Lettre ouverte au prince des cœurs Khalifa Ababacar Sall Par Mor BA, Parti de l’Unité et du Rassemblement, Amérique- Canada

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« La maturité d’un peuple se mesure dans sa capacité à rire de lui-même. » Fin de citation.

Cher Khalifa, pour les honnêtes hommes, la trahison d’un peuple est pire que celle de ses dirigeants.

Cher Khalifa, en ces temps difficiles pour toi et ta famille, j’ai l’impression que plus les épreuves sont durs pour toi plus tu consolides ton règne dans le cœur des sénégalais. L’attitude cruelle du gouvernement, ses fautes et injustice, ne sont plus à démontrer dans le dossier politique qui te concerne. La complicité de tes anciens frères de lutte au PS me rappelle l’histoire du prophète Youssouf et son issue. Tous les citoyens pétris de vérité sont avec toi, car il est avéré que les sénégalais supportent d’office les victimes d’injustice. C’est aussi une question de culture. Idrissa Sek est passé par là. Mais comme on le sait tous, il a fait sur son chemin tout tracé vers la présidence en sortant de la prison, des choix qui l’ont perdu. On ne souhaite pas le même sort à celui qui est déjà le khalife dans le cœur de la majorité des sénégalais.
Dès ta libération proche, si tu gardes le moral intact, la même foi en Allah, et te dis je reste moi-même, alors tu conserveras ton khilafa dans le patrimoine affectif des sénégalais.
Si tu décides malgré tout, de choisir la présidence, de toute façon la voix est déjà tracée. Mais attention, il y a eu d’abord Idrissa, victime numéro un. Alors dans ce cas il faudra se démarquer de Seck tout sec pour ne pas être victime numéro deux. Lui est sorti, a créé une structure partisane (même si elle se réclame de tout le peuple REWMI), et il a trouvé des intermédiaires entre lui et les Sénégalais, des gens qu’il pensait plus légitimes que le peuple à le porter au pouvoir. Ne le suit pas. Il ne faut jamais minimiser le pouvoir des cœurs. Mon khalife, si tu restes fidèle à toi-même, à qui on ne peut reprocher que la naïveté d’un innocent, comme le prophète Youssouf, ce sera le khilafa ou le trône, tu n’auras que l’embarras du choix.
Ceci étant dit, l’objet de cette lettre c’est de te dire qui sont exactement les sénégalais pour éviter toute désillusion. Le Sénégal est un royaume et le président est un roi. Je ne le dis pas, ce sont les sénégalais qui le pensent. Je prends ici quelques lignes pour t’expliquer cela.
Le Sénégal est un pays qui a subi au cours des périodes d’esclavage, de colonialisme et de néocolonialisme, différentes influences des africains, des arabes et des occidentaux. Aujourd’hui il est très difficile de dire ce qu’est exactement la culture sénégalaise, du fait de ce passé qui continue de nous hanter. Nous ne sommes plus ce qu’étaient nos ancêtres, nous ne sommes jamais ce que sont nos dominateurs, nous sommes quelques part en train de nous construire. Ainsi, notre comportement en tant que citoyens et en tant que dirigeants, en tant qu’élus et en tant qu’électeurs n’est que le reflet de notre culture en pleine mutation.
Le pays à une expérience démocratique, connait déjà l’alternance politique, cependant on est loin du compte. Nous ne sommes pas démocrates, encore moins nos dirigeants. Une démocratie est un système politique qui non seulement repose sur la maturité d’un peuple et la solidité de ses institutions, mais en est la résultante également.
Les sénégalais et leurs dirigeants ont la culture de l’informel, versus le formel à l’opposé des sociétés de culture démocratique. Nous avons un régime où le président domine l’exécutif, le judiciaire, le législatif ainsi que le religieux. Le plus étonnant c’est l’allégeance de ces groupes à un seul homme au détriment du peuple électeur et souverain;
La culture du le ciel s’occupe de tout versus le peuple s’occupe de tout; on est anti français, mais on attend qu’une catastrophe naturelle ou le hasard vienne nous débarrasser du dernier symbole de la colonisation, le statut de Faidherbe;
Le règne du favoritisme (verticalité) versus le règne de l’excellence (l’horizontalité). Est sain toute personne qui se nomme Sy ou Mbacké. Ni la politique encore moins la religion ne peuvent appuyer une telle vérité. Un chef religieux peut se permettre de donner des consignes de vote, s’immiscer en politique sans avoir le courage de former un parti politique ou d’assumer clairement sa partisannerie. En fait, il se réfère à un passé dont le contexte mérite d’être rappelé à l’opinion.
À l’époque coloniale et au temps du parti unique, nos vaillants guides religieux (Sergine Fallou, Serigne Babacar, etc.) se devaient sagement de gérer la transition vers une nouvelle mentalité. Cette responsabilité était liée à leur profil mystique et de figure historique, leur intégrité morale et économique et à leur légitimité sociale et politique. Ils avaient une position de neutralité par rapport aux hommes prétendants, mais opéraient des choix éclairés par rapport à l’avenir du pays.
Leur sagesse leur permettait d’anticiper un conflit culturel dont la solution ne sera ni militaire, ni politique. Ce sera une révolution tranquille, c’est une pente qui requière à la fois glissement et négociation. On ne change pas une culture du jour au lendemain. Une révolution dont le terrain était la conscience collective pour atteindre deux stations : la maturité du peuple en question face à la cruauté de la situation « en vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les individus ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes. »; puis le luxe que cela prend de disposer et d’identifier des moyens de lutte « la révolution est un produit de luxe. »
Aujourd’hui le contexte a changé. Il n’y a pas deux ou 3 marabouts, il y en a des centaines. Et la majorité d’entre eux n’ont pas la stature de leurs grands-pères. En plus la citoyenneté politique est bien présente dans les masses. Cher prince, considère ceci et ne sois plus dérangé par des consignes de votes, des campagnes déguisés qui veulent nous faire revivre le passé sans pour autant rester fidèles au contexte qui le cautionnait. Sois fort, un jour tu seras…
Mor BA , Parti de l’unité et du Rassemblement ( Amérique- Canada)
001 438 998 0243

5 Commentaires

  1. Tu n’es qu’un vulgaire nafékhe Mor Ba et ce sont des gens de ton acabit qui ont perdu Khalifa Sall.
    Les co-inculpés de Khalifa ont accepté de collaborer avec la justice car le dossier est extrêmement accablant sur la gestion de la Caisse d’avance. Vous verrez le 14 décembre l’épaisseur même du dossier qu’apportera le procureur ! Il est constitué de pièces à conviction et de témoignages que personne ne peut contester. Jugez-en : des centaines de fausses factures, des centaines de faux reçus de livraison de tonnes de riz jamais livrés, des dizaines de documents sur des faux GIE, des dizaines de faux documents comptables, des commandes fictives, des émargements fabriqués, des détournements de destination de la Caisse, etc, etc. Le juge n’a pas emprisonné Khalifa Sall et ses complices pour rien ! Il n’en a aucun intérêt mais l’ampleur du vol est manifeste. Dire que ce dossier est politique comme le soutiennent les Pape Alé Niang, Barthélémy Dias, Bamba Fall, Sidy Lamine Niass, Moustapha Sy et autres, c’est mentir aux Sénégalais et les pour des cons. C’est être démagogique et irresponsable. C’est défendre l’impunité et le vol. Et ce n’est pas normal. Il faut savoir quel Sénégal vous voulez, celui des voleurs à col blanc ou celui des dirigeants honnêtes. Il s’agit bien de détournements systématiques de deniers publics. Khalifa Sall va droit vers une lourde condamnation et ses prétendus conseillers et avocats ont une grande part de responsabilité dans sa chute car ils ne lui ont pas dit la vérité et ont voulu divertir l’opinion par une thèse politique qui ne tient pas la route…

  2. Mais c’est toi Z. Diop ( Lemzo) qui demandait à Khalifa de verser la caution. Tu veux repondre tout le monde. Ton travail ne sera pas facile. Bonne chance Lemzo

  3. La glorification de la culture prédatrice, le plus grand fléau qui freine notre développement collectif. Les voleurs sont dénommés Princes des cœurs. Quelles puanteur et totale irresponsabilité !

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