Les conclusions des Assises Nationales : Une alternative pour le Sénégal aux changements violents en cours dans le Maghreb

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« Il y a crise parce que les peuples partout refusent
d’être dans Soweto face  à Johannesburg »

Thomas Sankara

Le monde traverse en ce moment une grave crise dont les manifestations sont visibles à travers la remise en cause des paradigmes qui ont pendant longtemps marqué la gouvernance des états, et du nouvel ordre mondial. Crise au niveau du système mondial dominé par le capitalisme, mais aussi crise à l’intérieur des états nation, récemment affranchis du joug colonial. Partout à travers l’Afrique, l’on constate de plus en plus des sociétés profondément divisées. D’un coté, des élites s’accaparant des leviers de l’état pour s’enrichir de façon arrogante. Et de l’autre, des populations africaines de plus en plus appauvries, manquant de tout, et ceci dans des espaces souvent privés de toute liberté démocratique. C’est à travers un tel prisme, qu’il faut saisir les récentes vagues de protestation en cours au Maghreb et au Moyen Orient, avec la remise en cause de régimes longtemps illégitimes, mais ayant souvent utilisé l’appareil répressif des états pour se maintenir au pouvoir.

Ce sont de tels régimes qui viennent d’être secoués de façon violente en Tunisie, Egypte, Bahreïn, Lybie et Yémen… Pour paraphraser Thomas Sankara, nous dirons dans le cas précis du Sénégal, « Il y’a crise parce que notre peuple refuse d’être dans les eaux nauséabondes des inondations dans la banlieue,  dans l’obscurité totale face aux autres dans leur bungalow aux Almadies,  au bord de la mer, les pieds dans l’eau ». Notre population est très jeune, mais elle est aussi mieux informée. Cependant ses perspectives de vie décente dans son propre pays sont de plus en plus réduites. Face à des élites prédatrices qui s’accaparent de façon illicite les maigres ressources nationales,  le risque d’implosion de nos formations sociales n’a jamais été aussi grand.

L’issue des révoltes populaires en cours dans le Maghreb est encore incertaine. Déboucheront elles sur des révolutions qui, à terme, vont contribuer à refonder ces états sur des bases démocratiques, avec plus de justice sociale? L’avenir nous édifiera.

Le Sénégal, notre cher pays, a une chance relative de disposer des instruments qui pourraient éviter d’aller dans le sens de changement violents pour assainir la gouvernance démocratique de notre jeune état-nation. En effet, la charte de bonne gouvernance démocratique, élaborée par les différentes parties prenantes à l’issue des Assises nationales à la suite de deux ans de consultations citoyennes, jette les bases d’une refondation de la république avec  de nouvelles institutions et des réformes dans divers secteurs prioritaires tels que les institutions politiques, la santé l’éducation, et la restauration de la paix en Casamance … Elle propose, entre autres, des solutions novatrices pour l’implication de la diaspora dans la gestion du pays.

Une telle démarche, inédite dans l’histoire politique du Sénégal, gagnerait à être vulgarisée davantage pour permettre aux populations de prendre connaissance de ces conclusions. L’atmosphère sociale et politique tendue que nous vivons est en effet porteuse de tous les dangers.  Au delà de l’impératif de changement de régime en 2012 pour l’application des conclusions des assises nationales, l’intérêt collectif commande que cette réflexion d’une haute portée historique soit restituée aux populations qui doivent se l’approprier.
Pour une plus grande accessibilité, cette charte a été traduite dans plusieurs langues nationales du Sénégal.

La première journée de restitution au Sénégal a été organisée dans le département de Rufisque, où M. Amadou Mactar Mbow, le président des Assises nationales, a souligné que ce document constitue la synthèse de différentes propositions et réflexions des sénégalais. « Il a été élaboré à partir des études et des rapports présentés par tous les départements et par les différentes commissions techniques à la suite d’une grande réunion tenue à Saly pendant trois jours », a-t-il indiqué. M. Mbow estime que « nous sommes dans un monde nouveau où le savoir devient un élément essentiel de transformation et de progrès de nos sociétés ». C’est dans le contexte d’un monde en pleine transformation que les conclusions des assises constituent pour le Sénégal, l’alternative la plus sûre pour éviter à notre pays de sombrer dans la violence ».  Il faut cependant répondre à la question de savoir, « qui pour porter ce programme élaboré par les assises ? ». Tous les patriotes  dans Benno et la société civile, ayant contribué à son élaboration sont interpellés. Février 2012 c’est déjà demain.

Comité de Pilotage de la Diaspora des Assises Nationales / Section  Canada

Contact: [email protected]

Notes : Le bureau des Assises nationales du Canada organise le samedi 30 avril à Toronto et 07 mai à Montréal, des séances publiques de restitution des conclusions.  A cet effet, tous les citoyens de la diaspora Sénégalaise du Canada y sont  vivement invités.

 

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