Leur haine et leur mépris ont tué ma passion : ENSEIGNER (Par Djiby Sambou)

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Je pratique ce métier avec enthousiasme depuis une dizaine d’année. Aujourd’hui à entendre et à lire ce que des autorités de la République et certaines personnes disent des enseignants, je me demande si je n’aurai pas dû choisir un autre métier. Ainsi, nous sommes des maîtres chanteurs, des irresponsables, des inconscients…. Autant d’insultes, de reproches, de menaces de la part de ceux qui veulent me faire sentir coupable du salaire que je reçois et des conditions de travail déplorables qu’on m’a offertes.
Qu’est-ce qu’en disent tous ces parents qui me confiaient sans aucune inquiétude ce qu’ils avaient de plus précieux de la vie : leurs enfants?
Qu’est-ce qu’en disent toutes ces personnes que j’ai croisés dans ma vie et qui me disaient que j’étais courageux lorsque je me présentais comme un enseignant?
Qu’est-ce qu’en disent ces élèves que la société m’avait confiés et qui sont devenus adultes. Ceux-là qui, j’ai donné le meilleur de moi-même parce que j’estimais qu’il méritait le meilleur de ce que je pouvais leur apporter?
Leurs voix sont toutes tues ou bien noyées sous le flot des discours haineux des agitateurs de la République et des vendeurs d’illusion qui ne vivent que de la médisance qu’ils nourrissent à l’aide des médias (TV, Radio et journaux)

Où est-il le Président de la République qui laisse calomnier depuis des semaines ses propres enseignants qui ne demandent que de meilleures conditions de vie et de travail mais qui s’est empressé de féliciter ses ministres qui ont tenus ces discours haineux et insultants? Comment peut-il ne pas être gêné de leur discours et de leur impopularité au sein de leur propre département ministériel ?

Où sont leurs véritables valeurs dans ce tumulte où l’on met à mal ceux à qui l’on demande de former dans nos écoles des citoyens pour un Sénégal Emergent?

Plus j’y pense et plus je crois que j’aurai dû choisir un autre métier. Leur haine et leur mépris ont tué cette passion.

L’enseignant….

4 Commentaires

  1. Ce que tu oublies dire « M. L’enseignant », c’est qu’on a jamais eu autant de professeurs du secondaire et du supérieur qui désapprennent, avec un aussi faible niveau intellectuel, qui fréquentent autant les grand-places à la place des bibliothèques, qui ne lisent jamais de livres mais plutôt des journaux, transforment leurs classes en marché Sandaga, qui regardent plus d’émissions de foot et de lutte que des documentaires instructifs. L’enseignant avant se distinguait par son savoir et sa hauteur, aujourd’hui non. Le niveau bas des élèves et des étudiants correspond au faible niveau des enseignants. Et on ne vous entend jamais poser ces graves problèmes qui minent l’éducation. Si toute la société sénégalaise vous condamnent avec votre grève insensée aujourd’hui, c’est parce que vous ne demandez que de l’argent et toujours plus d’argent à l’État sans faire en retour l’effort d’excellence et l’autocritique qui vous incombe.

    • Et toi, Lemzo, qu’est ce que tu as fait pour que cette situation change ? N’est ce pas il s’agit de l’école sénégalaise ? Qu’as tu fait, à ton niveau, pour exiger des autorités une éducation de qualité ? Arrêtez de jeter le discrédit sur les enseignants. Ils ne réclament que de meilleures conditions d’existence pour mener à bien leurs missions. D’ailleurs ce qu’ils réclament ce n’est rien d’autre que la matérialisation des accords signés depuis des années et qui ont été jugés réalistes et réalisables par l’actuel gouvernement.

  2. Mr le professeur, il y a une chose que vous semblez oublier: c’est la force de la dictature médiatique. ET c’est d’elle que Macky Sall use. C’est ce qui explique qu’il ait utilisé la mafia de contrôle de l’opinion pour arriver au pouvoir par des mensonges, et c’est ce qui explique aussi qu’il continue d’user de la même mafia pour régner. Il est donc évident, que tout enseignant qui revendiquerait un droit, ou une amélioration de l’école, face à un Macky qui a reçu consigne d’appliquer le « moins d’état » dans l’éducation, doit s’attendre à ce que la même mafia soit lancer contre lui pour le transformer en singe, si possible. Un intellectuel aguerri ne doit pas redouter cette force médiatique. Il ne doit jamais plier face à elle.

  3. Je vous comprends parfaitement moi qui fut votre élève dans un coin déshérité du pays. Vous avez donnez le meilleur de vous même sans l’ombre d’un doute. Mais la priorité est ailleurs :caser une clientèle politique, une pléthore de ministres, des institutions obsolètes, des palais luxueux entre autres. Un aveu d’incompétence sans précédent lorsque le président de la république qui se proclamé republiquain déclaré qu’il y’a des inégalités dans le traitement des agents de l’État. Nous lui dirons Mr on n’est pas président pour constater les injustices mais pour y remédier. Lorsque le premier fonctionnaire de l’État n’honore pas son contrat les autres ne peuvent être que son reflet. Pour ce qui est du niveau bas de l’enseignement au Sénégal il va de soi que cette magistrature certes pas seule responsable n’a fait que empirer le diagnostique. Le peuple c’est nous tous. Enseignants par ci enseignants par la ne nous empêchera pas de nous battre pour nos droits.

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