L’urgence de s’affranchir de la tyrannie du salaire et des grèves comme seuls moyens d’améliorer les conditions de vie.

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100 000 frs sur la table avec d’autres mesures d’accompagnement ont suffi à rapprocher les positions des deux parties et permettre de mettre fin à la grève des vaillants enseignants affiliés au G6, groupe des syndicats les plus représentatifs. Celle du personnel de santé est en cours et du jour au lendemain aboutira aux mêmes résultats. Ils ne sont pas les seuls corps de l’Etat à dérouler des mouvements d’humeur qui s’intensifient avant de s’estomper pour reprendre de plus belle. Il en a été ainsi depuis la nuit des temps. Les conditions de vie donc de travail, basées sur l’aspect pécuniaire, ont occupé une place centrale dans les revendications des grèves d’hier et d’aujourd’hui. Il en sera ainsi jusqu’à la fin des temps si la même stratégie est utilisée. D’année en année, ces phénomènes se suivent et se ressemblent. Cette situation doit susciter une réflexion assez approfondie sur le rôle de l’Etat et celui des fonctionnaires pour l’éradication définitive de cette situation récurrente et gênante.
Une telle situation découle d’un système éducatif qui, de génération en génération, étale ses tristes limites. Il ne faut donc pas se voiler la face. Cette situation ne changera jamais. Car le système éducatif qui nous a produits n’a pas mis à notre disposition les capacités d’auto adaptation qui permettent de développer des compétences autres que celles qui ont étés apprises à l’école. En effet, les conditions de vie, bases de celles du travail, deviendront de plus en plus difficiles. Mais les bénéficiaires et victimes en même temps ne sont pas suffisamment conscients ou conscientisés par rapport à l’impérative nécessité de secouer les potentialités qui somnolent en eux, seules gages pour les aider à sortir définitivement de ce gueux dans lequel ils sont embourbés. Leur seul fort c’est de travailler dur et de dépendre de l’Etat pour se hisser à un niveau de vie qui devient de plus en plus exigeant (location pour la plupart d’entre eux, dépenses quotidiennes, frais de scolarisation et de santé, électricité, eau, frais de communication, loisirs, frais de voyage, cérémonies de famille, fêtes religieuses etc)
Il est clair que ces besoins fondamentaux continueront d’exercer une intenable pression et une irrésistible tyrannie sur les pères et mères de familles qui sont exclusivement au service de l’Etat. Les revenus abdiquent devant ce puissant dictat. Et pour s’en sortir, on fait tout pour suivre le rythme incandescent du niveau de la vie qui ne cesse de se hisser à un degré insoupçonné. Si on ajoute à cela le partage largement inéquitable des ressources nationales, on trouve l’explication du comportement des agents de la fonction publique en général et ceux du privé en particulier. C’est ce qui fait que le « khar matt » qui était inconnu hier apparaît aujourd’hui comme un second employeur. C’est ce qui justifie que la corruption, petite et grande, vit son âge d’or. C’est ce qui fait que le gestionnaire de fonds publics capitule devant les tentations. C’est ce qui justifie la course vers la politique, génératrice par excellence des gains rapides, faciles, massifs et sans cause. C’est ce qui fait que l’agresseur qui n’a ni formation, ni éducation encore moins de patience et qui n’a plus aucun espoir s’acharne chez ceux qui, pour lui, détiennent une part des ressources qui lui étaient destinées. Il se donne alors le droit et les moyens, bien que inhumains, d’arracher ce qu’il considère comme étant son du. Enfin, c’est ce qui est à la base du massif départ des jeunes qui, dans un suicide triomphal, choisissent la mort devant l’indignation que veut leur imposer l’irrésistible monté du niveau de vie en lançant leur cri de guerre et de défi : « Barça ou Barsàq »
L’unique finalité du cursus scolaire et universitaire tracé par le système est la réussite sociale qui passe et ne passe que par le salaire, le bureau et la cravate. C’est ce qui justifie cette grotesque bousculade à la porte de la fonction publique et des entreprises privées pour accéder au salaire « libérateur ». Notre dépendance totale au salaire fait que nous sommes plus victimes que bénéficiaires de ce système qui nous a tous produit. Seule lueur d’espoir, c’est l’homme qui fait le système avant que celui-ci ne prenne cet homme en otage. Alors réinventons ce système pour en être des bénéficiaires plutôt que des victimes.
Les temps sont durs et le seront d’avantage. « jamono neexul, sunu waxantee degg kanam la jem » nous dit Thione Seck. Alors, étant donné que le système éducatif n’a jamais aménagé aucune place pour la créativité, l’esprit de prise d’initiative, d’entreprenariat et d’imagination pour ses nombreux récipiendaires, quelle pourrait être l’alternative salvatrice pour sortir définitivement des ce cycle des grèves dont le soubassement, nous l’avons dit, est pécuniaire ?
De 60 000 frs, l’indemnité passe à 100 000 frs. Pour les toutes prochaines générations d’enseignants ces 100 000 frs, compte tenu du niveau de vie galopant, ne seront qu’une poignée de pièces de monnaie incapables d’assurer une quiétude matérielle, base d’une stabilité monétaire psychologique. Et bonjour un autre mouvement de grève pour chercher à relever la barre. Jusqu’à quand encore ? D ‘où l’urgence de trouver d’autres stratégies qui nous aideront à se passer de ces grèves et de se détourner de la tyrannie tétanisante du salaire comme seul stratégie de résoudre les problèmes de l’heure. « Travaillez jusqu’à cela fasse mal car la pauvreté fait beaucoup plus mal » disait Paul Kagamé. Alors chers amis de la fonction publiques et du privé, secouez la ruche des méninges pour faire jaillir les ressources qui nous éloigneront du spectre de la dépendance à outrance. Comment le faire ? Dans notre prochaine chronique, nous tenterons de proposer des pistes de solution définitives.
Falilou Cissé
Conseiller en Développement communautaire
77 689 79 44.

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