L’ENJEU Par Almamy Abdoul Demba Tall

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N’oublie t-on pas souvent que le Sénégal possède aujourd’hui encore: trente et une(31) langues vivantes, qu’on parle bel et bien actuellement dans tout le pays.
De très belles langues; du Bainouk au Bedik, en passant par le Cobiana, le Karone, le Palor, le Pulaar, le Ndut, le Saafi, le Zenaga, le Badiarakey, le Lehar, le Coniagui, le Hassaniya, le Bandial, le Bayotte, le Noon…etc..jusqu’au Wolof, le Français et même l’Arabe..?
Toutes 31 langues qui correspondent aux multiples ethnies, en plus de la communauté libanaise, et des « sénégalais d’ethnie Toubab », comme le disait si bien Mme Vivane Wade.
Tous cependant; tous d’authentiques et fiers sénégalais.

Cette troublante, mais si existante combinaison, ne dit-elle pas tout cependant du Sénégal?

Ne dit-elle pas que ces sénégalais, même s’ils se révélèrent si différents sur un si fondamental levier culturel comme la langue et un fantastique pluralisme ethnique; auront cependant réussi, depuis des siècles:…le miracle?

N’est ce pas ce miracle, que le légendaire Journaliste-Ecrivain Lamine Diakhate; tout premier Directeur de Radio-Senegal en 1960 deja, et Directeur de l’Information de la fédération du Mali, évoquait aux aurores de notre indépendance?

Ebloui par ce désir de vivre ensemble et de s’entremêler aussi profondément; pour produire finalement une si belle nation faite de libre tolérance et de dialogue; il pointa cette apparente inaltérable symbiose sociale; simplement par notre éternel : »commun vouloir de vie commune ».

Mais pourquoi donc aujourd’hui les sirènes retentissent de partout; pour alerter de menaces imminentes sur ce contrat social indestructible jusqu’ici; par la survenue d’une éventuelle malédiction d’un certain « syndrome pétrolier »; qui pourrait, selon elles, se reveler socialement fatal, comme récemment avec les autres pays africains?

Ces quelques puits de pétrole ou de gaz pourront-ils detruire le…miracle des 31 langues et des 32 ethnies?

Est ce vraiment possible?

Si vraiment aujourd’hui certains invoquent ce risque patent, ils ne tirent sûrement cette réelle grosse inquiétude; pas de ce paisible peuple; mais du comportement d’un Etat méconnaissable; par son absence total de patriotisme depuis l’avènement de cette « soudaine manne financière ».

Cet Etat ne draine t-il pas littéralement dans le caniveau de longs siècles d’une cohésion nationale, très péniblement acquise; par une politique de gestion opaque et clanique, de ce qui aurait pu constituer un appel d’air sans précédent; pour alléger les souffrances des plus faibles?

Si chaque citoyen d’une nation finit par regarder l’autre; comme le valet ou l’ennemi du président qui détient toutes les richesses, et qui les distribue arbitrairement comme il veut; sûrement qu’aucune cohésion sociale d’un quelconque peuple, ne pourra jamais survivre longtemps, dans un tel climat de méfiance et de parti-pris.

Ce scenario-catastrophe, ne représente t-il pas un enjeu suffisamment important; pour que ceux qui préservèrent leur dignité et leur amour pour ce pays malgré tout; d’exiger un leadership qui sera vraiment le leur, dans juste 7 mois, comme l’exige la Constitution?

Peut-etre que ceux qui s’accrochent encore au « bilan » de ce président, ne prêtèrent pas suffisamment attention; lorsque le DG Adjoint du FMI; Mr Mitsuhiro Furusava lui même, il y’a exactement 1 semaine, dans nos murs, ne put se retenir de faire ce reel bilan de l’actuel « Senegal-des-illusions »; avec cette seule phrase assassine, que: « le Sénégal devra procéder à de très profondes reformes; pour arriver à l’Emergence. »

Bien sur que le prechi-precha et autres entourloupetes diplomatiques, ne pouvaient suffisamment cacher ce que nous disait ainsi le Samourai, dans le blanc des yeux: qu’il est simplement impossible pour le Senegal « d’emerger » avec son leadership actuel; tant les profondes reformes, indispensables dans l’immediat, n’ont aucune chance de voir le jour, surtout avec un Etat qui se revela incapable d’en ebaucher meme le debut de l’amorce, apres presque 5 ans de politique politicienne.

Ne reste t-il donc plus aux descendants des Justes, qui fonderent cette si democratique « nation senegalaise des 32 ethnies »; de se rappeler cet enjeu d’un tout autre vrai leader de leurs seuls interets, et de l’exiger, tout de suite?

« Les humains n’avaient pas le destin de faire partie d’un troupeau, comme les animaux domestiques. Les humains avaient le destin de faire partie d’une ruche, comme les abeilles. »: Emmanuel KANT.
« The truth has always its own way known. »: John NOEL.

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