Les rebelles qui ont arrêté Kadhafi racontent les dernières heures du « Guide »

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Ils n’ont pas 30 ans mais font partie de ces héros qui ont libéré la Libye. Omram Yuma Shaban et Ahmed Ghaza, tous deux âgés de 21 ans, ainsi que Nabil Darwish, 25 ans, Salem Bakir, 28 ans, accompagnés de trois autres rebelles, se trouvaient dans la zone où le convoi de Kadhafi a été touché par des frappes aériennes de l’OTAN, à Syrte, le 20 octobre. Ils n’oublieront jamais cette date. Ce jour où ils ont combattu la garde rapprochée du « Guide » avant de le capturer.
Le quotidien espagnol El Pais a rencontré quatre de ces membres du CNT. Dès le début de l’entretien, les trois combattants ont posé en évidence sur la table deux pistolets, dont un en or, une casquette militaire et une botte en cuir, comme pour prouver la sincérité de leur témoignage.

« NOTRE CHEF EST ICI ! »

Les dernières heures de Mouammar Kadhafi commencèrent dès 8 heures du matin, raconte Omram Yuma Shaban, ingénieur de formation : « Nous avons reçu des informations nous signalant qu’un convoi de 50 véhicules était en train de se mettre en route dans la zone 2 de Syrte. Nous savions que Mouatassim, le fils de Kadhafi était dans la ville car plusieurs personnes nous avaient dit qu’elles l’avaient vu. Dans le même temps, nous supposions que l’OTAN étaient en train d’attaquer l’escorte. »

Arrivés rapidement sur place, les sept hommes se sont retrouvés face à la garde rapprochée de Kadhafi, des hommes paniqués et surpris en train de « se cacher dans la station électrique située à proximité et derrière les arbres ». Néanmoins, les combats furent intenses.

A 200 mètres de la zone de combat où fumaient les carcasses des voitures pilonnées par l’OTAN, deux tuyaux de ciment. C’est dans un de ceux-là que l’ex-dirigeant libyen avait trouvé refuge avec une dizaine d’hommes. De la cachette, l’un d’eux a « agité le drapeau blanc ». ‘ »Notre chef est ici’, a crié le soldat disposé à se rendre. Mais nous n’avions pas imaginé une seconde que ce chef en question pouvait être Kadhafi », poursuit Omram Yuma Shaban.

« CETTE IMAGE M’ACCOMPAGNERA TOUTES MES NUITS »

Un homme à Tripoli montre une image du cadavre du « Guide », jeudi 20 octobre.AP/Abdel Magid al-Fergany
Son camarade Salem Bakir s’est approché du tuyau. Il raconte : « C’est moi qui l’ait vu le premier lorsqu’il était sorti de la cache, à deux mètres de moi. Je suis resté paralysé puis j’ai touché le Coran que j’avais dans mon sac et cela m’a donné la force de crier : ‘Kadhafi est ici ! Kadhafi est ici !’ Je lui ai dit de jeter son arme à trois reprises, ce qu’il n’a pas fait. Il m’a dit : ‘Que se passe-t-il ? Que se passe-t-il ? Que se passe-t-il ?' » Omram Yuma Shaban parvient à le désarmer : « Je ne sais pas d’où j’ai tiré la force », dit-il.

Ahmed Ghaza, un employé d’hôtel, se souvient, lui aussi : « En le voyant, je me suis demandé comment le roi des rois pouvait être là, comme un rat ? Cette image m’accompagnera toute mes nuits. J’ai pris sa botte et sa casquette. » L’instant suivant, des dizaines de combattants s’amassaient autour du tyran déchu, le frappant et l’insultant, le tout filmé sur des téléphones portables. Les circonstances de la mort du « Guide », retrouvé une balle logée dans la tête, n’ont toujours pas été démêlées. Le lendemain de sa capture, il était exposé dans une chambre froide au cœur de la vieille ville de Misrata.

avec Le Monde.fr

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