Le remaniement ministériel de Macky Sall en question

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Abdoul Mbaye débarqué de la primature, Amadou Kane défenestré du ministère des Finances, c’est le réveil de Macky Sall qui prend ses distances avec ces fameux banquiers à qui il assignait l’impossible mission d’œuvrer dans le social. Le Président a fini de comprendre que ces hommes ne sont pas faits pour patauger dans des eaux sales, même inondant Pikine ou Guédiawaye. Si à cela s’ajoute une absence totale de résultats, illustrée par une situation économique de plus en plus chaotique, le changement est alors compréhensible et souhaité.

Abdoul Mbaye mis à l’écart, le chef de l’Etat a jeté son dévolu sur Aminata Touré.
L’ancien Garde des Sceaux a été le ministre la plus médiatisé du gouvernement déchu, pour avoir fait coffrer quelques maffieux de l’ancien régime libéral. Son choix est-il pertinent ou pas ? Tout dépendra des résultats, que nous souhaitons les meilleurs.
Toutefois, quelques observations permettent de constater que le président de la République a raté l’occasion d’impulser une véritable rupture, d’indiquer de nouvelles orientations.
Les 32 ministres nommés constituent un véritable plaidoyer à la continuité ; la nomination de Abdoul Aziz Tall, un plébiscite au conformisme. Qui mieux que Macky Sall pouvait opérer  cette rupture permettant au Sénégal de se détacher de la lourdeur administrative léguée par la France colonisatrice et  qui paralyse tous ses services ?
En faisant de M. Tall, un ancien du Bureau organisation et méthodes créé par Senghor, le chef de l’Etat, malgré ses 65% à l’élection présidentielle, est décidément réfractaire à toute idée de mettre en branle une vision sénégalaise dans la gestion du pays. Comme aux lendemains de la colonisation, le Sénégal va continuer à se débattre dans l’organisation mécanique  de son administration publique, qui plombe son décollage.
Le ministère du Plan est une hérésie. Même si le plan est important, il n’était point opportun d’en faire un département autonome. Une occasion manquée de faire des économies. 32 ministres,  c’est exagéré pour un petit et pauvre pays comme le Sénégal ! Si à cette pléthore on ajoute les Amath Dansokho, Makhmout Saleh, Mbaye Ndiaye, Youssou Ndour etc. qui vont certainement occuper des postes de ministres d’Etat, le train de vie de l’Etat devient  pantagruélique.
Le Président a aussi manqué l’occasion de se démarquer de cette politique politicienne qui maintient au gouvernement des pseudos alliés qui fustigent régulièrement sa politique à travers la presse. S’accommoder d’hommes qui cherchent  à assurer leurs arrières tout en ratissant large,  n’est certainement  pas le meilleur moyen de faire des résultats probants. Et en mettant les anciens directeurs des impôts et domaines et des douanes respectivement aux ministères  de l’Economie et des Finances et du Budget, le chef de l’Etat a nommé des hommes qui ont beaucoup approvisionné le trésor public mais de véritables «accapareurs». Ce n’est pas à des étrangers qu’ils prenaient l’argent, mais à des Sénégalais en grande majorité.  Une politique d’austérité ne saurait prévaloir dans cette dèche totale qui caractérise le quotidien des Sénégalais.
La demande sociale loin d’être satisfaite, les Sénégalais ne sauraient souffrir d’inondations, de délestages à en plus finir. Il n’est pas trop tard, Monsieur le Président, c’est toujours possible de redresser la barre, avec 65%, on ne se débine pas.
Mame Birame WATHIE 
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