LES SENEGALAIS……NE TRAVAILLENT PAS ASSEZ… par Pape Assane Seck

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OUI, PRESIDENT!

Depuis que Macky Sall est président de la République du Sénégal, c’est la première fois que je l’entends tenir un discours qui me séduit de bout en bout: « LES SENEGALAIS……NE TRAVAILLENT PAS ASSEZ… et passent presque toute l’année à fêter; fêtes religieuses, sociales (« tak, ngenté, »dejj ») et que sait-on encore? » » – Oui, président. Tous les sénégalais sont victimes du de ce qu’on pourrait appeler « défaut culturel »; y compris lui même, la présidence, la primature, le premier ministre, les directeurs d’agences et autres services administratifs, les ambassades et consulats sénégalais devant s’occuper de la diaspora et divers, les politiciens qui doivent se remettre en question, eux surtout, qui passent leur temps à tenir des propos « insalubres » et des insanités que la morale réfute d’office, eux qui doivent faire et refaire leur introspection pour proposer de réelles voies de développement, l’ensemble de son gouvernement, les populations sénégalaises, nous tous…

Oui M. le président. Vous avez parfaitement raison et vous venez de faire le bon diagnostic du principal souci qui empêche ou retarde l’avancement du Sénégal.

Maintenant, que proposez-vous comme solution à cette équation?

En vous regardant à la télévision nationale et en vous écoutant attentivement, personnellement, j’ai compris que vous voulez que les sénégalais, les populations en tout cas, réagissent et fassent preuve de volonté pour un sursaut face à ce dilemme. Soit.

Les masses ne fonctionnent pas de la sorte et vous le savez trop bien M. le président. C’est à vous de faire preuve d’un leadership fort et tentant, si attrayant et séducteur pour pousser la ou les masses vers le chemin que vous souhaitez, celui du travail comme vous dites.

Si je dois modestement vous faire une proposition, ce sera ce qui suit :

Le changement de base c’est celui du système à refonder.

Comment refonder ce système?

C’est plus simple que rêvé : il s’agit juste de prendre en charge et très honnêtement le quotidien des masses pour les métamorphoser culturellement. Vous ne pouvez pas exiger plus que vous ne donnez aux sénégalais, M. le président. Vous avez la chance historique de refaire ce pays et en mieux.

De Senghor à Wade, en passant par Diouf, personne n’a eu et compris qu’il faut que les populations soient culturellement et physiquement fortes pour avoir le sens du travail. Ce sens du travail, on ne le crée pas, ni ne se l’approprie; on l’inculque à des populations réceptrices de messages. Pourvu seulement qu’elles puissent être de bons récepteurs. Si le message à décoder passe sur un mauvais canal, le sens du travail ne peut exister. Et le mauvais canal, c’est justement le mauvais système qui consiste – à la française – à vouloir toujours renflouer les caisses de l’état pour soit disant construire et faire les services publics, payer les factures d’électricité et autres dépenses publiques. Sur ce, on taxe et surtaxe le besoin le plus élémentaire d’un être humain, à savoir le riz importé déjà, le sucre, le lait, la viande, disons tout ce qui est nécessaire à une bonne santé d’une personne.

La base du développement, c’est d’abord le manger – le manger assez et bien – On ne peut pas exiger d’un individu pauvre de bons résultats et des performances.

NON, M. le président. Le système doit transiter vers la résolution du souci ventral d’abord; c’est d’ailleurs le problème de tout le monde. Si vos populations ont faim, comment voulez-vous qu’elles pensent au travail sérieux.

Surtaxez la cigarette, l’alcool, et tous ces produits de luxe, pour soutenir et subventionner davantage les denrées de première nécessité.

Réduisez vos dépenses internes au niveau de la présidence, au niveau de l’Assemblée nationale, au niveau du Conseil économique, social et environnemental; réduisez les charges concernant la pléthore de ministres conseillers, de ministres et autres chargés de mission…

Réduisez le nombre d’agences ou alors ramenez-les à leurs états naturels respectifs, c’est à dire les directions de ministères auxquelles elles appartenaient pour éviter la surcharge de dépenses presque politiciennes…

M. le président, tout dépend de vous. Vous avez les cartes en main. Si vous voulez, vous décidez. Les populations vous suivront.

Les fêtes se justifient juste par un besoin humain. L’être humain, naturellement, a besoin de décompresser pour oublier ses soucis. Là, où les occidentaux ont dépassé ce stade, nous, on y est encore et cela pousse à la facilité.

Montrez que vous avez envie que les choses changent, car il ne s’agit pas de le dire, tout court et qu’on applaudisse simplement. Il faut des mesures et lesquelles? Ce sera celles que j’ai préconisées, humblement, plus haut.

Pour changer les choses en l’état, il vous faut un effort surhumain : commencez en haut et vous verrez que les populations n’auront aucun problème à vous suivre.

Qu’en haut d’en haut, les privilèges disparaissent au profit des subventions de toutes les denrées de première nécessité;

Qu’en haut d’en haut, tous les privilèges inutiles soient éclatés au profit des subventions pour les services sanitaires et énergétiques (qu’aucun malade ne meurt parce qu’il faut d’abord payer avant d’accéder aux soins… le cas des jumelles de Dalifort, récemment); pour qu’il n’y ait plus de délestages sources de non perfection dans les entreprises et PME sénégalaises.

Qu’en haut d’en haut, les engagements pris soient respectés vis à vis de chaque citoyen, de chaque syndicat d’enseignant, de médecins, et toutes les corporations de ce pays.

Qu’en haut d’en haut, les communications soient sincères et honnêtes, pour donner les bons exemples et servir de modèles de comportement;

Qu’en haut d’en haut, l’envie de bien faire émane en exemple et transparaisse dans les apparences et parutions face aux médias; que sur les fronts de nos autorités, on puisse lire le sens du travail et du dévouement aux tâches républicaines… Non, le clientélisme et l’opportunisme pour des pourvois de postes politiques.

M. le président, vous êtes le disque dur du computer.

On peut passer notre existence à en énumérer pour le Sénégal. Le Sénégal est particulier par ses hypocrisies et bizarreries. Voilà le constat exact et si pertinent que vous venez de livrer à la face du monde. Les investisseurs vous ont entendu/ A vous, M. le président de la République, de les rassurer… Etant donné que du pétrole est découvert chez nous. Une excellente nouvelle pour votre magistère.

On est dimanche, on ne travaille pas au bureau, mais on travaille à la maison quand même; ne serait-ce que le temps d’écrire, de lire et réécrire…

Bon dimanche, M. le président!

SENEGAL NIO FAR

Pape Assane Seck

www.peoplesenegal.com

3 Commentaires

  1. Belle analyse , Mr seck , on ne peut pas demander à un individu qui a faim ou qui est extrêmement mal nourri d’aller faire fonctionner ,et sa matière grise ,et sa force physique ou les deux combinées en même temps. On ne peut pas également demander à une personne malade, très mal soignée , pas bien équipée et sans formation adéquate de réfléchir sur le vaccin ou le sérum qui va éradiquer l’ébola.
    Oui il nous faut ce genre de discours pour remettre sur les rails une population et une jeunesse , en crise de valeurs et un bon leader se doit de le tenir, mais pour se faire comprendre il faut que le message passe , non pas par le son , mais par l’acte .En commençant par un assainissement RIGOUREUX du système étatique à tous les niveaux. Et en permettant un re-équilibrage des classes sociales ,en permettant au plus démunis d’accéder aux services de base ( denrées alimentaires , soins et éducation de qualité ) on fera déjà un grand pas vers un Sénégal qui émerge . Et donnez-nous plus d’informations sur la découverte de cet Or noir avant que la moitié des réserves ne se retrouvent ailleurs ( pour une fois que tout le monde nous dit qu’on a « découvert » un gisement).

  2. MR Seck, tu risques de tomber sous l’art 8 « offense au chef de l’Etat ». Macky n’aime pas qu’on lui dise la vérité. Combien de fois on l’a vu dans des xawarés avec l’APR (anniversaire), lever de corps ou présenter des condoléances, drainer plus de 200 personnes à Paris pour « fêter » le PSE, comment de voyages inutiles. C’est bien lui qui doit se mettre au travail, après plus de 2 ans à la tête du pays rien n’a émergé, tous, dara. Soit il est fénéant soit il est incompétent. On s’en souviendra en 2017, cher Président.

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