Les deals de la compromission Par Frédéric TENDENG

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Lorsque le ministre porte-parole du Chef de l’Etat, Serigne Mbacké Ndiaye, parlait il y a quelques jours de deals nocturnes entre Sidy Lamine Niasse et les hautes autorités du pays, l’on était loin de s’imaginer que ceux qui dirigent ce pays ont allègrement foulé une nouvelle fois les principes sacro-saints de la justice sénégalaise pour leurs intérêts personnels. 

Il a fallu compter, comme d’habitude, sur la langue du tonitruant Farba Senghor, le disciple le plus au fait de toutes les combines du Sopi, pour comprendre la gravité du deal auquel Serigne Mbacké Ndiaye faisait allusion. Les tenants actuels du pouvoir ont donné de l’argent en échange du silence de Sidy Lamine Niasse à la suite du saccage de ses locaux par des nervis à la solde d’un marabout.

Un tel accord, fut-il amiable, est un acte antirépublicain et une dérive dangereuse. Les gouvernants du Sopi qui ont entrepris cette démarche, tout comme Sidy Lamine Lamine Niasse, sont responsables de cet antécédent qui promeut la collusion des autorités censés garantir le caractère impersonnel de la loi avec les auteurs de forfaits indignes de tout républicain. Malheureusement pour ce pays, l’histoire juridique de  notre Etat, de ses dirigeants et de leurs protégés depuis onze ans, est celle de la programmation de leur innocence au criminel alors que pour le pauvre citoyen, la responsabilité pénale de ses actes est une banalité. Le naufrage du bateau le Joola, où la responsabilité pénale de fonctionnaires est niée, reste une des marques de cette pratique du Sopi.
Or, en droit pénal, la responsabilité correspond à l’obligation de répondre ou de rendre compte de ses actes délictueux en subissant une sanction dans les conditions et selon les formes prescrites par la loi, peu importe que l’on appartienne au Pds, à une confrérie religieuse ou que l’on ait des affinités avec le régime. Le principe de la primauté du droit postule en premier lieu la primauté de la constitution et par conséquent l’existence de limitations à la compétence des organes législatifs et exécutifs occupés aujourd’hui par Abdoulaye Wade et ses alliés. Dès lors, Sidy Lamine Niasse a certes raison de dire que « si l’Etat, dans l’affaire de l’attaque des locaux de Walf tout comme dans l’affaire Me Babacar Sèye, dédommage la partie civile et ignore les poursuites pénales, c’est qu’il y a une justice à deux vitesses ». Le patron de Walf succombe avec une facilité déconcertante au charme illusoire et éphémère de cette justice à deux vitesses qui actionne systématiquement les leviers de l’argent et de la compromission.
Aujourd’hui, le caractère volatile de ce deal conclu au mépris du droit met l’Etat et Sidy Lamine Niasse en fâcheuse posture. Il était prévisible que les paroles et les débats qui  suivent de tels procédés voleraient très bas, car l’intérêt personnel était au début et à la fin des conciliabules.

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