PARIS – Deux des avocats français de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo ont été accusés par des policiers d`avoir eu à leur égard un « comportement virulent », à leur retour à l`aéroport de Roissy après avoir été refoulés d`Abidjan le 6 mai.
« N`envoyez pas un homme des bois et un illettré nous accueillir », aurait dit l`un des avocats, Me Jacques Vergès, à l`adresse d`un gardien de la paix de la police aux frontières (PAF) de l`aéroport Roissy-Charles-de-Gaule, originaire de Guyane, selon les rapports des policiers sur des « incidents », consultés par l`AFP vendredi.
Me Vergès et Me Marcel Ceccaldi, toujours selon ces rapports policiers, sont accusés d`avoir traité les policiers de « voleurs », d` »idiots » et de « connards » après que ceux-ci leur ont demandé leurs passeports, qu`ils auraient finalement obtenus avec moult difficultés, toujours selon ces rapports de police.
Me Vergès aurait même « agrippé » l`un des policiers français, est-il écrit dans ces rapports.
Interrogé par l`AFP, Me Ceccaldi a nié avoir insulté quiconque, mais affirmé que les « deux jeunes gardiens de la paix » avaient eu une « conduite intolérable » et s`étaient comportés « comme des cow-boys ».
La PAF « a photocopié nos documents pour nous ficher au STIC. On se comporte à Paris comme à Abidjan », avait déclaré à l`AFP Me Vergès à sa descente d`avion à l`aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. « Ils ont voulu nous empêcher de vous rencontrer, ils ont voulu nous exfiltrer », avait-il ajouté. Me Vergès n`avait pu être joint vendredi.
Ces rapports ont été adressés à la hiérarchie policière et la responsable de la PAF y précise que les deux avocats ont eu un « comportement virulent » avec ses subordonnés. On ignorait vendredi si une suite avait été donnée par la direction de la PAF.
Trois avocats, Mes Vergès, Ceccaldi et Me Lucie Bourthoumieux avaient prévu d`assister au premier interrogatoire par la justice ivoirienne du président déchu à Korhogo (nord). Mais ils se sont vu refuser l`entrée en Côte d`Ivoire à leur arrivée à l`aéroport d`Abidjan et ont été refoulés faute de visa en règle pour certains.
AFP