Le témoignage poignant de Macky Sall sur Boubou Sy: il a perdu son papa et dernièrement sa maman…

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Le clap de fin l’a surpris en plein dans le devoir, en service commandé. Mais l’adjudant Boubou Sy avait pris soin de soigner ses états de service avant ce rendez-vous fatidique avec la mort à hauteur de Keur Martin, à quelques kilomètres de Fatick.

Son supérieur hiérarchique rapporte : «Boubou Sy, qui a totalisé 24 années de service, était un gradé supérieur de très belle présentation, calme et à l’aise dans le commandement, mais surtout très dévoué à ses supérieurs. Il était sérieux et consciencieux.» L’histoire est celle d’un soldat convaincu jusqu’aux tréfonds de l’âme de son sacerdoce, bardé d’un engagement infaillible, féru de rigueur, de loyauté et dont le destin s’est tragiquement abrégé un soir : «Le véhicule à bord duquel il était a perdu son pneu arrière qui a éclaté avant de faire des tonneaux. Malgré la célérité des secours, Boubou Sy décède.»
L’oraison funèbre brosse le parcours d’un soldat accompli : «Très tôt attiré par le métier des armes, Boubou Sy incorpore le corps des armées le 2 mai 1988 au 12ème bataillon d’infanterie Dakar-Bango. Après deux ans de service légal, il est admis dans la gendarmerie le 3 mai 1991 au titre de la 26ème promotion des élèves gendarmes. Titularisé le 11 septembre 1992, il se distingue dès ses premières armes, par sa manière de servir et ses dispositions naturelles de meneur d’hommes. Il réussit brillamment à l’examen du Diplôme d’aptitude professionnelle puis au concours d’élèves maréchaux de logis en 1999. Il est nommé au grade de maréchal de logis le 1er janvier 2000, puis maréchal des logis chef, le 1er juillet 2005.» Le Président Macky Sall, dans un requiem émouvant, a salué la mémoire de l’homme : «L’émotion m’étreint en ce moment où Boubou vient d’être arraché à notre affection. Nous avons été mis en contact le jour de ma nomination comme Premier ministre. On m’avait envoyé un détachement que lui commandait. Je ne le connaissais pas et très tôt j’ai appris à le connaître et j’ai apprécié ses qualités humaines, son professionnalisme qui n’a jamais fait défaut pendant tout le temps que nous sommes restés ensemble, ses capacités de commandement, son humanisme vis-à-vis de ses subordonnés qui a fait que nous n’avons été séparés que lorsque j’ai quitté mes fonctions de président de l’Assemblée nationale.»

«Il ne m’a sollicité en quoi que ce soit…»
Boubou Sy qui laisse derrière lui une épouse éplorée, Mbana Ndiaye, et trois enfants, dont un petit garçon de 5 mois, a servi successivement au 3ème Escadron de la légion de gendarmerie d’intervention, au bureau des sports de la Gendarmerie nationale. Détaché en 2004 comme chef de la sécurité de Macky Sall, alors Premier ministre, il le suit dans ses pérégrinations à l’Assemblée nationale jusqu’en 2008.
Retourné au Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale comme chef de cellule d’intervention, puis comme adjudant de groupe, il rejoint le 3 avril 2012, le peloton de protection de Macky Sall. Ce dernier ajoute : «Lorsque j’ai été qualifié pour le second tour et que j’ai demandé la sécurité de l’Etat, j’ai demandé à ce qu’on me l’envoie, parce qu’il était un sous-officier de qualité. La confiance était là et c’est une qualité énorme. Lorsque j’ai été élu Président, en dehors de l’officier, c’est lui qui dirigeait la garde rapprochée du Président. Sens du devoir. Pendant qu’ils ont été séparés, il a perdu son papa et dernièrement sa maman. Nous avons perdu un homme de qualité au moment où nous cherchons des soldats dans l’âme, par le comportement, l’abnégation, le courage et la dignité. Jamais, je ne l’ai surpris pendant tout ce temps me solliciter en quoi que ce soit.»
Sportif de premier rang, Boubou Sy était titulaire du brevet de premier degré spécialité sport, du brevet de plongeur autonome, du diplôme d’intervention et de protection rapprochée. Il s’est aussi spécialisé dans la gestion des incidents critiques, décroche un certificat d’aptitude au guidage de tirs air-sol, un diplôme de gestion de crises d’origine terroriste, avant de se faire spécialiste dans la sécurité des hautes personnalités.
Décoré en 2005 au grade de chevalier de l’ordre du mérite par l’Etat du Sénégal et les Nations unies, de la médaille d’honneur suite aux événements de Côte d’Ivoire, Boubou Sy reçoit les derniers honneurs de la République depuis son cercueil. Les ferventes prières le précèdent dans sa tombe à Pikine, qui accueille l’homme.
Mais ses faits restent toujours saillants…

lequotidie.sn

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