Excellent cette saison, Papy Djilobodji a capté l’attention des grands clubs. Face à Zlatan Ibrahimovic, son idole, il sera l’une des attractions de PSG-Nantes.
Ceux qui découvrent Papy Djilobodji cette année seraient presque surpris d’apprendre comment il a été baptisé à son arrivée en France. Surnommé « le bûcheron » à l’époque, le Nantais a en effet un physique imposant (1,93m, 82kg) qu’il sait exploiter à merveille dans les duels. Mais le défenseur sénégalais a montré des qualités qui vont bien au-delà de ce que surnom pourrait laisser penser. Au point de s’affirmer comme l’une des révélations de la Ligue 1 pour sa première saison au sein de l’élite. Et une cause majeure de la belle santé du promu nantais, en visite au Parc des Princes dimanche soir (21h00). Les projecteurs ne seront pas totalement braqués sur les stars du PSG. Ils seront aussi tournés vers le stoppeur des Canaris. Et son duel face à Zlatan Ibrahimovic, forcément scruté par un contingent de prétendants de plus en plus important pour le Lion de la Téranga.
A Kaolack, on ne manquera pas non plus de suivre ça avec attention. C’est dans cette ville située à un peu moins de 200 kilomètres de Dakar que Papy Djilobodji a vu le jour il y a un peu plus de 25 ans. Et où il a touché ses premiers ballons. « Au bled, on jouait n’importe où et on se rentrait dedans », racontait-il dans L’Equipe. Ça s’est vu par la suite, et cela lui a valu ce surnom qui l’a accompagné au début de sa carrière. Quand Lille est allé le chercher à l’AS Saloum, son premier club, pour le mettre à l’essai, les dirigeants nordistes ont manifestement pensé que le recruter pourrait constituer un risque pour la bonne santé de leur effectif. « Ils ont dit que j‘étais un ‘bûcheron’, car je cassais tout le temps tout le monde. J’aimais trop tacler », reconnaissait-il. La Lazio non plus n’en a pas voulu. Du coup, Djilobodji s’est lancé dans un périple pour tenter sa chance en Moldavie, à Chisinau. Sans plus de réussite. Il a finalement atterri à Moissy-Cramayel, en CFA, à l’entame de la saison 2009/2010.
L’école nantaise a bonifié « le bûcheron »
Cet itinéraire un peu chaotique a fini par prendre une trajectoire plus conforme aux ambitions de Djilobodji. Ses premiers échecs n’ont pas atténué sa volonté de faire une carrière de footballeur. Nantes s’est chargé de matérialiser ce rêve. Seulement six mois après avoir posé ses valises en Seine-et-Marne, le Sénégalais a été recruté par les Canaris pour 100.000 euros. Il était encore du genre « bûcheron » à son arrivée en Loire-Atlantique. Cela serait peut-être toujours le cas sans l’école nantaise. Mais le travail effectué avec le staff de Landry Chauvin, puis celui de Michel Der Zakarian, a gommé cette impression. Djilobodji a appris à défendre debout, à relancer proprement, à canaliser son énergie. Il a progressé au point de devenir un excellent défenseur et un cadre de l’équipe. Et contribué à faire de Nantes la deuxième défense de L2 la saison passée (29 buts encaissés), au terme de laquelle il a été le joueur de champ le plus souvent titularisé au FCN (36 fois).
La montée en puissance de Djilobodji était assez nette en Ligue 2. L’élite exige encore un autre niveau auquel le Sénégalais a su se hisser avec une équipe nantaise toujours aussi solide derrière (17 buts encaissés, 4e défense de Ligue 1). Ses qualités athlétiques et la précision de son marquage sont déjà assez remarquables. Mais Djilobodji apporte plus que ça. Il a montré une belle variété de relances, notamment par sa faculté à trouver le joueur libre sur le côté opposé par de longues diagonales précises et bien senties. Et il sait aussi se montrer décisif. Avec trois buts inscrits depuis le début de la saison, le Sénégalais fait partie des meilleurs réalisateurs de L1 parmi les défenseurs, à égalité avec Loïc Perrin (Saint-Etienne), Pape Souaré (Lille) et Daniel Wass (Evian-Thonon-Gaillard), qui joue quand même un cran plus haut la plupart du temps. « Le bûcheron » est désormais un joueur complet et efficace, que Der Zakarian aimerait cependant voir parler davantage sur le terrain.
« Je fais comme Zlatan, moi ! »
Suffisamment performant pour devenir international sénégalais, depuis l’été dernier, Djilobodji a aussi attiré l’attention des recruteurs. Son nom circule assez régulièrement dans les rumeurs qui alimentent le mercato d’hiver. Celui qui n’a pas caché son rêve de jouer au Real Madrid ou d’évoluer en Premier League compte déjà deux grands clubs anglais parmi ses prétendants : Chelsea et Manchester City. La Lazio l’a aussi remarqué au moment de superviser Filip Djordjevic. Marseille en ferait volontiers le successeur de Nicolas Nkoulou, et Monaco l’a mis en bonne place sur sa liste de renforts potentiels en défense centrale. Djilobodji a cependant affirmé qu’il ne quitterait pas le club qui a lancé sa carrière durant le marché hivernal. Mais Nantes aura bien du mal à le garder l’été prochain. Du coup, Wladimir Kita a déjà pris les devants. Le président du FCN a laissé entendre qu’il ne lâcherait pas son joueur, sous contrat jusqu’en 2016, pour moins de 20 millions d’euros…
La somme est excessive, mais elle traduit aussi l’engouement que suscite désormais le défenseur nantais. Il sera particulièrement observé à l’occasion du déplacement des Canaris au Parc des Princes. Tous les clubs qui le suivent seront curieux de voir le Sénégalais en découdre avec Zlatan Ibrahimovic. Djilobodji n’a pas caché son admiration pour la star du PSG. Il l’a récemment cité dans So Foot parmi ses quatre joueurs préférés de tous les temps, avec Zinédine Zidane, Ronaldinho et Roberto Carlos. « Je fais comme Zlatan, moi ! C’est mon joueur préféré, je suis avec lui ! », a-t-il répondu sur le ton de l’humour quand il lui a été demandé si, comme le Suédois, il n’allait pas regarder la Coupe du monde à la télévision. L’heure ne sera plus à la plaisanterie dimanche soir. D’un autre côté, elle l’a rarement été pour les attaquants qui ont croisé la route du Sénégalais cette saison.
Source: yahoo sports
