dans l’autoroute, n’a pas participé aux rencontres de commission de conciliation encore moins indemnisé. «Ils sont maintes fois venus me voir aux champs à Lansar mais on attend que la quarantaine de maraichers soit édifiée sur l’avenir de nos terres », indique-t-il. Son camarade Babacar Sow abonde dans le même sens : « Ils voulaient faire passer leurs tuyaux dans mes champs, j’ai refusé. Le colonel est venu constater et à arrêter les travaux. Je suis ici pour le dédommagement mais j’attends toujours », s’exclame-t-il.
Le Premier Ministre Souleymane Ndéné Ndiaye qui a pris la parole a tenu à rassurer que toutes les dispositions sont prises pour le bon déroulement du processus de recasement.
« Que se soient les inscrits, les omissions, tous seront pris en compte », indique-t-il. Dans cette direction, il a promis de donner des directives au ministre de l’urbanisme dés demain (Ndlr, aujourd’hui vendredi 26 mai) pour l’accélération et l’aménagement du site de recasement de Diamnadio.
Toutefois, il a sommé les personnes affectées par l’autoroute à péage, ayant déjà rentré dans leur fonds, de vider les lieux avant l’arrivée des bulldozers car l’emprise du tronçon Keur Massar –Pikine doit être libéré d’ici Juillet-Août.
sudonline.sn
