Les cheminots promettent l’enfer à Wade

Date:

Face à la presse hier, le Syndicat national des travailleurs du Petit train bleu (Ptb) a dénoncé ce qu’il qualifie de négligence de l’Etat, qui fait la sourde oreille devant les maux auxquels le secteur est confronté. Les cheminots ont décidé d’aller en grève d’avertissement de 24 heures si d’ici au 17 avril prochain, la situation n’est pas décantée. Déplorant la construction du nouveau Théâtre sur le site du chemin de fer, ils menacent d’incommoder demain le président de la République avec un accueil mouvementé sur fond de banderoles et brassards rouges.

Les travailleurs du Petit train bleu (Ptb) sont dans tous leurs états. Entre retards de salaires et accidents fréquents auxquels ils sont confrontés, ils ne savent plus à quel saint se vouer. Ils dénoncent un manque de volonté politique de l’Etat qui fait la sourde oreille, malgré le rôle du Ptb dans l’essor économique du pays. Face à la presse hier, le syndicat national des travailleurs du Petit train bleu a accusé l’Etat de favoriser la construction des routes au détriment du chemin de fer.

En atteste la construction du nouveau grand Théâtre sur le site de la gare ferroviaire. « Tous les grands pays ont émergé avec leurs réseaux ferroviaires. C’est inadmissible et scandaleux que l’on privilégie ce grand Théâtre au détriment de la gare. Les gares sont démolies une à une, à l’exemple de celle de Kaolack qui n’existe plus », tonne Hamidou Diallo, secrétaire général du Syndicat des cheminots.

Il veut que des rails soient construits au même titre que les routes. « Le chemin de fer est là depuis près de 125 ans ; et de plus de 1000 kilomètres de surfaces exploitables, nous en sommes aujourd’hui à 600. On empiète sur notre territoire pour construire des routes. Alors que si on prélevait une partie de l’argent alloué à la construction des routes, notre problème serait résolu », rengaine-t-il. Et de poursuivre : « nous allons vers une destruction programmée du chemin de fer ».

Momar Sall, secrétaire général du Syndicat du Ptb, emboîte le pas à Hamidou Diallo. Pour lui, il n’est pas question de se laisser faire. « Au niveau de Pikine, les trains ne circulent pas pendant l’Hivernage à cause de l’autoroute à péage. Et si cette situation ne change pas, nous ferons de sorte qu’aucune voiture ne circule au niveau de Pikine à cette période », lance-t-il. Les travailleurs, renseigne-t-il, sont aux aguets, ils n’ont pas encore perçu leurs salaires et peuvent à tout moment être licenciés. « Nous voulons le paiement de la compensation financière. Au lieu de 900 millions F Cfa par an, l’Etat ne nous donne que 500 millions avec beaucoup de retard. Nous voulons aussi un nouveau directeur général, car l’actuel Dg fuit ses responsabilités », accuse Momar Sall.

Pour Abdou Khadre Dieylani Diop, chargé de l’information au Syndicat national du Ptb, un jour sans déraillement est un miracle pour les cheminots. « Il y a un manque de volonté de l’Etat à réhabiliter la voie ferrée. Cette dernière est en dégradation avancée. Avant-hier, aux alentours de Fass Mbao, 59.000 litres d’essence ont été déversés à cause des déraillements », révèle-t-il.

Pour lui faire payer la sourde oreille qu’il oppose à leurs précaires conditions de travail, les acteurs du secteur comptent réserver un accueil mouvementé à Me Wade, demain, jour de l’inauguration du grand Théâtre. Pour cela, ils promettent de brandir des banderoles et des brassards rouges. Mis à part cet accueil, les cheminots qui ont déposé un préavis de grève depuis le 17 mars dernier, prévoient de faire une grève de 24 heures en guise d’avertissement si d’ici au 17 avril, rien ne change dans leur situation.

Mariama Dianké DIEDHIOU
lasquotidien.info

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE