Levée du blocus avec la Gambie – Ziguinchor entre soulagement et réserves

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C’est avec un ouf de soulagement que la plupart des Ziguinchorois ont accueilli la nouvelle de la levée du blocus de la frontière avec la Gambie même si pour certains, il faut trouver une réponse durable à cette question récurrente.

Assis sur un banc en bois aux abords de la rue Javelier (centre-ville Ziguinchor), Birane Dièye, l’air pensif, estime que la levée du blocus est une ‘’très bonne chose’’. ‘’Mais il semblerait qu’il y a des transporteurs qui s’opposent à cette mesure. Ils doivent arrêter quand même. J’ai mon cousin qui a des marchandises bloquées depuis lors à la frontière’’, dit-il.

Tout comme Birane, ils sont nombreux les Ziguinchorois qui ont salué cette levée du blocus. ‘’C’est une très bonne nouvelle. Le Sénégal et la Gambie sont deux pays. Mais nous avons la même population. Ce blocus nous a économiquement asphyxiés. Je remercie les deux présidents pour leur hauteur d’esprit’’, ajoute l’adjoint au Maire de Ziguinchor, Taïbou Diédhiou dont l’avis est partagé par le maire de Djimbéring, Tonbon Guèye. Ce dernier de dire : ‘’C’est un soulagement, un dénouement heureux. Les populations n’en pouvaient plus notamment en ce qui concerne la question du transport. La crise était profonde. Je félicite les présidents des deux pays.’’

Le blocus avec la Gambie a fortement été ressenti dans la capitale méridionale du pays. Renchérissement des prix de certaines denrées de premières nécessités et du prix du transport, une campagne de la noix d’anacarde qui battait fortement de l’aile mais également un secteur du tourisme qui ne savait plus à quel saint se vouer. Face à cette situation, l’Imam Ratib de Bignona a, lors de la tenue de son Gamou annuel en début du mois, fortement demandé la levée du blocus.

‘’Le préjudice est énorme. Nous avons plus besoin de la Gambie. Nous n’avons pas les mêmes intérêts. La campagne de l’anacarde qui prenait fin au mois de juillet risque de se prolonger jusqu’au mois d’août voire septembre et c’est la qualité de la noix qui en pâtira’’, soutient Lamine Sène, le président de l’interprofessionnel de la filière anacarde. Chez les professionnels du secteur du tourisme, comme dans celui du commerce, la nouvelle de la levée du blocus est accueillie avec joie. ‘’Le tourisme est un secteur fragile.

Le blocus peut réveiller des réflexes de sécurisation et de prudence qui consistent simplement et purement à annuler les programmations. La zone de Kafountine est desservie à 90% de touristes par la Gambie. Le secteur risque de sentir plus les conséquences la saison prochaine si le blocus continue d’être maintenu’’, informe Modou Diouf de l’Office du tourisme de Casamance. Pour son collègue Tekkaye Faye, le secteur du tourisme a toujours souffert de la traversée de la Gambie. ‘’Nous avons trop de problèmes avec la Gambie. Nos touristes éprouvent d’énormes difficultés à traverser la Gambie. Oui, pour la levée mais il faut trouver des solutions durables’’, estime M. Faye.

Cacophonie chez les transporteurs

Karamba Goudiaby, président aussi bien de la gare routière de Bignona que des bus ‘’Horaires’’ au niveau national, a salué cette mesure. ‘’Je salue la levée du blocus. Nos « horaires » ont repris, tôt ce matin, la route via la Gambie’’, a-t-il déclaré. Par contre, au niveau de la gare routière de Ziguinchor, c’est le statu quo. ‘’Je ne dispose d’aucune information officielle. Je ne suis pas informé de la situation’’, souligne Papis Touré, le président de la gare routière. Même son de cloche chez son chargé de relations extérieures. Selon Assane Ly, aucune décision finale n’est encore prise. ‘’Nos responsables sont en discussion à Dakar, dès qu’une décision sera prise, je vous tiendrai informé’’, a-t-il déclaré.

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1 COMMENTAIRE

  1. Nous devons savoir ce que nous voulons. Le passage en Gambie en temps normal lui même pose moult problèmes. D’abord le problème de la continuité du territoire à partir de Keur Ayib au Sénégal, les voyageurs en partance pour le Sud sont assaillis par la Police de cette localité si comme on sortait du territoire national là où il faut simplement présenter une feuille de route remplie au départ que le chauffeur présente à la traversée mais à la place nous avons des contrôles abusifs. Pendant la traversée il faut un minimum 3 heures pour traverser 12 km si on est chanceux. Par malchance on peut rester 12 heures pour les particuliers et des jours pour les camionneurs.

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