Le Ramadan de Ton’s: le lait caillé

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Le lait caillé rappelle toujours à Tons les origines peules qui  sommeillent en lui. Il l’aime onctueux, crémeux, enveloppant dans la bouche. Il ne laisserait pour rien au monde Tata lui préparait son péché mignon.

Voir Tons accommoder son lait caillé est un plaisir pour l’œil et une jalousie pour l’estomac car Tons ne partage pas. Voici qu’il range tout au tour de la calebasse parfum d’ananas, de poire, un flacon de fleur d’oranger, une noix de muscade, le bâtonnet de cannelle, du sucre glacé, de la vanille, un soupçon d’extrait de menthe, quelques fruits et des glaçons pour orner le tout. Il officie minutieusement, s’arrête à chaque étape de sa composition, trempe  son indexe, l’écrase avec le pouce pour en mesurer l’onctuosité. Il ne goute pas , il hume. Le bouquet qui s’en dégage le remplit d’aise.

Hier à l’heure du kheud, Tons ne put terrasser la calebasse de lait caillé comme on dit ici. Le reste était pour l gouter du petit fils. A 16 heures, le petit réclama son amuse gueule. Tons sortit du frigo le bol de lait caillé. Il était si frais qu’il en perlait des gouttelettes. Tons récita quelques formule magique pour exorciser la tentation. Il mit un bavoir au petit. Quand l’enfant ouvrait la bouche, Tons ouvrait la bouche . Quand l’enfant déglutinait Tons déglutinait. N’en pouvant plus il lampa dans la cuillére du petit qui se mit à beugler Mame Tata , Tons diekhal na soow mi. Quand Tata se pointa , Tons répliqua Goxxu ma dé da ma maar coudou rek lolu  yaxul koor

Par Baba Diop

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HUMOUR Le Ramadan de Ton’s

Tons avait promis à Tata qu’en début de ramadan, la maison connaitrait un bouleversement. Il n’était plus question d’être à la traîne  du temps. Le siècle est vieux de onze années et sa maison continuait de fonctionner sur le modèle du siècle dernier.

Dans un froufrou de boubou, Tons  convoqua à des assises familiales. Je vous soumets dit il d’une grosse voix, mon projet de révolution numérique la  Grande Offensive  Beu gueutch du Tout Numérique Familial.  La GOB. Il commença par donner la parole à son petit fils et homonyme  qui réclama un téléviseur plasma en lieu et place du vieux machin de télé capricieux comme tout et qui  n’ouvrait l’œil  que le vendredi à l’heure de Diné ak diamano.

Tata exigea une tablette tactile genre  higt pad, c’est pratique et commode pour la liste des courses.  La domestique timidement leva le petit doigt pour un robot aspirateur et une table à repasser programmable. Oustaz qui le mercredi venait donner des cours de Lax dariyou à la maisonnée demanda s’il pourrait bénéficier d’un hight phone avec une discrète oreillette qui lui soufflerait les longs versets à l’heure de conduire la prière. Sa mémoire avait parfois des défaillances.
Tons racla la gorge et dit avec solennité : Je vous ai compris mais il faut commencer par sécuriser la maison. Il remplaça la porte du salon par une  porte coulissante automatique. Hier à l’heure du nafila il n y avait pas place dans le salon. Tons avança sa natte de prière jusque dans l’entrebâillement de la porte coulissante. Au moment de faire le ruko , la tête de tons fut prise en sandwich par les battants. Il poussa un grognement Hue Heeeeu comme  personne ne volait à son secours. Il annonça : « seusselamu aley koum / numérique gassi retour au tiabi lawbé »

Par Baba Diop

sudonline.sn.

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