Les Kényans aux urnes pour un scrutin présidentiel sous tension

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Les bureaux de vote ont ouvert leur portes, mardi, au Kenya, pour des élections générales âprement disputées, et notamment une présidentielle serrée entre le sortant Uhuru Kenyatta et le candidat de l’opposition Raila Odinga.

De longues files d’attente se sont formées bien avant l’aube au Kenya. Dix ans après la présidentielle de décembre 2007, qui s’était terminée par un bain de sang, les Kényans ont commencé à voter, mardi 8 août, pour élire un nouveau président. Près de 20 millions d’électeurs sont appelés à départager les deux candidats en lice donnés au coude à coude.

Uhuru Kenyatta, fils du père de l’indépendance Jomo Kenyatta, est président depuis 2013 et brigue un second mandat de cinq ans. Opposant de longue date, Raila Odinga, qui à 72 ans dispute probablement sa dernière présidentielle, estime s’être fait voler la victoire en 2007 et avait contesté les résultats en 2013. Un second tour entre les deux hommes est techniquement possible mais jugé peu probable par les instituts de sondages, qui créditent les six autres petits candidats d’à peine 1 % des voix au total.

Outre la présidentielle, les électeurs, répartis dans quelque 41 000 bureaux de vote, doivent élire leurs députés, sénateurs, gouverneurs, élus locaux et représentantes des femmes à l’Assemblée, sous la surveillance de missions électorales de l’Union africaine et de l’Union européenne notamment.

L’appel du président sortant à voter « en paix »

L’opposition a accusé le pouvoir de préparer des fraudes tout au long d’une campagne acrimonieuse qui a fait ressurgir le spectre des violences électorales de 2007-2008, les pires enregistrées dans cette ex-colonie britannique depuis son accession à l’indépendance en 1963. Mais lundi, le président a demandé à ses concitoyens de voter en nombre et « en paix », tandis que son rival Raila Odinga l’a félicité pour sa campagne et a appelé à ce que « le candidat le plus fort l’emporte ».

Plus de 150 000 policiers ou membres d’autres organes de l’État comme les gardes de parcs nationaux seront déployés, afin d’assurer la sécurité des 41 000 bureaux de vote.

En 2007, plus de 1 200 personnes avaient trouvé la mort dans les affrontements ethniques qui avaient suivi la victoire contestée de Mwai Kibaki. Uhuru Kenyatta et son actuel vice-président, William Ruto, ont été accusés par la Cour pénale internationale d’avoir orchestré ces violences, mais les charges ont finalement été abandonnées en 2014, faute de preuves. Et en 2013, Uhuru Kenyatta est devenu président, toujours au détriment de Raila Odinga, mais cette fois, la contestation est restée pacifique, l’opposant choisissant la voie des tribunaux.

Avec AFP et Reuters

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