Les Etats-Unis veulent renforcer leurs capacités d’espionnage du Web

Date:

C’est un projet de loi particulièrement ambitieux, qui pourrait changer jusqu’à la nature des services Web que nous utilisons aujourd’hui. L’administration Obama entend demander l’an prochain au Congrès d’imposer à tous les services de communication leur mise en conformité avec les demandes de mise sur écoute des services de police. Facebook, Skype ou encore BlackBerry, devraient ainsi changer la manière dont fonctionnent leurs services, pour que le Federal Bureau of Investigation (FBI) ou la National Security Agency (NSA) puissent mettre sur écoute les communications que ceux-ci font transiter.

Jusqu’à présent, aux Etats-Unis, seuls les fournisseurs d’accès à Internet peuvent se voir ordonner de placer des mouchards ou d’intercepter des communications. Insuffisant, jugent les services de police et du renseignement : lorsque le service crypte les données, comme c’est le cas pour BlackBerry par exemple, la mise sur écoute est impossible. Les forces de l’ordre peuvent accéder au contenu des messages avec une injonction judiciaire, mais cela prend du temps et peut se révéler complexe lorsque le service est localisé à l’étranger.

Le projet de loi envisagé par l’administration Obama tenterait de contourner cette difficulté en imposant à tous les services opérant aux Etats-Unis l’obligation de prévoir la possibilité d’écoutes. Depuis l’attentat raté de Times Square, en mai dernier, les services de renseignement américains ont accéléré leurs demandes : le principal suspect utilisait en effet un service de communication en pair à pair, qu’ils n’auraient pu mettre sur écoute.

CONTRAINTE TECHNOLOGIQUE

Le projet de loi, révélé par le New York Times dans son édition du 27 septembre, provoque la colère des associations de défense des libertés, qui dénoncent un retour en arrière. « En somme, ils voudraient revenir en arrière dans le temps et qu’Internet fonctionne comme le réseau téléphonique », s’inquiète James X. Dempsey, du Center for Democracy and Technology. Les associations soulignent également que cette loi placerait une contrainte technologique et financière lourde sur tout nouvel entrant dans le secteur des services en ligne.

La question de la surveillance des services décentralisés et cryptés s’est également posée de manière accrue cet été, lorsque plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite, ont demandé à RIM, le constructeur des BlackBerry, de leur donner les clefs de son système de cryptage. Le constructeur canadien a finalement accepté d’installer des centres de relais en Arabie, permettant au gouvernement de consulter les données transitant sur son territoire sur réquisition judiciaire. Des discussions sont également en cours entre RIM et le gouvernement indien ; en 2008, lors des attentats de Bombay, les terroristes avaient utilisé des téléphones BlackBerry pour pouvoir communiquer sans être écoutés.
Le Monde.fr

Les États-Unis élaborent un projet de loi pour accentuer leur surveillance sur Internet

Un projet de loi américain vise à accorder aux services de renseignements du pays un accès plus rapide à toutes les communications transitant par Internet, en passant des services tels que Skype, les téléphones Blackberry et par les réseaux sociaux.

Qu’elles soient cryptées ou protégées d’une quelconque manière, les États-Unis veulent surveiller toutes les conversations passant par Internet. Le projet de loi proposé vise à élargir le pouvoir de la législation sur l’écoute actuelle, dans le but qu’elle puisse aussi s’appliquer aux contenus virtuels.

Ceci est devenu nécessaire à l’ère d’Internet selon le gouvernement américain, pour gérer le risque que représente le terrorisme. En effet, le Net est de plus en plus utilisé pour établir des communications entre les terroristes, au détriment des appels téléphoniques.

Jusqu’à maintenant, le contenu virtuel échappait à cette loi. Les autorités veulent combler cette «faille de sécurité nationale», pour mettre la main sur la mine d’or d’informations sensibles qui y transite et ainsi «protéger la population» contre d’éventuelles conspirations terroristes.

«Il ne s’agit pas d’une extension du pouvoir. Il s’agit de préserver notre capacité à exercer le pouvoir existant afin de protéger la population et de garantir la sécurité nationale», nuance Valerie Caproni du FBI.

Le New York Times rapporte que plusieurs stratégies d’interception de communications sont déjà considérées. Par exemple, les discussions cryptées doivent pouvoir être déchiffrées rapidement, à la demande et soumises aux autorités à la suite d’un jugement; les sites P2P devront intégrer une porte dérobée à leurs programmes et les opérateurs étrangers devront installer des antennes locales, pour faciliter l’interception des communications.

Depuis l’adoption d’une loi en 1994, les opérateurs doivent se doter d’un système permettant de surveiller les conversations téléphoniques au besoin.

Des amendes et diverses sanctions persuasives sont prévues pour assurer la participation de tous ces acteurs. Les experts en informatique cités par le quotidien américain s’inquiètent néanmoins des failles de sécurité susceptibles d’être exigées par ce projet de loi et exploitables par des pirates malintentionnés.

Le projet de loi est le fruit de discussions entre la Maison-Blanche, le ministère de la Justice, le FBI et la NSA, qui désirent le soumettre dès l’année prochaine au vote du Congrès américain.

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE