« Les (im)politiques et la sagesse du peuple Par Henriette Niang Kandé

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Le protocole de Rebeuss s’est terminé (?) dans un dé à coudre, après quelques flatulences polémiques dont le microcosme politico-médiatique est friand. Il en est de même des morceaux bavards et des prises de parole paroxystiques en guise de réponses aux questions posées après la libération de Karim Wade. Son « affaire », qu’on nous avait présentée comme une certitude, s’est terminée par un doute. Dès lors que le politique se mêle de justice, il l’altère. Les preux, les pieux et les gueux, tout le monde s’y est mis et quelques uns se sont réjouis de ses appels téléphoniques depuis Doha, où il a atterri en jet privé et où il « mange son argent ».

Nafi Ngom Keïta a rejoint l‘Inspection Générale d’Etat après une période d’hystérie dont elle a fait montre lorsque son mandat à la tête de l’Ofnac a été écourtée selon elle et ses partisans et arrivé à son terme selon Macky Sall et son gouvernement. Ousmane Sonko, n’est plus fonctionnaire de l’Etat, radié qu’il est, pour cause de « manquement à l’obligation de discrétion professionnelle ». Boy Djinné, après avoir fait plusieurs faux bonds à l’administration pénitentiaire, est « victime » d’une fausse mort. La presse nous fait chaque jour, dans son cyclique bombardement, le point sur les enjeux liés au pétrole et au gaz, sève dont se nourrit (déjà) et encore, quelque pérenne « pétrolier », devenu un des conseillers spéciaux de M. le président de la République, jusque là inconnu du grand public. Son portrait a failli nous le rendre intime et sa lettre-réponse, n’a, à vrai dire, pas eu l’effet d’une sainteté éthique. Les pages pleines des journaux, ont eu l’air de contenir des réponses. En y mettant le nez, elles ont senti l’odeur de caves vides. Dans notre cher Sénégal, pays de labour, les grandes fortunes, comme les douleurs, ont souvent été muettes, en tout cas discrètes. Mais le pétrole fait écrire publiquement.

Cette odeur âcre du pétrole a fait poser des questions par Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre lui, dont le père avait conseillé, dans une de ses lettres, quand il venait d’être nommé à la tête de la Bhs de ne faire « confiance à personne. Ne fais rien d’important sans en discuter avec ton épouse. […]. Un banquier est comme un magistrat : il ne doit pas être accessible à tout venant. […] Garde-toi de tes nouveaux amis, ils seront les premiers à rigoler, si un jour tu te casses la figure ». Mais çà, c’était avant. En 1982. Un bail. La confiance, Abdoul Mbaye aujourd’hui en fait, non pas à personne, mais au peuple sénégalais. De son épouse, il prend ses avis au tribunal. De banquier, il est devenu opposant radical, au risque d’être envahi par les tout-venant. Son Macky, nouvel ami, le temps d’une rose, il ne le « reconnait plus ». Quant aux autres nouveaux amis, ils sont devenus, depuis qu’il n’occupe plus la station primatoriale, pour le compte de Macky Sall, une engeance élucubrant, prise de convulsions grossières, s’évertuant à s’accrocher à lui, peut-être pour mieux détourner notre attention de cette émergence qui porte comme des talons aiguilles sur la ligne de départ d’un sprint.

Dans cette guerre du pétrole qui fâche, le frère du président de la République, affolant le moulin de ce qu’il considère comme des rumeurs, s’écharpe avec tous ceux qui disent qu’il a les mains dans le cambouis, tout en s’exaspérant des bavardages sur sa personne. Mais nul et lui-même ne peuvent démentir qu’il a vraiment émergé politiquement et en affaires quand son grand frère est devenu président de la République. Cette évidence là, dénoncée par quelques observateurs leur a valu une déclaration de guerre. Aliou Sall aurait sûrement aimé que les Sénégalais et l’histoire le laissent en paix, avec son bon sens des affaires, ses contrats, son Frank Timis, ses sociétés, ses amis banquiers et ses administrés de Guédiawaye. Mais le Sénégal a changé deh !
C’est ce changement que n’a pas vu venir le Professeur Malick Ndiaye, occupé qu’il a été avec Senghor, puis Diouf, puis Wade, puis Sall, à se ranger du côté du manche, plutôt que de celui qui prend les coups. Quand il en a pris, la décharge était si forte qu’il ne s’est même pas rendu compte qu’il percevait deux salaires. Sa dernière sortie lors d’une émission de télévision a été le miroir grossissant, sinon, la loupe féroce qui souligne, accentue, caricature ses positions successives et ses changements de pied.
Ni charmeur ni séducteur, son outrecuidance et la réalité en ont fait un personnage tragi-comique, mimant ce qu’il avait été (un intellectuel), soulignant ce qu’il est devenu : un lance-roquette. La vie nous enseigne que parfois, c’est à de petits riens (dans ce cas précis, ses « vérités » lors de cette une émission de télévision) qu’on mesure l’étendue d’une faillite intellectuelle et morale.
Face à l’oralité de M. Macky Sall devenue infiniment réduite en direction de « tous les Sénégalais » dont il est le président, quelques gouvernants, élus ou non, mais tous politiciens s’évertuent, avec une brutale fermeté à mettre des couvercles sur les poubelles. Poser des questions, attirer l’attention, interpeller le pouvoir, susciter des débats parce que tout le monde n’est pas condamné à serrer les rangs en silence derrière eux, participe d’un dialogue démocratique toujours indispensable. Les «j’ai décidé un point un trait », les « attendez le 16 octobre », les «bayil lenn sokhor », les « il n’a qu’à dire ce qu’il sait », suffisent amplement à justifier les doutes qui taraudent les esprits pugnaces qui veulent qu’on leur dise la vérité sur la gestion de leur patrie. Cette vérité qui malgré les buttes et les chemins de traverse, se fraie un chemin parfois douloureux, en tout cas difficile, certainement malaisé pour aboutir vers une lumière qu’une caste refuse à tout prix. C’est donc face à ce narcissisme de caste que les électeurs sont souvent bien plus sages, plus méritants, plus lucides, et somme toute plus conscients de l’intérêt général que leurs gouvernants censés l’incarner. »
Par Henriette Niang Kandé

8 Commentaires

  1. QUAND MARVEL SOULEYMANE JULES RACONTAIT YAMBAR
    Voir Macky Sall se faire traiter comme un cabot enragé ne devrait émouvoir personne. Il avalera tout ce que lui tendra Wade ou un autre désigné par Wade. Ce type est né comme ça, né pour être un sous-fifre, né pour être commandé au doigt et à l’os, mais il est clair également qu’il traîne tellement de casseroles (lui et Madame qui a été menacée d’audit aussi) que Wade n’a qu’à faire mine d’ouvrir un tiroir de dossiers pour que Macky avale tout, sourires et excuses à l’appui.

    Il est inutile d’avoir la moindre compassion pour ce Yambar de Macky Sall qui, chaque fois qu’il ouvrira la bouche, ce sera pour revendiquer aujourd’hui plus que jamais son statut d’esclave ou de toutou de son maître.

    Nous l’avons tous vu demander pardon à genoux, avec sa mine de femmelette, alors que c’est lui qui se faisait cracher dessus, qui se faisait botter le postérieur, qui se faisait insulter par n’importe quel larbin de Karim ou Ablaye. Macky est et demeurera un Yambar toute sa vie, car il est né pour l’être, il est né pour obéir, il est né pour se faire écraser et demander pardon. Il suffit de voir comment son protégé Aliou Sow se fait gifler par une vieille loque comme Doudou Wade sans oser réagir. Etre le protégé d’un Yambar comme Macky n’est vraiment pas un cadeau.

    Nous avons récemment vu Macky en France revendiquer à nouveau toute sa larbinité, son allégeance éternelle face à son bourreau qui avait à nouveau jeté ses cabots contre son yambar.

    Macky ne peut mener, ni n’ose mener aucune fronde contre quiconque, bien au contraire, Macky se « battra » pour que l’on pense à lui plus tard comme numéro 2 ou 3 ou 5 ou 30 ou 50, peu importe car il n’a pas le courage d’avoir des ambitions, surtout avec toutes ces casseroles que lui et sa femme traînent. Il sait se contenter de voler, de faire voler sa femme et leurs parents respectifs. Macky a d’ailleurs passé le virus de « yambarisme » à Madame qui s’est fait jeter à la porte d’une salle de cérémonie en France, alors qu’elle avait fait le déplacement pour faire de la lèche par délégation de son Yambar chéri.

    Quand après Mame Madior Boye, Wade disait qu’il va renommer une femme premier ministre, alors que les plus naïfs pensaient à Aminata Tall, les observateurs sachant lire entre les lignes avaient compris qu’il faisait référence à Macky la femmelette, et ce fut effectivement la seule promesse que Wade ait tenue de 8 ans de présidence.

    Quant à ces guignols de Mbaye Ndiaye (Député Maire de Parcelles), ou de Moustapha Cissé Lô (El Pistoléro), ou autres, qui font mine de défendre un tel yambar, ils ne sont pas mieux. Ils feignent d’ignorer que tout ce traitement de chien que subit Macky est commandité et cautionné directement par Ablaye lui-même. Et à chacune des sorties de ces guignols, après avoir vociféré un peu, ils revendiquent vite fait par la suite toute leur larbinité sans faille à Wade. Ils sont incapable d’aller jusqu’au bout de leur logique qui reste alimentaire au-delà de tout. Comment peut-on condamner des criminels, et déifier leur commanditaire ? C’est plus que de la bouffonnerie.

    Mais les sénégalais, journalistes et autres acteurs doivent également se méfier de la diversion et des fameux os à ronger de Ablaye Mythomane.

    Par ces multiples tartufferies autour de sa succession, rappelons d’ailleurs que même une chèvre ferait moins pire que Wade comme président de la république, Wade cherche certainement à cantonner la course à sa succession entre Karim et Macky. Il crée alors une pseudo dualité entre ces 2 guignols, avec pour objectif de mettre les sénégalais dans une position de devoir choisir soit le camp de l’homo, soit le camp du yambar. Mais dans les 2 cas, c’est un Wade libre comme le vent qui quitterait le pouvoir avec les centaines de milliards volés. Si il arrive à imposer son homo, tant mieux, sinon c’est le Yambar qu’il a formé comme tel et qui se pliera sous ses 4 volontés.

    Par ces conflits de succession qu’il crée dans son propre gang, Wade cherche à effacer dans la tête des sénégalais les plus naïfs toute possibilité de succession par l’un des leaders de l’opposition significative, car il sait que n’importe lequel de ces leaders qui arriverait au pouvoir le mettrait automatiquement lui et son homo de fils en prison ou les pourchasseraient « jusque dans les chiottes » comme disait le non moins triste Poutine.

    Il faut également noter que Wade ne s’est jamais véritablement exclu de 2012 car même sur chaise roulante il n’acceptera pas de céder le pouvoir si c’est pour risquer d’aller en prison ramasser le savon sous la douche. Il se livrera à toutes les diversions possibles pour s’imposer ou imposer l’un de ses homos ou yambars. Il faut dès lors éviter de se jeter aveuglément sur ses os à ronger et continuer à se concentrer sur Wade le Clepto / Mytho en chef himself. Il faut continuer à voir les voies et moyens, musclés de préférence, de mettre la main sur eux (Wade, Karim, Macky) afin de leur montrer qu’il y’a plus de dignes sénégalais que d’alimentaires et talibés écervelés prêt à s’accrocher à n’importe qui qui agiterait une carotte ou un paradis pour talibés sans cervelle.

    MARVEL
    [email protected]

  2. C’est c’est une journaliste, qui sait prendre de la hauteur et se mettre à équidistance de toutes les chapelles politiques. Voilà quelqu’un chez qui Pape Alé Niang devait beaucoup apprendre.

    • Tu nous pompes l’air avec ton « equidistance ». La question est de savoir si ce que Pape Alle dit est vrai ou non. Pourquoi devrait il se taire devant des malversations? Si toi, tu es un nafekh, Pape Alle lui, ne l’est pas.

  3. tu utiliser des expression qui ne servent a rien sauf pour compliquer ce que tu pouvais dire clairement et simplement exemples parmis d autres
    quelques flatulences polémiques dont le microcosme politico-médiatique est friand
    Cette odeur âcre du pétrole
    Cette vérité qui malgré les buttes et les chemins de traverse

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