LETTRE D’ACCEPTATION DE SENELEC DU PRIX D’ACHAT DES 33.000 TONNES DE ITOC Le Sénégal sauvé des ténèbres

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Les populations devront encore patienter, le temps que Itoc en reçoive notification et décharge sa cargaison. Mais le pire qu’on redoutait dans les prochains jours, face au manque criard de combustible dans le pays, n’aura finalement pas lieu. Le Directeur général de la Senelec, Seydina Kane, a signé hier une lettre d’acception des conditions posées par la société Itoc Sa pour la vente de la cargaison « Green Proint », forte de 33.000 tonnes de combustible. Le trader devrait procéder au déchargement de la cargaison, après réception de cette missive qui sonne l’épilogue d’un long bras de fer. Une fois le produit à sa disposition, la Senelec sortira pour un bon bout de temps de la situation catastrophique dans laquelle elle se trouve et qui a fini par décréter le règne des ténèbres dans les foyers. Depuis 72 heures en effet, Gti ne répond plus.

C’est la fin d’un long bras de fer qui aura duré plusieurs semaines, avec des rebondissements à la pelle. « L’As » a appris de sources autorisées que le Directeur général de la Senelec, Seydina Kane, a signé hier une lettre d’acceptation des conditions posées par Itoc Sa, principal fournisseur de combustible, sur la cargaison « Green Point » en souffrance dans les eaux sénégalaises depuis plus de deux mois. Selon des sources très sûres, la Senelec a accepté de prendre en charge le surcoût entraîné par l’immobilisation de la cargaison, en plus d’acheter la cargaison hors contrat, dans un contexte où le baril frôle les 110 dollars. Cette lettre signée, Itoc devrait décharger le « Green Point », après sa réception, dans un contexte où la Senelec a besoin plus que jamais de combustible.

Depuis trois jours, des coupures, qui s’étalent sur des heures, paralysent les foyers et les entreprises du fait, surtout, de l’arrêt de Gti, le principal fournisseur de la Senelec. À tel point que les riverains de Liberté VI sont sortis hier dans la rue pour protester. Le déchargement de la cargaison devrait permettre à la Senelec de disposer d’un stock de combustible, en plus d’alimenter ses machines ; ce qui réduira considérablement les délestages, dus en grande partie au manque de combustible.

Plus de combustible dans le pays

Il fallait craindre le pire, si les deux parties ne s’étaient pas accordées, et pour cause. Plus aucune goutte de combustible n’est disponible sur le territoire national et les plus hautes autorités ne pouvaient pas prendre le risque de prolonger le supplice jusqu’au 19 mars, date anniversaire de l’avènement de l’alternance. Alors que les appels à la manifestation fusent de partout, il serait hasardeux d’ajouter des délestages tous azimuts au cocktail.

Le contexte était d’autant plus tendu que Itoc, face à la pression de ses partenaires, comptait « détourner » la cargaison vers d’autres cieux, quand, la semaine dernière, la Senelec lui avait écrit pour récuser le prix que proposait le trader pour le « Green Point ». Un contentieux qui intervenait quelques jours seulement après les résultats d’un laboratoire Norvégien attestant la bonne qualité du combustible sur lequel la Société africaine de raffinage (Sar) avait émis des réserves, malgré un certificat de conformité qu’elle avait délivré, en même temps que Sgs.

10 milliards décaissés par les Finances

Au moment où éclatait ce conflit, déjà le « Green Point » était resté en rade au Port de Dakar pendant environ 40 jours, après la demande de livraison de la Senelec « fourchette 20 décembre 2010 » du 2 décembre 2010, comme le rappelait le Pdg de Itoc dans une missive au Dg de la Senelec obtenue par « L’As ». En effet, le bateau n’avait pu tendre sa « Notice Of Readiness (Nor) » que le 10 janvier 2011. Ce long délai était dû à l’impossibilité constatée de la Senelec d’émettre la garantie bancaire contractuelle, avec paiement à 90 jours, date de chargement. Auparavant, Itoc avait par lettre numéro 0231/12/Pca/Asd/10 du 21 décembre 2011, notifié à la Senelec l’arrêt de ses livraisons, avant que le Président Wade n’intervienne. La Senelec restait devoir au 25 janvier 2011 environ 2,8 milliards de F Cfa sur la précédente livraison déjà consommée. Le Ministère des Finances avait débloqué quelque 10 milliards de F Cfa pour la Société nationale d’électricité, en mi-Janvier.

Cheikh Mbacké GUISSE

lasquotidien.sn

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